Chapitre 18 : Le Monde Humain

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La route est un peu plus longue que prévue. Mes jambes lourdes ou engourdies me ralentissent. Je m'appuie de nouveau sur un mur, le souffle court.

- Comment je peux être aussi fatiguée ? Il me faut des protéines.

Seulement cette fois, je longe le mur jusqu'au sol.

- Non je ne dois pas, si je m'arrête maintenant je vais mettre des heures à rentrer.

Avec les dernières forces qu'il me reste, je me redresse. Il me faut encore une vingtaine de minutes pour rejoindre un poste de police. Les portes de l'établissement de la Police Gourmet sont grandes ouvertes. Je me dirige vers l'accueil d'un pas aussi sûr que possible. Un homme se tient à un bureau en train de remplir des documents. Au son de mes pas, il réagit mais ne quitte pas ces documents des yeux.

- Je peux faire quelque chose pour vous ?

- Oui j'aimerai rentrer en contact avec Monsieur Grosbosse, le Directeur du Bureau de Développement, s'il vous plait.

Dans un premier temps, il semble amuser.

- Eh bien mademoiselle, je ne pense pas que... commence-t-il en relevant la tête.

Le regard du représentant de la loi change, comme s'il avait vu un revenant.

- Mademoiselle Emeline ?!

- Quoi ?

- Emeline ?

Soudain, toutes les personnes présentes, à cet instant, réagissent en même temps. Un brouhaha important commence à résonner, plusieurs personnes commencent à m'entourer. Les bousculades sont multiples et douloureuses.

- Emeline votre voix est somptueuse

- Emeline une petite chanson s'il vous plait.

- Mesdames Messieurs, je vous en prie du calme.

Malgré les supplications du représentant, les acclamations ne cessent et ma tête commence à tourner. Soudain un bruissement d'aile retentit puis des cris. Le temps que je me retourne, j'ai peur qu'il ne s'agisse de Grinpatch qui revient pour moi mais un nom particulier monte à mes oreilles.

- C'est Coco !

- Ha Seigneur Coco !

Il y a des femmes qui l'appelle Seigneur ? A ce nom, toutes les femmes sortent en même temps de la bâtisse, même celle en tenue de policière. Je reste accoudée à l'accueil, reprenant mon souffle.

- J'ai cru que j'allais étouffer.

- Ah pardonnez-moi Mesdames, je suis à la recherche de Emeline.

A mon nom, je me redresse et me dirige vers la sortie. Voir Coco est un baume pour mes yeux. Il est aussi rayonnant que peut l'être un soleil à ce moment précis. Sa présence est l'occasion que j'ai besoin pour retourner auprès des gens que j'apprécie. Un sourire envahie mes lèvres en me rapprochant de lui.

- Coco ! Je suis ravie de te voir.

- Emeline !

Il se faufile aussitôt de la foule et m'enlace dans ses bras. Je suis extrêmement surprise, lui qui veut à tout prix éviter tout genre de contact. Cependant, la force qu'il utilise pour me coller à lui m'empêche de me maintenir sur les jambes et celles-ci cèdent.

- Pardon Emeline. Je ne voulais pas.

- Non, je t'en pris ce n'est pas nécessaire. Le sentiment est partagé.

Une vie gourmande (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant