Chapitre 32

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PDV ELÉA

Samedi 19 mars 2016

11 h

J'ouvris mon placard en grand et soupirai face au peu de vêtements présents. Je n'en avais pas beaucoup car je préférais garder mon argent pour mon projet professionnel plutôt que de le mettre dans des après-midi entières de shopping.

Je fouillais et trouvais une robe blanche très simple. Elle ferait l'affaire. Je laissais tomber ma serviette et l'enfilais. Je trouvais une paire de baskets en toile blanches que je passais et je partis finir de me préparer.

J'avais rendez-vous avec Hugo au parc du Trocadero pour pique-niquer. Nous étions désormais très proches.

Je travaillais toujours à la boutique et j'espérais pouvoir réserver un créneau dans un studio dans les mois à venir. J'avais composé pas mal de chansons à la suite de ma rupture avec Ken. Je n'avais qu'une hâte : enregistrer.

Je reconnectais à la réalité quand la sonnette de mon appartement retentit. Je me précipitais pour aller ouvrir. Je tombais nez à nez avec Mika.

《 Salut. Je dérange on dirait. Tu allais sortir ?

- Umm, oui. Avouais-je. Que me vaut cette visite du grand Deen Burbigo ?

- Rien de spécial. C'est juste que ça fait un petit moment que je ne t'ai pas vu, je voulais savoir si tu allais bien. Tu es ravissante. 》

Il me fit tourner sur moi-même et mes joues rosirent.

《 Il en a de la chance. Commenta-t-il.

Je souris et Mika repartit rapidement.

Depuis la dispute avec Ken, j'esquivais toutes les sorties où je risquais de voir les gars. Je n'étais plus vraiment la bienvenue. Seul Mo et Mika persistaient à m'inviter mais je déclinais l'invitation à chaque fois.

J'avais appris par Mo que Ken et une bonne partie de l'équipe étaient partis au Japon. J'allais donc pouvoir profiter un peu plus de mes deux amis restés en France.

Quelques minutes plus tard, on sonna de nouveau à la porte. Je partis ouvrir et trouvais Hugo sur le pas de la porte. Je le fis entrer, rassemblais mes affaires dans un sac à main, enfilais une veste et nous sortîmes.

Hugo me prit la main et nous dirigea vers le métro le plus proche. Une fois sur place, nous étendîmes une couverture et Hugo vida le contenu du panier. Nous commençâmes à manger en discutant joyeusement.

13 h

Nous étions allongés en travers de la couverture, en train de rire.

《 Il serait peut-être temps que je me jette à l'eau. Commença Hugo. Tu me plais Eléa. 》

Mon cœur rata un battement.

《 À moi aussi tu me plais. Répondis-je d'une voix tremblante.

Il parut soulagé.

《 On fait quoi du coup ? Poursuivit-il. On se met ensemble ? 》

Un visage apparut dans mon esprit.

《 Tu n'es pas obligé de me répondre tout de suite. 》

Je chassais le rappeur de mes pensées et me reconcentrais sur l'homme allongé à mes côtés.

Je n'avais pas menti, il me plaisait réellement. Il était bien plus stable que Ken et n'avait exprimé aucune jalousie jusque-là.

Dire que je n'avais pas envisagé un « nous » serait mentir.

《 Oui. Répondis-je.

Je tournai la tête vers lui. Il souriait.

Hugo s'appuya sur son avant-bras et vint déposer ses lèvres sur les miennes.

Quand nous nous séparâmes, je pus voir un groupe de jeunes filles me fusiller du regard.

Il était vrai que Hugo était un très bel homme et qu'il ne laissait pas les femmes indifférentes. Il avait même déjà fait du mannequinat, bien qu'il ne souhaitait pas en faire son métier. Seulement il y a une chose que je préférais chez lui, c'était son caractère. Il n'était pas du genre à se prendre la tête et vivait au jour le jour. Toujours souriant, toujours les bons mots, toujours compréhensif peu importe la situation.

Je reconnectais avec la réalité lorsque je sentis de nouveau les lèvres de celui qui était désormais mon copain.


Dimanche 20 mars

10 h

《 TU QUOI ? S'exclama Mo en s'étouffant avec son café.

- Je sors avec Hugo. Répétais-je.

- Nek ne va pas être content. 》

Je lui lançais un regard glacial.

《 Bah quoi ? Il finira bien par le savoir.

- Que ça lui plaise ou pas, c'est ma vie. Il a eu sa chance et il l'a laissé passer. 》

Il leva les yeux au ciel et changea de sujet.

《 Et pour ton stud' tu en es où ? Demanda-t-il.

- J'attends ma paye du mois prochain et ça devrait être bon. Il me reste à peaufiner quelques textes et à ouvrir mes réseaux sociaux.

- C'est grave bien ! J'aurais le droit à une exclu ? 》

Je lui lançais un regard blasé.

《 Allez ! S'il te plaît. Supplia-t-il.

Je finis par céder et lui chantais un refrain de l'une de mes compositions.

RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant