Chapitre 4

530 26 0
                                    

PDV ELÉA

Un frisson parcourut ma colonne vertébrale malgré la chaleur déjà bien présente. Je me retournais lentement pour faire face à mon interlocuteur dont je ne connaissais que trop bien la voix.

《Mika ? Il fit un pas en avant et sortit de la pénombre.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

- Te dire quoi ? Demandais-je sur la défensive.

- Que tu travaillais ici.

- Comment tu l'as su ? Comment tu as réussi me trouver ?

- Ken me l'a dit. Je bouillonnais de rage en entendant le nom de mon amant d'un soir. T'aurais dû me le dire, je t'aurais aidé. Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu finisses par travailler ici ? Il semblait très inquiet.

- Le villain petit canard à refusé d'aller à sciences po. Ma voix craqua et une larme coula le long de ma joue.

J'étais épuisée physiquement et moralement par ce job. Mika me prit dans ses bras et me consola. Il sécha mes larmes avec ses pouces.

《Désolée. Reniflais-je.

- Ne t'excuses pas. Allez viens, je te ramène. Il passa son bras autour de mes épaules.

- Non ! M'exclamais-je vivement.

- Qu'est-ce qui a ?

- J'ai honte. Répondis-je tristement.

- T'as pas à avoir honte avec moi et tu le sais. J'acquiesçais et commençais à marcher en direction de la station de métro.》

Le trajet se fit dans le plus grand silence. Arrivés devant les portiques, je lançais mon sac par-dessus, me détachais de Mika et pris de l'élan pour sauter. Je passais de l'autre côté et me retournais pour voir où était mon ami. Mika me regardait avec des yeux grands ouverts, l'air médusé. Il se reprit et bippa sa carte avant de me rejoindre. Nous continuâmes notre chemin jusque sur le quai.

《Pourquoi tu voulais me voir ? Lui demandais-je. Nous étions seuls sur le quai, aucun métro à l'horizon.

- On a besoin d'une fille pour tourner dans un clip. La mannequin prévue s'est pétée la cheville, elle pourra pas tourner et on a plus trop le temps de chercher une nouvelle fille. Tu accepterais de nous aider ?

- C'est quand ?

- La semaine prochaine. Tu es partante ? Je me rapprochais de lui et pris sa main dans la mienne.

- On s'est promis de toujours être là pour l'autre. Je vais pas vous laisser dans la galère.

- C'est vrai ? Tu vas devoir vite préparer ta valise alors.

- Quoi ? Comment ça ? On va où ? Et combien de temps ?

- Euh... Il passa sa main dans sa nuque. On va à Los Angeles pendant une semaine. On part dimanche.

- Pardon ? Mais t'es malade ? J'ai un travail Mika, je peux pas tout laisser comme ça et partir sur un coup de tête. De toute façon je ne pourrais même pas me payer le billet.

- Ne t'en fais pas pour ça, c'est moi qui paye.

- Hors de question.

- Mais tu dois bien avoir des congés ?

- Oui mais non. Je ne veux pas profiter de toi.

- Toujours aussi têtue. Souffla t-il.

6h45

Après avoir beaucoup râlé intérieurement à cause des douleurs présentes dans mes cuisses, nous arrivâmes enfin au dernier étage. J'ouvris la porte de mon chez moi, qui ressemblait plus à une chambre de bonne qu'à un véritable appartement. Nous rentrâmes et Mikael ferma la porte derrière lui.

《C'est pas le grand luxe mais c'est habitable. M'excusais-je.

Je sortis une valise et la posais sur mon lit. Je commençais à sortir mes vêtements pour les ranger dedans. J'avais fini par céder, il me payerait le voyage.

《Au fait, je voulais te dire que ça m'a fait plaisir de te revoir. Je relevais la tête de mon placard et me cognais contre une étagère.

- AÏE ! MERDE ! Jurais-je.

- Ça va ?

- Oui, ne t'inquiètes pas.

- Attends je vais regarder.》

Il se rapprocha de moi et enleva délicatement ma main de ma tête. Nous nous assîmes sur mon lit le temps de vérifier que tout allait bien. Mika se leva pour aller chercher des glaçons dans le frigo. Je baillais une dernière fois et tombais dans les bras de Morphée avant même qu'il ne revienne.

Samedi 25 juillet

14h

J'ouvris lentement les yeux et découvris mon appartement vide. Mika n'était plus là. Je me relevais et massais ma nuque encore toute engourdie. Mes yeux se posèrent sur ma valise encore ouverte. Une enveloppe et un post-it étaient posés sur une pile de vêtements. Je tendis la main et l'attrapais. Je reconnus immédiatement l'écriture de Mika, elle n'avait pas changé depuis tout ce temps. Une vague de nostalgie m'envahit. L'époque où il glissait des mots en douce dans mes poches était bel et bien révolu depuis plusieurs années.

《Je suis parti au studio, je t'ai laissé de quoi me joindre. Ne m'en veut pas s'il te plaît, je fais ça pour ton bien. Reposes-toi bien. Biz'.》

J'ouvris l'enveloppe et découvris un téléphone neuf en état de marche. Un autre petit mot m'indiquait le code PIN. Je déverrouillais le téléphone et constatais qu'il y avait déjà un numéro enregistré.

Je m'empressais de lui envoyer un message.

《Moi : Je ne veux pas de ta pitiée. Gardes ton argent. Je te remercie malgré tout.

Eléa. 

P.S. : Pense à faire changer la facture à mon nom.》

Sa réponse ne tarda pas.

《Mika : Ravi de voir que mon cadeau te plaît. Rappelles toi ce que tu m'as dit tout à l'heure. On s'est promis de toujours être là pour l'autre.》

《Mika : Je passe tout à l'heure pour te donner tes billets d'avion et vérifier que tu es toujours en vie.》

RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant