Chapitre 24 : Réunions

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Le choc me laisse sans voix pendant quelques secondes. Je la fixe puis me tourne en me tenant la tête. Aucune douleur ne m'atteint, rien que l'incompréhension.

- Non non, ce n'est pas envisageable. Je ne suis qu'une femme d'un autre monde comment cela peut être possible ?

- Pas plus possible que tu sois arrivée là.

- Quand bien même. Je ne sais pas me battre comme Toriko, les 4 rois, Starjun et tous les types supers balèzes.

- Tu as ta propre arme. Ta voix.

Elle a beau avoir raison, il n'empêche. C'est difficile à envisager. Je possède des Cellules Gourmets et je suis capable de voir mon démon interne. Quand les autres sauront ça !

- Mais alors comment je fais pour... et mes parents.

Je me retourne vers elle. D'un coup, je sens démunie mes pensées se bousculent. Deux vies deux choix. Deux parties de moi-même se battent.

- Je dois choisir.

C'est phrase sonne plus comme une question. Il est certain que serait incapable de choisir. Malheureusement, je ne reçois aucune réponse. C'est une révélation bien douloureuse : renoncer complètement à une partie de moi-même. Je suis consciente qu'une des deux parties est récente contrairement à l'autre. Pourquoi ne pas avoir le droit aux deux ? Je me détourne de ma gardienne et marche dans cet espace vide, mon subconscient.

Au bout d'un moment, qu'il semble durer une éternité, ma voix rempli le vide. Tout un enchainement de sons sortant de ma gorge, de la simple vibration à deux voix bien distinctes. Ni la fatigue corporelle ou de ma voix ne m'atteignent. Alors que la dernière note résonne, j'ouvre les yeux. Encore une fois, mon subconscient me montre les événements avec Toriko et ses compères amis ou ennemis ou autres.

- Dire que je suis la seule à connaitre ce qu'eux-mêmes ignorent, dis-je en rigolant. Starjun me donneras-tu ce que je désire ? Qui peut me le dire ? Le futur ? Je l'ignore mais je veux vivre le présent. Maman, Papa me comprendriez-vous ?

- Tu as fait ton choix ?

- Vous m'avez fait peur !

- Tu étais trop dans tes pensées. Je ne suis que le reflet de tes propres cellules. Tu devrais me sentir venir ?

- C'est vous qui le dites.

- Je sais ce que je suis, dit-elle en se penchant en avant comme pour faire une révérence. Alors ta réponse.

- Oui je sais.

Je ferme les yeux et lui fait comprendre ce que je souhaite. Ce destin me tend les bras.

- Je veux rentrer à la maison.

- Bien commençons par eux et sois prudente.

Je fais de grands yeux et les baisse presque aussitôt, sans que je le veuille, la sensation de vide me gagne. Ma tête se penche vers l'arrière comme si j'allais tomber puis j'ouvre les yeux. Une couette confortable me recouvre. Un gant encore légèrement humide sur mon front me donne une dose de fraicheur salvatrice. Je me redresse tranquillement. Il n'y a aucun doute, je suis bien rentrée à la maison. L'odeur du pain m'envahit les narines. Je regarde la table de nuit à côté de moi. 16h48. Ça doit être leur dernière cuisson de la journée. Ça leur arrive aussi de cuire à plus de 18h30. Je sors mes jambes du lit et réfléchi.

- Je ne dispose pas de beaucoup de temps comment je vais dire à mes parents que je ne vais plus les revoir ? Attends une seconde, est-ce que dois vraiment leur dire adieu ? Mais ils ne peuvent pas garder mon corps indéfiniment.

Une vie gourmande (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant