Une vie gourmande (En Pause)

Chapitre 25 : Faible santé mais bien entourée

Un sentiment étrange m'atteint quand je me réunis avec cette deuxième part de moi-même. C'était comme si, depuis ma naissance, j'étais incomplète. C'était une magnifique sensation mais elle est doublée d'un sentiment d'engourdissements et de tiraillements, dû aux différentes perfusions.

- Oh mon dieu que quelqu'un m'enlève ça !

Je fouille mon lit, avec peine, pour trouver de quoi appeler le corps médical. J'ai enfin ce que je cherche dans la main. J'appuie sur le bouton et repose la télécommande. Il ne faut pas attendre longtemps avant que quelqu'un n'apparaisse à la porte en se précipitant. Pendant un instant, j'ai l'espoir qu'il s'agit du chef mais rien que des blouses blanches rentrent. Je ferme les yeux, déçue mais un sourire me gagne.

- Mademoiselle Emeline ? me demande le médecin avec la bouche béante.

- Elle-même, dis-je doucement.

- Qu'on appelle immédiatement le chef Grosbosse !! Le miracle s'est produit !

Sa remarque très étonnante me fait rire. Je suis ravie quand ils enlèvent les différentes électrodes de mon corps. Cela dit l'infirmière me prend la tension, qui est bien faible.

- C'est tellement bon de vous revoir Mademoiselle. Vous avez manqué à beaucoup de monde et pas seulement à ce bon vieux chef, me dit-elle en retirant le tensiomètre. Mais vous êtes très faible. Il va falloir récupérer.

- C'est exact. Vos muscles n'ont pas fonctionné, malgré notre démarche, depuis un certain temps. Mais cela ne devrait pas prendre trop de temps.

- Mais avant tout commençons par un bon repas. Heureusement vos organes sont en bon état comme votre cœur a tenu le coup.

Je suis quelque peu intriguée par les dires de cette femme. Je comprends qu'elle se veut rassurante mais ces informations me font, malgré moi, retourner l'estomac. Ce qui n'est pas idéal mais très vite une voix, que je n'avais pas entendue depuis des lustres, résonne.

- J'espère pour vous que ce n'est...

Il n'a pas fini sa phrase qu'il entre dans la chambre. Son visage m'a manqué, j'affiche le plus beau sourire que je peux donner. Je ne dois pas ressembler à quand chose mais ça doit toujours être mieux que de pas ouvrir les yeux.

- Ma petite Emeline !! Dit-il presque en criant.

- Doucement Chef

Trop tard, il m'attrape mais sa prise est douce. Il a conscience de mon état.

- Vous me prenez pour qui ?!

- Heureuse de te revoir aussi Chef.

- Ne me fais plus une peur pareille.

- Je ne suis pas sûre de pouvoir tenir cette promesse, Chef. Mais je vais faire de mon maximum.

Des larmes non retenues s'écoulent librement. Emotionnellement, je suis probablement instable mais peu importe. Ses bras musclés m'ont manqué et le meilleur est que je ne peine même pas. Il me lâche et me recouche mais garde sa main dans la mienne. Nous nous regardons longtemps sans rien dire. Les médecins ont quitté la chambre entre temps.

- Alors comment tu te sens ?

Je ne sais pas quoi lui dire ou même par quoi commencer.

- Ça peut aller j'ai encore du mal à encaisser.

- Dis-moi ce qui te préoccupes, me dit en me caressant les cheveux.

- Beaucoup de chose mais je ne peux pas t'en parler pour l'instant.

- Je ne suis pas fan de ça.

- Ce n'est rien de grave, je souhaite juste en parler à plusieurs en même temps. Par contre tu peux m'en dire plus sur ici.