J-30 : "Tu es ici comme chez toi"

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Dimanche 1 novembre

    Sept heures du matin. Un réveil très matinal pour un dimanche. Mais aujourd'hui est un jour un peu particulier qui risque de faire des prochains jours, des jours tout aussi particuliers.
    Je me mets sur pied. Je suis encore endormi. Hier soir a été une longue soirée et je n'ai pu dormir que très peu de temps. Je ne me fais plus tout jeune et je le ressens. Pourtant, vingt-huit ans, ce n'est pas si vieux. Enfin, je crois...
    J'ouvre la fenêtre et les volets de ma chambre. Le soleil se lève, l'été débarque le mois prochain et pourtant, les températures sont déjà hautes. Je respire cet air frais du matin. C'est agréable.
    Je m'habille rapidement d'un jean noir et d'un t-shirt blanc assez classique. Rien d'extravagant. Je fais l'effort de me coiffer et de me rincer le visage pour retirer cette mine blanchâtre du réveil.
    J'allume la cafetière. Ce bruit attaque mes oreilles. Une sensation horrible. Je bois mon café d'une traite. J'arrange l'appartement puis vais me brosser les dents.
    Tout est en ordre. Il ne reste plus qu'à attendre qu'elle arrive. Je suis stressé. Cela fait quelques années que nous ne nous sommes plus vus. Enfin, nous nous sommes croisés aux repas de Noël quelques fois quand elle venait à Cerro de la gloria mais elle n'y est pas allez depuis longtemps.
    Je fais les cent pas dans le salon. Je réfléchis à la manière dont je pourrais l'accueillir. C'est d'un ridicule...
    La sonnerie de mon téléphone retentit. C'est elle.

De Karol à moi :
Salut, je suis désolée pour le retard. La circulation est dense mais normalement je serais là dans un quart d'heure. À tout à l'heure.

De moi à Karol :
Salut, ne t'en fais pas. Je t'attends avec impatience.

    Qu'avais-je besoin d'ajouter "avec impatience" ? Elle va se dire que je suis réveillé depuis deux heures à l'attendre.

De moi à Karol :
Je t'attends.

    Cette fois j'ai l'impression d'avoir été un peu trop froid. Je ne sais pas quoi dire. Je suis nerveux à l'idée de la voir. Mon téléphone sonne à nouveau, je sursaute de frayeur. Dans quel état suis-je ?

De Karol à moi :
A tout à l'heure Ruggero :)

    Je souris. Je suis complètement effrayé. Ça ne m'arrive pas souvent. Mais là c'est différent.
    Je m'assieds sur le canapé. Je change de chaîne une dizaine de fois sans trouver celle qui pourrait retenir mon attention quelques minutes. Je me relève. Je vais sur le balcon et regarde la rue en espérant voir débarquer son taxi.
    Je rentre à nouveau. Je me rassois et souffle pour me calmer. La sonnerie de mon téléphone retentit à nouveau.

De Karol à moi :
Je suis en bas. Ça t'embêterait de venir m'aider pour mes valises ? :)

    Elle est là. Dans quelques minutes elle sera en face de moi.

De moi à Karol :
J'arrive de suite :)

    Je ferme les yeux et souffle. Tout va bien se passer.
    J'ouvre la porte de l'appartement et descends. Je prends les escaliers. Je pousse la porte du hall d'entrée et la vois. Je m'approche d'elle. Elle est de dos. Son visage n'est pas à ma porté. Elle se retourne. Elle me voit et s'approche. Elle me tend ses bras et m'enlace. Je fais de même. Je savour ce moment. Cela fait tellement de temps que je ne l'ai pas prise dans mes bras. Une sensation de bien-être se répand dans mon corps.

- Je suis contente de te revoir. Me dit-elle a l'oreille

    Je souris. Sa voix m'avait manqué.

Un mois de préavis  [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant