Chapitre 14

317 22 1
                                    

PDV ELÉA

Commençant à être un peu fatiguée, je sortis sur le balcon pour prendre l'air. Je m'accoudais sur la rambarde et observais la ville. La baie vitrée s'ouvrit puis se referma.

《Comment tu vas ? Demanda Ken.

- J'ai mal mais ça va. Grimaçais-je.

- J'suis désolé, je te demande pardon.

- Ce n'est pas toi qui... Il m'interrompit.

- Pour tout.

- Ce n'est pas toi qui as tenté de me noyer. Dis-je calmement.

- Si je n'avais pas ramené Tess, ça ne serait jamais arrivé.

- Ce n'est pas faux. Acquiesçais-je. Un silence s'installa.

- Pourquoi tu ne m'as jamais dit ton vrai prénom ? Il vint s'accouder sur la rambarde à son tour.

- Je ne sais pas. Répondis-je hésitante. Mika m'a presque toujours appelé Rubis alors c'est devenu mon surnom. C'est aussi une façon de me cacher derrière un masque.

- Par rapport à ton travail ?

- Entre autres. Et toi, pourquoi Nekfeu ? Il sourit.

- Idriss et Hakim m'appelaient « le fennec » depuis qu'on est ados et puis Nek c'est mon prénom à l'envers.》

Je hochais la tête et nous nous perdîmes dans nos pensées.

Dimanche 16 août

4h

《Nan mais c'est bon Mika je ne suis pas en sucre.

- Arrête de négocier je t'ai dit que c'est moi qui dors sur le canapé, toi tu prends mon lit.

- T'es déjà bien sympa de m'accueillir alors non je n'irais pas squatter ton lit. Argumentais-je.

- Ce n'est pas possible ce que tu peux être têtue. Râla-t-il.

- C'est toi qui parles ?

- J'avoue. Nous éclatâmes de rire.

- En plus vu comment t'es vieux je ne voudrais pas être responsable si tu te coinces le dos. Je le poussais vers sa chambre.

- Ah bah d'accord ! Il est parti où le respect ? Je fis mine de chercher autour de moi.

- Tu veux vraiment que je réponde à cette question ?

- Tout compte fait, non.

- Sage décision.》

Nous continuâmes à nous battre jusqu'à ce qu'il cède et me laisse le canapé. La soirée c'était plutôt bien fini malgré le fait que mon visage était encore un peu douloureux. Quelle garce ! L'envie de l'étriper se faisait de plus en plus présente.

Mercredi 19 août

22h

Je vérifiais une dernière fois que je n'avais rien oublié et sortis de mon appartement. Je fermais la porte et rangeais mes clés à leurs places. Je descendis et pris la direction du Ctiyside Club.

J'avais passé les derniers jours chez Mika car Monsieur avait trop peur de me laisser seule mais il était temps que je reprenne le travail. Le travail. Ce simple mot me donnait envie de vomir.

J'entrais par la porte arrière et partis me changer.

《Rubis ? M'appela mon patron.

- Je suis là. Il s'approcha de moi.

- Dépêche-toi, ça va être ton tour. Faut que je te parle à la fin de ton service donc rejoins moi dans mon bureau.》

Il semblait remonté. J'hochais la tête et partis relayer ma collègue.

6h

J'étais épuisée. J'avais passé mon service à réfléchir aux propos de mon patron. Que me voulait-il ? Je me dépêchais de me rhabiller et montais jusqu'à son bureau. J'inspirai une grande bouffée avant de toquer.

《Entrez ! J'entrais et refermais la porte derrière moi. Je t'en prie assieds-toi. J'obéis en silence. Je voulais te proposer un arrangement pour compenser ton absence de la semaine dernière. Un frisson parcourut la colonne vertébrale.

- Quel genre d'arrangement ? Demandais-je prudemment.

- Je ferme les yeux en échange d'un petit extra pour certains de nos clients.

- Je ne vois pas très bien où vous voulez en venir, je fais déjà des shows privés en plus de mon travail en salle.

- Pas ce genre d'extras. Je te parle d'Extras avec un grand E. Je réfléchis quelques instants.

- Vous voulez que je me prostitue ?

- En quelques sortes, oui.

- Et si je refuse ? Demandais-je les dents serrées.

- Tu peux dire adieu à ton boulot. Dit-il calmement comme si de rien n'était.

- Sérieusement ? Demandais-je sous le choc. VOUS ME DEMANDEZ DE FAIRE LA PUTE SINON VOUS ME VIREZ ? Je me levais et ma chaise tomba à la renverse. Pas la peine de vous fatiguer. Il sortit une liasse de billet et commença à les compter. Il me tendit quelques-uns d'entre eux.

- Ton salaire. Je lui pris rageusement. Tu devrais tout de même prendre le temps de réfléchir à ma proposition.

- JAMAIS ! Hurlais-je en rage. J'ME CASSE !》

Je sortis par la porte arrière et pris la direction de mon appartement.

Mais quel enfoiré ! Je n'en revenais pas. Il avait osé. Je m'étais fixé une limite avant de commencer ce boulot et cet enfoiré avait osé la franchir.

Une fois arrivé dans mon immeuble, je grimpais les marches difficilement. Une fois arrivée au sommet, je découvris Ken, debout face à ma porte d'entrée et la main en l'air comme s'il s'apprêtait à toquer.

RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant