Je le laisse m'embrasser, mais ne ressens toujours rien. Même en y mettant du mien, impossible de frissonner, de rougir ou d'avoir le cœur oppressé par la passion. Rien.
- Je m'en vais.
L'homme me regarde, décontenancé. Ses sourcils se froncent, et la colère se lit sur son visage. C'est toujours comme ça, avec les gens. On ne satisfait pas leur appétit, et ils le prennent comme une insulte envers leur amour-propre. La réciprocité n'existe plus, et seuls leurs désirs comptent.
- Connasse d'allumeuse.. Toutes les mêmes, putain. Dégage.. DÉGAGE.
Je sors tranquillement de son appartement, et descends les escaliers en trombe. Évidemment, ça devait se finir comme ça. Un con qui n'a qu'un beau visage pour lui, je ne pouvais m'attendre qu'à un égo surdimensionné. Un seul non, et il retombe en enfance, capricieux comme un petit garçon.
Ce n'est pas une grosse perte.
***
- Et il m'a viré d'chez lui.
- Ah.. Quel salop. N'y pense plus, ce mec c'est tout dans la forme, rien dans le fond.
J'ai rejoint mon amie Mei Mei à l'une de nos nombreuses réunion d'alerte, pouvant aller de verte, orange, à rouge. Aujourd'hui, c'est alerte orange.
- Et ce Nanami, tu l'as revu ?
Je soupire.
- Nan.. J'ai découvert qu'il était marié. Et puis de toute manière, il était trop violent au lit..
- Il devait passer sur toi toute sa frustration de la journée.. Quel ringard !
Je rigole avec mon amie. Toutes les deux, nous n'avons pas beaucoup de chance avec les mecs. On se demande même parfois si non ne devrions pas tout simplement arrêter de leur courir après.
***
- Vous êtes mutée, Madame (T/n). Et cette fois-ci, il n'y a pas d'autre alternative. Vous n'y échapperez pas.
Cela fait au moins quatre bonnes années que j'esquive ma mutation, et aujourd'hui est le jour où tout s'arrête. Le secrétaire me regarde avec un sourire moqueur, au courant de mes victoires précédentes qui ne firent que repousser le jour fatidique. Je tente de garder un peu de contenance, et me réfugie dans le bureau de mon patron.
*toc* *toc*
- Entrez.
J'ouvre brusquement la porte, le visage sûrement décomposé au vu du regard inquiet qu'il me lance.
- Ah.. (T/n).. Je me doutais bien que vous viendriez me rendre visite après l'annonce de la nouvelle.
- Mr. Shiu ! Vous savez très bien qu'on m'a envoyé ici pour que j'apporte mon aide à cette unité ! Par pour que je retourne d'où je viens quatre ans après mon départ !
- Je le sais, (T/n). Et il a été décrété qu'il était temps pour vous de revenir à Tokyo, pour que vous continuiez à gravir les échelons. Vous nous avez largement dépassé, il n'est plus possible pour vous de vous émanciper ici.
- Mais non ! Il me reste tant de choses à faire et puis je suis très bien ici.. Je ne veux pas retourner à Tokyo, je vous promet d'être encore plus efficace.
L'homme se lève et pose sa main sur mon épaule.
- Vous êtes têtue. Mais le grand patron l'est encore plus, il vous veut de retour dans la capitale d'ici trois jours.