Chapitre 19

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PDV ELÉA

《Sneaz disait vrai.

- À propos de quoi ?

- Ta voix. Elle est magnifique.

- Merci. Je baissais la tête gênée. J'ai fait pas mal de fausses notes quand même, ça faisait des années que je n'avais pas joué.

- Pourquoi avoir arrêté ? Ça a l'air de te rendre heureuse pourtant.

- Je n'ai pas eu le choix.

- C'est vraiment dommage. Tu as déjà pensé à en faire ton métier ?

- Oui, c'est pour ça que je suis montée à Paris et que je travaillais là-bas. Dis-je en faisant référence au Cityside Club. J'essayais de gagner assez pour me payer une séance de studio et tenter de me lancer.

- Si y'a que ça je te l'offre ta séance.

- Sûrement pas !

- Je t'assure que ça me ferait plaisir, tu la mérites.

- Ken, je ne peux pas, c'est trop là.

- On t'a déjà dit que tu étais têtue ? Rit-il.

- On me le dit souvent. Nous éclatâmes de rire.

- T'es belle quand tu ris. Sortit Ken de but en blanc. Je rougis instantanément.

- Ken... Soufflais-je.

- Ça te dirait qu'on aille manger quelque part un de ces jours ?

- C'est... C'est un rencard ?

- Euh... Ouais. Il se gratta la nuque et rougit dans la pénombre.

- Alors j'accepte volontiers.》

Jeudi 3 septembre

16h30

J'avais fait le tour des annonces et aucun moyen d'être embauchée quelque part. Fichus parisiens. Leur seul et unique argument : je manquais d'expérience.

《Ne désespère pas, on va bien finir par trouver. Tenta de me rassurer Mo.

Il avait remplacé Mika, partit dans le sud pour voir sa famille, dans sa quête de m'aider à trouver un job. Il passa son bras autour de mes épaules et nous rentrâmes chez Framal et Mekra après avoir récupéré les gars au studio.

《Allez, déprime pas, ça n'en vaut pas la peine. Me rassura Doums sur le chemin. J'haussais les épaules et continuais de marcher en fixant mes pieds.

- Et la Miss, y'a un de ces beau gosse derrière. Me glissa Mo à l'oreille.

Je levais les yeux au ciel et tournais la tête quand même. Un craquement sonore se fit entendre. Ma nuque me lança soudainement.

《Merde, ça va ? Je déconnais quand je disais que y'avait un canon derrière.

- Ah bah c'est sympa mec, merci. Fit Framal qui marchait derrière moi.

Je suis coincée. Mes yeux s'embuèrent. Ça va passer. Tentais-je de me convaincre.

Papi il va te défoncer si tu lui rends sa petite Rubis cassée. Commenta Théo.

Je serrais les dents face à la douleur et continuais à marcher. Je fus soulagée de m'asseoir dans le canapé des deux frères. Je me calais du mieux que possible avec un coussin et tentais de ne rien laisser paraître.

23h30

Je baillais pour la troisième fois en moins de dix minutes.

《Je te ramène. Me dit Ken.

Pas la peine, je sais rentrer toute seule. Je tentais de lui sourire mais la douleur dans ma nuque le transforma en grimace.

Ça te fait encore mal ? Sinon ce n'était pas une question.

- Oui.

- Hakim, je peux te piquer ton carrosse pour ramener la demoiselle ? Demanda Ken à Mekra, assit un peu plus loin. Il lui répondit positivement. Allez, on y va.》

Je tentais de me relever seule mais mon corps ne semblait pas de cet avis. Ken m'aida et après avoir fit signe aux garçons, nous quittâmes l'appartement. Je descendis les escaliers avec difficulté, les yeux embués.

《Tu ne veux pas qu'on aille aux urgences ? Tu m'inquiètes vraiment là.

- Mais nan c'est bon, ça ira mieux demain.》

Une fois arrivé chez moi, Ken m'aida à monter les marches et à m'allonger dans mon lit.

《Merci. Soufflais-je.

Il déposa un bisou sur ma joue et quitta l'appartement. Je tentais de trouver une position confortable mais cela semblait impossible. La nuit allait être longue.

Vendredi 4 septembre

Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. Cette douleur lancinante m'en avait empêché. Je cherchais mon téléphone à tâtons. Chaque petit geste semblait relever du miracle.

Quand je l'eus trouvé je me précipitais dans mes contacts. Mika. Je me ravisais, il était loin et pas la peine de l'inquiéter pour ça. Je partis directement à la recherche de la deuxième personne qui me vint à l'esprit et appuyer sur "appeler".

PDV KEN

9h

Je fus réveillé par une sonnerie de téléphone. Je décrochais rapidement en voyant le prénom de Eléa affiché à l'écran.

《Oui ? Ça va mieux ? Demandais-je inquiet. J'entendis des bruits de pleurs.

Ken... J'ai trop mal. J'arrive plus à bouger. Renifla-t-elle.

J'arrive tout de suite ! Je suis là dans vingt minutes.》

Je sautais dans un jean et sortis en direction du métro le plus proche.

Je montais les marches de son immeuble deux à deux. Elle vint m'ouvrir difficilement avant de fondre en larmes dans mes bras.

《Là je ne te laisse pas le choix, on file aux urgences.》

Elle hocha la tête mais elle sembla vite regretter son geste. J'appelais un taxi et l'aidais à se préparer en attendant.

12h30

Je bouillonnais. Nous étions là depuis bientôt deux heures et demi et personne ne nous avait encore pris en charge. Je voyais ma petite brune souffrir mais je semblais bien être le seul.

《Mademoiselle Saintclair ? Appela une infirmière.

J'aidais Eléa à se relever et à marcher. Elle paraissait avoir de plus en plus de mal à tenir sa tête. On nous fit rentrer dans une salle de consultation et patienter encore quelques minutes avant que la porte ne s'ouvre sur le médecin. 

RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant