Chapitre 57

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PDV ELÉA

Mardi 3 août

18 h

《 Fin de tournage ! S'exclama le réalisateur.

Je remerciais l'équipe avant de courir dans les bras de Mika.

《 Merci ! M'exclamais-je en posant rapidement mes lèvres sur sa joue.

- C'est normal. Rit-il. Il y en a un là-bas qui t'attend. 》

Il tourna la tête et je pus remarquer Ken à quelques mètres.

Je souris et pris la direction de mon copain.

《 Rubis ? 》

Je ne reconnus pas la voix. Je me retournais et fis face à une adolescente d'une quinzaine d'années.

Je lui lançais un sourire, l'incitant à continuer.

La jeune femme baissa la tête et commença à jouer avec ses mains.

《 Je... Je voulais te dire que j'adore ce que tu fais. Balbutia-t-elle.

- Je te remercie, c'est adorable.

- On peut faire une photo ? 》

Mes joues rougirent instantanément et mon cœur fondit. Je n'avais encore jamais croisé de fan et encore moins pris des photos avec eux.

《 Avec plaisir. Répondis-je en tentant de rester la plus naturelle possible.

Nous fîmes une photo avant que je n'engage la conversation.

Nous discutâmes une dizaine de minutes sur ses morceaux préférés et ses goûts musicaux en général.

Je pris soin de ne pas divulguer d'information concernant ma relation avec Ken, laissant toujours planer le doute sur l'homme qui partageait ma vie.

Le téléphone de la jeune fille sonna. Elle s'excusa et nous reprîmes nos chemins respectifs.

J'étais sur un petit nuage. J'étais sur la plage, je venais de tourner mon tout premier clip, ma carrière décollait et j'avais le meilleur des copains.

Je me dépêchais de rejoindre le brun.

《 Ça a été ? Demanda-t-il précipitamment. Tout s'est bien passé ?

- Trop bien ! Et toi ? Ta journée avec les garçons ?

- Génial. Doums a porté Adèle pour la mettre dans l'eau mais elle s'est débattue et il s'est coincé le dos. 》

J'explosais de rire.

《 Évidemment, un tacos plus tard, le problème était réglé. 》

Je redoublais de rire en passant mes bras autour de sa nuque.

Nous étions dans un recoin caché, personne ne pouvait nous voir.

《 J'espère que tu as pris une robe. Dit-il.

Je hochais la tête de haut en bas.

《 Ce soir, on sort.

- On va en boite ? Demandais-je.

- Non, au resto. Juste toi et moi. J'ai réservé une table au restaurant de la plage. 》

Je souriais et fondis sur ses lèvres.


Mercredi 4 août

5 h

Je me retournais une énième fois dans le lit.

Pas moyen de dormir.

Je décidais de sortir du lit et enfilais un sweat de Ken.

Je me penchais et ouvris ma seconde valise. Je sortis le grand sac poubelle et le posais à côté. J'attrapai mon jean de la veille, jeté violemment par un Ken affamé.

Je vis la porte de la salle de bain entrouverte du coin de l'œil. Je posais mon sac et fouillais dans ma trousse de toilette. J'en sortis mon rouge à lèvre, celui que j'avais mis la veille et qui semblait avoir fait son petit effet sur le brun.

J'allumais la lumière au-dessus du miroir et ouvris le tube. Je traçais un cœur sur la surface glacée avant de ranger mon crayon et d'éteindre la lumière.

Je descendis sur la pointe des pieds, le sac de nouveau en main. En passant dans le salon, je pus remarquer des dreadlocks sur l'accoudoir de l'un des canapés. La dernière vanne après la circonférence d'Adèle avait du mal passer.

J'enfilais mes baskets et récupérais un trousseau de clé de la villa.

Je me faufilais dehors en faisant bien attention à ne pas faire de bruit.

Je commandais un Uber une fois arrivée au coin de la rue qui arriva en moins de cinq minutes.

Je lui indiquais l'adresse qui hantait mes pensées depuis quelques heures et il démarra.

Peu de temps avant d'arriver à destination, mon téléphone vibra.

《 Ken : Le lit est froid sans toi, t'es où ?

Moi : J'arrive. Je devrais être rentrée dans une grosse demi-heure. 》

Je rangeais mon téléphone en voyant le conducteur s'engager dans un quartier qui m'était familier.

Il arriva devant la grande bâtisse blanche dans laquelle j'avais passé mon enfance. Je remontais l'allée de gravier et me plantais devant la porte.

J'inspirai un grand coup et toquais à la porte.

Je savais qu'ils étaient réveillés. Ils se levaient toujours très tôt. La lumière au premier étage le confirmait.

J'entendis des bruits de talons derrière la porte.

Mon cœur s'emballa. Je commençais à avoir très chaud. Je tentais de calmer mon angoisse.

La porte s'ouvrit sur ma génitrice. Quelques rides supplémentaires ornaient son visage depuis mon départ.

Je pris mon courage à deux mains et gardais un visage neutre.

《 Éléa, ma chérie. Commença-t-elle, un faux sourire étirant ses lèvres.

Je tendis le sac que je laissais tomber devant elle sans dire un mot.

Le contenu se dispersa sur le sol autour de nous dans un bruit sourd.

《 Sortez de ma vie. Déclarais-je froidement, la tête haute.

Je fis demi-tour et remontais l'allée.

Le Uber était de l'autre côté de la route et traînait sur son téléphone.

Des pas précipités se firent entendre à ma suite. Alors que j'atteignais le trottoir, une main se posa sur mon poignet.

Je me retournais et lançais un regard noir tout en continuant d'avancer. Je dégageais mon bras.

Le visage de ma génitrice se décomposa soudainement.

Je sentis une vive douleur au niveau de ma jambe avant de voir le paysage tourner autour de moi.

Ma tête claqua contre quelque chose de dur. Je distinguais un bruit de moteur au loin puis plus rien. Le silence total. Un drap noir recouvra mes yeux.

J'avais mal, très mal.

Ce fut ma dernière pensée avant de sombrer dans le néant.


FIN

(NDA importante ->)

RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant