PDV ELÉA
Lundi 17 juillet 2017
14 h 30
La clochette au-dessus de la porte tinta.
Je relevais la tête et vis Hugo, deux gobelets en cartons dans les mains. Il m'en tendit un, je le remerciais.
《 Qu'est-ce que l'on fête ? Demandais-je face à son sourire.
- J'ai peut-être trouvé un studio.
- C'est génial ! Où ?
- Tu vois la galerie d'art du petit vieux en bas de la rue ? Il y a un panneau à louer du coup, je suis rentré. Il m'a dit qu'il allait prendre sa retraite et qu'il était propriétaire du local donc je lui ai expliqué que justement, j'en cherchais un. Il m'a donné son numéro.
- Trop bien ! Tu visites quand ?
- Il faut que je l'appelle mais il m'a proposé la semaine prochaine. Ça te dirait de venir avec moi ?
- Pourquoi pas. Tu me diras quand pour que je vois avec mes sessions de studio. 》
J'étais sincèrement heureuse pour lui. Ses réseaux sociaux montaient et ses contrats pour divers événements ne cessaient d'affluer. Il n'allait pas tarder à quitter la boutique pour s'adonner lui aussi à plein temps à sa passion.
Un silence plana pendant lequel je bus mon thé.
《 Alors ? Demanda-t-il, brisant le silence. Vous avez trouvé une solution ?
- Oui mais je vais avoir besoin de toi. 》
Je commençais à lui exposer mon plan. J'étais très gênée de devoir l'impliquer dans cette histoire mais j'avais déjà eu l'occasion d'en parler avec Ken et nous étions d'accord : nous ne voulions pas être médiatisés.
Pendant ce temps-là, mon téléphone surchauffait à cause des très nombreuses notifications.
Quand j'eus fini de tout raconter au brun, une jeune femme entra dans la boutique. Hugo partit à sa rencontre et l'aida à trouver ce qu'elle cherchait.
Elle nous expliqua que ce livre était pour son fils qui allait fêter ses quatorze ans et nous décrivit ses goûts.
En quelques secondes, j'avais cerné ce qui plairait à son enfant.
《 Le Da Vinci Code ! M'exclamais-je en même temps que mon collègue. 》
La femme rit de notre complicité.
Hugo me lança un regard d'encouragement à continuer.
Il connaissait mon amour pour ce livre ainsi que pour les quatre autres qui constituaient la pentalogie du professeur Langdon.
Je me mis donc à expliquer brièvement l'histoire à la cliente, me faisant oublier la galère dans laquelle je me trouvais. Elle semblait elle aussi emballée et me confirma que cela allait fort probablement plaire à son fils.
Je vis les joues de Hugo s'empourprer légèrement quand sa main effleura la sienne par maladresse lors du paiement. Je ne dis rien, me contentant de sourire.
Elle nous remercia et quitta la boutique.
C'était ce que j'aimais dans mon métier, trouver ce qui plairait à telle ou telle personne en fonction de leur description. Plusieurs clients étaient déjà revenus, ravis de leurs lectures.
Je retournais m'accouder au comptoir et déverrouillais mon téléphone.
J'ouvris mon fil d'actualité et commençais à lire les commentaires postés sous ma dernière publication. Je me pris une vague de haine gratuite. Tout y passait, mon physique, mes textes, ma voix et ma relation avec Ken.
Je soufflais pour retenir mes larmes.
La majorité des commentaires étaient mitigés entre de la curiosité vis-à-vis de ma relation avec Ken et des retours positifs sur mon travail.
《 Au moins tu gagnes en visibilité. Dit Hugo comme s'il avait lu dans mes pensées. 》
Je hochais la tête et nous profitâmes d'un moment de calme dans la boutique pour sélectionner quelques photos pour un prochain post. J'envoyais un message aux gars pour leur demander l'autorisation de poster des photos sur lesquels ils apparaissaient. Ils acceptèrent tous, ayant compris ma stratégie. Je ne pouvais contester mon lien avec les garçons, j'avais donc choisi d'assumer.
Je ne pouvais pas nier que je connaissais Ken mais je pouvais toujours laisser planer le doute sur le type de relation que nous entretenions.
Hugo m'aida à faire les dernières retouches et je postais les clichés.
Nous avions fait exprès de choisir des photos où j'étais proche des autres garçons. Sur l'une d'entre-elle, Mo me serrait contre lui et m'embrassait la joue. Je m'attendais à une nouvelle vague de haine sauf que cette fois-ci, j'avais le temps de la voir arriver.
18 h
J'embrassais la joue d'Hugo et partis en direction du métro le plus proche.
Je devais voir quelqu'un de toute urgence avant de me monter la tête.
J'avais lutté toute l'après-midi pour ne pas y penser mais la boutique avait été particulièrement calme.
Une fois arrivée au pied de son immeuble, je pianotais sur le digicode et montais les escaliers quatre à quatre.
Je pris quelques secondes pour reprendre ma respiration et toquais.
La porte s'ouvrit sur Mika.
《 Tu es seul ? Demandais-je sèchement.
- Euh... oui. Qu'est-ce qui se passe ?
- Il faut qu'on parle. Continuais-je sur le même ton. 》
Il s'écarta et je m'engouffrais dans son appartement. Il referma la porte et vint me rejoindre dans son salon, une mine inquiète déformait ses traits.
Je sortis mon téléphone et lui tendis la photo qui accompagnait le tweet qui venait de bousiller ma vie privée.
《 C'est bien toi qui as pris cette photo ?
- Oui.
- Et qu'est-ce qu'elle fait sur ce putain d'article ? Explosais-je.
- J'ai retourné la question tout l'après-midi et je n'ai toujours pas la réponse. Répondit-il calmement.
- Tu te fous de moi ?
- Non.
- Si ce n'est pas toi qui leur as envoyé cette photo alors c'est quelqu'un qui a accès à ton téléphone. 》
Mika s'assit et se prit la tête dans les mains. Il la releva soudainement.
《 Tu te souviens du discours de Mo ?
- Où est le rapport entre son discours et cet article ? N'essaye pas de lui rejeter la faute.
- Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je t'ai demandé si tu n'avais pas vu mon téléphone.
- Oui et ?
- Je l'ai retrouvé dans la cuisine alors que je suis presque sûr de ne pas l'avoir posé là. 》
Sa mâchoire sembla se décrocher.
《 Mais Irina était dans la cuisine à ce moment-là. Soufflais-je. 》
NDA :
Je pense fortement qu'il n'y aura qu'un chapitre la semaine prochaine, je n'ai pas trop le temps d'écrire. Du coup je vous le mets quel jour ?
Bisous !
Lux
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Rubis
Fanfiction《Rubis, c'est à toi dans 2 minutes.》 Je finis de mettre mes chaussures en courant à moitié. Ma collègue précédente ayant fini son show, je pris sa place et commençais à danser sensuellement. Je fermais les yeux, ravalais mes larmes, dégoûtée par l...