PDV ELÉA
Samedi 15 juillet 2017
11 h
J'ouvris un œil et me retournais vers Ken.
Nous n'étions toujours pas officiellement ensemble mais nous passions tout notre temps à se comporter comme un couple.
Je passais mon index sur sa mâchoire contractée.
Il sursauta avant de poser son téléphone au pied du lit et de me prendre dans ses bras.
《 Bonjour. Dit-il avec une voix rauque. Bien dormi ? 》
Les papillons s'agitèrent dans mon ventre.
Je me surpris à sourire niaisement face à ce si beau visage.
《 Oui et toi ?
- Toujours quand j'ai une beauté pareille à mes côtés. 》
Ken agrémenta sa réplique d'un clin d'œil.
Nous explosâmes de rire.
J'en profitais pour me réfugier dans ses bras. Ken m'encercla de ses bras et posa son menton sur le sommet de mon crâne.
《 Je préfère te prévenir tout de suite. Commença Ken, sérieusement. Il y a un média sur Twitter qui prétend connaître l'identité de ma copine. Hugz m'a montré ça hier.
- Merde. Jurais-je.
- Ils font ça pour le buzz. Haussa-t-il les épaules. On a toujours fait attention à ne pas être trop vus ensemble donc ils ne peuvent pas savoir. Ils m'associent souvent à des mannequins à cause d'Égérie. J'attends de voir qui serait selon eux la superbe femme qui partage ma vie. 》
Je ne répondis pas et me contentais d'attraper mon téléphone pour aller faire un tour sur Twitter.
À peine avais-je ouvert l'application que mon téléphone se mit à sonner. Je ne reconnus pas le numéro. Je décrochais donc, prudente.
《 Bonjour, j'ai un colis au nom d'Eléa Saintclair. Je suis en bas de l'immeuble.
- Je... J'arrive. Répondis-je, prise au dépourvu. 》
Je lançai un regard interrogateur vers Ken. Il secoua la tête de gauche à droite. Ce n'était donc pas lui qui m'avait envoyé ce colis.
J'enfilais le sweat de Ken et descendis ouvrir. Je réceptionnais le carton et montais rapidement.
La dernière marche me fut fatale. Je ne levais pas le pied assez haut et m'étalais de tout mon long sur le palier.
Ken, alerté par la flopée de jurons qui m'échappèrent, passa sa tête dans l'encadrement de la porte avant d'exploser de rire.
Il dut s'appuyer sur l'encadrement de la porte pour réussir à garder l'équilibre.
Je le regardais rire avant de le rejoindre.
Heureusement que le deuxième appartement du palier n'était toujours pas habité, nous serions passés pour des échappés de l'asile. Ken torse-nu en train de se tenir les côtes et moi, allongée à plat ventre sur le mini palier, un carton à bout de bras.
Il nous fallut une bonne dizaine de minutes avant que je ne réussisse à m'asseoir. Je grimaçais en constatant l'état de mes genoux.
Ken vint placer un bras dans mon dos et l'autre sous mes genoux et nous fit rentrer. Il claqua la porte avec son pied et me déposa sur mon lit. Le brun s'éclipsa quelques minutes en direction de la salle de bain et revint avec une trousse de secours.
《 PIN PON PIN PON. S'écriait Ken en accourant. 》
J'explosais de rire.
Ken sortit une compresse et l'imbiba de désinfectant. Il la posa sur l'un de mes genoux. Je grimaçais et gémis de douleur.
《 J'aurais préféré entendre ça dans un autre contexte. Rit-il en haussant les sourcils, un sourire en coin.
- Gna gna gna. Je voudrais bien te voir à ma place.
- Vu le nombre de fois où je me suis battu, crois-moi que je connais bien la sensation du désinfectant.
- Et tu vas essayer de me faire croire que tu n'as jamais bronché.
- Oui Madame.
- Je vais demander à Mo, je te préviens. 》
Madame. Les papillons s'affolèrent de nouveau.
Ken avait laissé le bout de sa langue sorti, signe qu'il était concentré sur la tâche.
《 Tu es sûr que tu es rappeur ? Je commence à douter. Tu n'aurais pas été infirmier dans une autre vie ?
- Qui sait !
- En plus tu fais ça bien. Le complimentais-je.
- Il faut bien que je m'entraîne pour plus tard.
- Plus tard ?
- Pour nos mini nous. 》
Mes joues rougirent violemment.
《 On... On n'est même pas ensemble. Balbutiais-je.
- Ça peut s'arranger. Quoi que, non. Je peux faire mieux que devant deux genoux écorchés. 》
Je ris.
Ken prit la peine de mettre des pansements suivis d'un bisou magique.
Je souris et partis chercher le colis pendant qu'il rangeait le matériel de soin.
Je reconnus immédiatement l'adresse de l'expéditeur.
《 Quelque chose ne va pas ? Demanda Ken en revenant.
- C'est eux.
- Encore ?
- Oui, encore. 》
Je ravalais mes larmes, ouvris le colis et reconnus immédiatement la couverture.
Je sortis délicatement l'album photos du carton. Mon prénom était écrit à la main. Je redécouvris l'écriture de ma mère.
Ken vint s'asseoir à côté de moi alors que j'ouvrais l'album.
Je pris le temps de détailler chaque photo, replongeant dans mes souvenirs d'enfance. J'en racontais quelques-uns au brun. Il prit même l'habitude de me chercher sur les photos de groupe. Il me confondait avec ma sœur et à raison, nous nous ressemblions beaucoup physiquement.
Ken se moqua de ma période gothique par laquelle j'étais passée de mes douze à seize ans.
S'en suivait des photos de moi au piano, un grand sourire étirait mes lèvres.
Nous passâmes chaque photographie au crible.
Une dizaine de pages avant la fin, je découvris une photo de Mika et moi.
Une larme dévala ma joue.
《 Quand je te disais que j'avais eu les cheveux rouges. Dis-je à Ken en pointant la photo.
- C'est bien ce à quoi je m'attendais, la petite sirène. Attends, mais c'est Deen ? Oh la dégaine ! 》
Ken éclata de rire.
Sur la photo suivante, j'étais étalée sur Tom et Mika, morte de rire. Je souris, nostalgique. On y voyait Alice, occupée à réviser dans la cuisine et visiblement mécontente du bruit que nous faisions.
La dernière photo avait été prise quelques jours avant mon départ, le jour de la remise des diplômes de ma licence de lettres.
Je refermais l'album et cédais.
Ken me prit dans ses bras et me serra fort contre lui tandis que j'inondais son t-shirt de mes larmes.
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Rubis
Fanfiction《Rubis, c'est à toi dans 2 minutes.》 Je finis de mettre mes chaussures en courant à moitié. Ma collègue précédente ayant fini son show, je pris sa place et commençais à danser sensuellement. Je fermais les yeux, ravalais mes larmes, dégoûtée par l...