Chapitre 29

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PDV ELÉA

Ses yeux se posèrent sur moi. Je sentis le rouge me monter aux joues.

Je fis le tour des gars pour les saluer et m'installais entre Mika et Mo. J'évitais soigneusement d'adresser la parole à Ken au cours de la soirée.

23h

Je sortis prendre l'air sur le balcon pour éviter de m'endormir.

Quelques minutes plus tard, quelqu'un me rejoignit.

《 Je n'aime pas quand tu m'ignores. Fit une voix que je ne connaissais que trop bien.

Et moi je n'aime pas les gens qui ne me font pas confiance. Répondis-je froidement.

Eléa... Soupira-t-il.

C'est bien, au moins tu te souviens de mon prénom. C'est déjà ça.

- Je suis désolé. Je n'ai pas assuré sur ce coup-là. Je levais les yeux au ciel.

J'étais partagée entre la colère et l'envie de lui pardonner. Deux bras passèrent autour de ma taille et sa tête se posa sur mon épaule.

《 Tu dors chez moi cette nuit ? Je voudrais profiter au maximum avant de retourner à Sète. 》

J'acceptais et il resserra son étreinte.

Il m'avait terriblement manqué. Je passais l'une de mes mains dans ses cheveux et posais la seconde sa main avant d'enlacer nos doigts.

Nous restâmes encore un peu seuls avant de retrouver les autres.

Dimanche 25 octobre

1h30

Nous rentrâmes enfin chez Ken. J'allais pouvoir retrouver mon copain.

Ken me prêta un de ses t-shirt pour faire office de pyjama. Je partis me changer dans la salle de bain avant de retrouver Ken, déjà sous les draps.

Je me blottis contre lui et posais ma tête sur son torse. Il enroula son bras autour de ma taille et déposa quelques bisous sur mon front.

《 Elles étaient belles ses fleurs au moins ? Demanda-t-il soudainement.

Tu ne vas pas remettre ça sur le tapis ? Je me redressais.

Je veux juste te faire comprendre qu'un mec ne sort pas dans un bar juste pour danser.

- Ken, tu recommences. Grinçais-je des dents.

Non mais j'ai du mal avec lui. Ce type, je ne le sens pas.

- Sauf que tu ne sors pas avec lui mais avec moi donc si tu doutes c'est que tu n'as pas confiance en moi. M'agaçais-je.

Beauté... Supplia-t-il.

Non Ken. Tu vas repartir demain et tout va recommencer. Je ne vais pas m'empêcher de vivre juste parce que tu n'es pas là.

- Je n'ai pas dit ça.

- Mais je suis sûre que tu l'as pensé. Il tenta de parler mais je poursuivis. Et non je ne sortirais pas qu'avec tes amis.

- Alors on fait quoi ?

- Je ne sais pas. Je passais ma main dans mes cheveux. Peut-être que l'on s'est mis ensemble un peu trop vite.

- Tu veux qu'on se sépare ?

- Je n'en sais rien. Regarde-nous. Ça ne fait même pas un mois que l'on est ensemble et on a déjà passé une semaine à se faire la gueule.

- En même temps, si tu n'étais pas sortie avec l'autre abruti. Marmonna Ken.

Pardon ? M'exclamais-je alors que j'avais très bien entendu sa phrase. Tu vas rester bloquer sur ça comme un CD rayé ? À t'écouter on dirait que tu me mets tout sur le dos. Je n'ai rien fait de mal Ken, rentre-toi bien ça dans le crâne. Je sortis du lit et me plantais devant. Je fais ce que je veux. J'avais bien pris soin de détacher chaque mot de cette dernière phrase.

Tu ne vas pas partir ? Me demanda Ken.

Et pourquoi pas ? Tu nous vois dormir paisiblement alors qu'on vient de se prendre la tête ? Pas moi. Donc oui, je rentre. J'attrapais mon sac à main. Il se leva rapidement et me rattrapa par le bras.

Tu n'as qu'un t-shirt sur le dos, tu ne vas pas sortir comme ça ? Je retirais son t-shirt et enfilais ma robe. Ne pars pas. On vient à peine de se retrouver. Je pouvais distinguer quelques larmes dans ses yeux. J'inspirai un grand coup.

Toi et moi c'était une erreur. Ça ne marchera jamais. 》

Je le laissais en plan et sortis de chez lui.

Je ne supportais pas que l'on essaye de me dicter sur comment je devais me comporter. Cela me rappelait bien trop mes parents.

J'y avais été un peu fort avec Ken mais je ne voulais pas souffrir davantage. J'avais déjà passé toute la semaine à déprimer, je ne voulais pas que Ken continue ce petit manège quand il serait de nouveau à Sète.

J'avais déjà tenté une relation à distance quand Mika était parti à Paris et cela n'avait pas été très brillant. Nous passions la moitié de notre temps à se prendre la tête par jalousie. Je n'avais aucune envie que cela recommence même si l'absence de Ken n'était que temporaire.

Une larme vint couler le long de ma joue puis une seconde. Une dizaine d'autres vinrent les rejoindre alors que je m'enfonçais dans la nuit parisienne.

PDV KEN

Je ne réagis que lorsque j'entendis la porte claquer. J'étais sonné.

Bien joué Samaras, tu avais encore tout fait foirer avec ta jalousie !

Je n'arrivais pas à faire taire cette petite voix dans ma tête qui ne cessait de me répéter qu'elle ne se rendait pas compte à quel point elle était belle et que beaucoup d'hommes la regardaient avec envie.

Je me laissais tomber sur le lit et m'autorisais à pleurer.

Je n'arrivais pas à la chasser de mes pensées. Je n'avais pas arrêté de penser à elle depuis ce jour où je l'avais aperçu dans sa cage dorée. J'avais vu beaucoup de filles défiler dans ma vie mais pas moyen de d'oublier Eléa.

J'attrapais un stylo et un carnet dans ma table de chevet et me mis à écrire tout ce qui me passait par la tête. Je noircis quelques pages avant de sombrer dans mes bras de Morphée, les joues toujours humides. 

RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant