Chapitre 11

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PDV ELÉA

Jeudi 13 août

10h30

Mon téléphone sonna. Je le pris dans mes mains et vis un numéro inconnu. Je décidais de laisser sonner. Si c'était important, la personne n'aurait qu'à parler avec ma messagerie. J'attendis patiemment la fin de l'appel.

Alors que je commençais à appeler mon répondeur, ce même numéro rappela. Craignant que soit Ken, je décrochais prudemment.

《KEN J'TE JURE QUE...

- Bonjour Madame, c'est Chronopost. Je me sentis soudainement honteuse. Pauvre livreur.

- Oups, excusez-moi.

- Pas de soucis Madame. Je suis en bas de votre immeuble.

- Mais je n'ai rien commandé. Il me donna l'adresse. C'est bien ici. J'arrive.》

Je descendis rapidement et vins lui ouvrir. Il me fit signer rapidement et remonta dans son camion. Je fis demi-tour et montais dans mon appartement. Je claquais la porte et m'empressais d'ouvrir le carton. Je trouvais un petit mot collé sur le rabat de la boite.

《Je suis désolé, je regrette sincèrement. Ken.》

Comment avait-il eu mon adresse ? La seule personne à savoir où j'habitais était... Mika. Je le maudis de lui avoir donné mon adresse. Avait-il aussi donné mon vrai nom ? Je vérifiais et vis que fort heureusement, personne ne vérifiait si le nom était exact. Le colis était adressé à « Madame Rubis Saintclair ».

Je continuais ensuite à déballer mon colis. Une forte odeur de fleur se dissipa dans l'air. Je sortis le bouquet et constatais avec horreur que des Lys en faisaient partie. Je lâchais précipitamment le bouquet et me dirigeais vers la fenêtre. J'étouffais.

Mon stress monta d'un cran quand je me rendis compte que je n'arrivais pas à l'ouvrir. L'air me manquait de plus en plus. Je fonçais sur mon téléphone et appelais Mika en catastrophe.

《Allô ?

- Aide-moi. Murmurais-je, à bout de souffle.

- Quoi ? QU'EST-CE QUI SE PASSE ? T'ES OÙ ? Paniqua-t-il.

- Lys. Je fus prise d'une quinte de toux. Chez moi.

- J'arrive, reste calme.》

Je fermais les yeux et sombrais dans le néant.

J'étais allergique aux Lys depuis toute petite, seulement ça, Ken ne pouvait pas le savoir.

18h

J'ouvris doucement les yeux, seule dans une chambre entièrement blanche. J'étais reliée à ces horribles machines qui n'arrêtaient pas de biper. On toqua à la porte. Je n'eus pas la force de répondre mais la porte s'ouvrit. Je reconnus sa voix avant même de voir la personne qui entrait dans cette pièce.

Les larmes me montèrent aux yeux. Cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu. Un mélange de haine et de nostalgie m'envahit. Ma sœur se tenait dans l'encadrement de la porte, une blouse blanche sur les épaules.

《Eléa ! Tu es réveillée ! Ça va ?

- Alice ? Elle commença à m'examiner.

- Mais qu'est-ce qui t'as pris ? Tu sais que tu es allergique aux Lys. Heureusement que Mikaël t'a amené ici tout de suite après t'avoir injecté ton adrénaline.

- T'es ici pour me faire la morale ? Lui répondis-je sèchement.

- Non pour te soigner. Quand j'ai entendu ton nom, j'ai foncé pour récupérer le dossier.

- Et bien tu n'aurais pas dû. Concluais-je.

Elle finit rapidement de m'examiner avant de quitter la chambre. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit sur Mika. Je le pris dans mes bras et le serrais très fort.

《Merci.

- Tu n'as pas besoin de me remercier, c'est normal. Il s'assit sur le bord du lit. J'ai vu Alice sortir, c'est elle qui s'occupe de toi ?

- Oui. Grognais-je. Il grimaça. Je ne te le fais pas dire. Quelqu'un toqua à la porte. Ken apparut, à la fois inquiet et hésitant.

- Je vais vous laisser. Chuchota Mika. Il se leva et sortit.

- Je suis désolé. Je ne savais pas que tu étais allergique. Je croisais les bras sur ma poitrine. Et je te présente mes excuses, je n'aurais pas dû d'insulter de la sorte. Je souris légèrement.

- J'espère bien que tu ne savais pas, il y aurait eu tentative de meurtre sinon. Répliquais-je avec un sourire en coin. Nous fûmes interrompus par la porte qui s'ouvrit en grand sur ma sœur, le nez plongé dans un dossier.

- Eléa, t'aurais pas vu... Elle leva la tête et nous vit. Ken semblait sous le choc. Alice croisa mon regard glacial et sortit de la pièce.

- Eléa ? Ken tourna lentement la tête vers moi. Je baissais la tête honteuse. Et pourquoi elle te tutoie ?

- C'est ma sœur. Répondis-je tout bas.

- Pourquoi elle t'appelle Eléa ?

- C'est mon prénom. Murmurais-je.

- Pardon ? Il haussa la voix.

- C'est mon prénom. Répétais-je plus distinctement. Il semblait sidéré. Rubis c'est un surnom. Ken partit en direction de la porte. ATTENDS ! Ma voix craqua. Il se retourna.

- Je ne sais plus qui j'ai en face de moi. Rubis ? Eléa ? Qu'est-ce que tu me caches encore ?》

Ken sortit et claqua la porte derrière lui.

RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant