Chapitre 27

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PDV ELÉA

Samedi 17 octobre

20h

J'étais roulée en boule au fond de mon lit. Mo et Mika avaient bien tentés de me faire sortir mais je ne voulais voir personne. Je me contentais d'aller travailler et de rentrer m'enfermer chez moi.

Ken. Voilà où était le problème. Cela faisait une semaine qu'il m'appelait de plus en plus en retard et qu'il était distant. Je ne comprenais pas pourquoi. Il ne s'était rien passé d'extraordinaire jusqu'à hier où il ne m'avait carrément pas appelé. J'avais attendu, croyant qu'il serait encore en retard mais il n'avait pas appelé du tout.

Mon téléphone s'alluma, me tirant ainsi de mes pensées.

《Hugo : Ça te dirait de sortir ce soir.

Moi : Bof

Hugo : Allez viens, c'est samedi soir ! On va boire un verre tous les deux, ça te changera les idées. Ça ne sert à rien de ruminer.》

Il avait raison et je le savais au profond de moi.

《Moi : Ok, on sort.

Hugo : Je passe te chercher dans 20 minutes.》

Je me levai et me préparais sans grande conviction.

Dimanche 18 octobre

2h

J'avais tout compte fait passé une bonne soirée. Jusqu'à vingt-deux heures, je n'avais cessé de regarder mon téléphone dans l'espoir que Ken m'appelle puis j'avais finalement laissé tomber. Après quelques verres, Hugo m'avait amené danser et nous nous étions bien amusés.

Quand nous sortîmes du bar, Hugo me proposa de me ramener. J'acceptais volontiers, légèrement pompette. L'air de la nuit commençait à rafraichir et un frisson me parcourut. Hugo le remarqua et passa sa veste sur mes épaules. Je refusai tout d'abord en pensant à Ken puis me ravisai. Il avait l'air de m'avoir oublié, très bien, alors moi aussi j'allais l'oublier.

Nous prîmes la direction de la bouche de métro la plus proche. Quand nous eûmes passé nos cartes, nous entendîmes une annonce. Le dernier métro de la soirée allait repartir. Hugo prit ma main et nous commençâmes à courir dans le dédale de couloir de la station. Nous arrivâmes sur le quai, essoufflés tandis nous entendîmes le signal de fermeture des portes. Ces dernières se refermèrent juste devant nous et le métro repartit.

《 Oups, on dirait bien qu'on va devoir rentrer à pied. J'explosais de rire.

Ça te fera du bien. Il sourit.

Comment ça ? Toi aussi tu as bu.

- Oui mais moi je tiens mieux l'alcool.

- C'est vrai. T'as l'air frais comme un Mister Freeze. 》

Nous nous regardâmes dans les yeux avant d'exploser de rire. J'étais apparemment bien atteinte.

Hugo mit son bras autour de mes épaules et nous prîmes la direction de la sortie. Je trébuchai dans les escaliers avant d'éclater de rire. Il était décidemment temps que j'aille dormir.

2h20

Nous arrivâmes en bas de chez moi en riant. Je dus me tenir à la poignée de la porte de mon immeuble pour ne pas tomber. Nous reprîmes notre souffle.

《 Bonne nuit Eléa. Tu vas réussir à monter ?

- Oui c'est bon, ne t'inquiète pas. Bonne nuit Hugo. 》

Il se pencha vers moi et déposa un chaste baiser sur ma joue avant de partir. Je tapai le code et rentrai dans le hall de l'immeuble. La montée jusqu'au dernier étage fut laborieuse. Je dus me tenir à la rampe pour ne pas perdre l'équilibre.

Arrivée devant ma porte, je fis tomber ma pochette et mes affaires s'éparpillèrent sur le palier. Je pestai et commençai à les ramasser à quatre pattes. Je vis mon téléphone un peu plus loin et l'absence de Ken me revint en mémoire. Une larme coula le long de ma joue puis une seconde. J'éclatais en sanglot à deux heures du matin, assise devant ma porte.

Quand je réussis à me calmer, je repris mon exploration à quatre pattes et réussis à trouver mes clés. Je rentrai et partis me coucher directement.

14h

J'ouvris un œil et le refermai aussitôt. Mon téléphone sonnait. Je tendis la main et décrochai sans regarder le nom.

《 Bonjour, Mademoiselle Saintclair ? Je ne reconnus pas la voix de mon interlocuteur.

Oui. Répondis-je simplement.

C'est Chronopost. Je suis en bas de votre immeuble.

- J'arrive. 》

Je tentai de me redresser d'un coup mais un mal de crâne me força à me rasseoir. Je passai devant ma fenêtre et grognai. J'attrapai mes lunettes de soleil, les mis sur mon nez et pris mes clés pour descendre chercher mon colis. Je me demandai qui pouvait avoir pensé à moi car je n'avais rien commandé.

Quand je fus remontée chez moi, je partis en direction de la salle de bain dans le but de trouver de l'aspirine. Une fois mon Graal trouvé, je retournai vers mon colis. J'ouvris le carton et y découvris un bouquet d'anémones. Je souris face à cette attention et attrapai mon téléphone. Je cherchai rapidement un prénom dans la liste de contact et lançai l'appel.

Toute la colère emmagasinée la veille venait de disparaître.

《 Merci ! Elles sont trop belles, tu n'aurais pas dû. M'exclamais-je dès qu'il décrocha.

De quoi tu parles ? Me répondit Ken.

Bah des fleurs, quoi d'autres ?

- Quelles fleurs ?》

Je me dirigeai vers le carton et sortis le bouquet. La carte était tombée dans le fond. Je l'attrapai et lis les quelques mots écrits à la main. Je ne reconnus pas l'écriture de Ken.

《 Les anémones auraient pour vertu de soigner les chagrins. J'espère que celles-là pourront te remonter le moral quand je ne suis pas avec toi pour le faire.

Merci pour cette soirée,

Hugo.》 

RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant