Chapitre 16 : « Remettre tout en question »

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Plusieurs jours passèrent où mes activités se résumaient à dormir, boire de la soupe, lire un vieux livre sur les mutations génétiques qui trainaient dans un tiroir de ma chambre et dormir à nouveau. Je penses que c'était une sorte de punition involontaire de m'enfermer dans cette pièce. J'avais interdiction de sortir, ce qui me rappelait d'ailleurs cette torture que j'avais dû subir en arrivant à l'institut, je revivais le même scénario mais avec la gorge bousillée en prime. Alex venait me voir la journée et la nuit, il sortait en douce de sa chambre pour venir dormir à mes côtés dans la mienne. Il m'avait expliqué ô combien Charles détestait quand deux élèves se fréquentaient sous son toit, même si il savait notre... « situation » à Alex et à moi même.

En parlant de ça, plus je me rapprochais d'Alex moins je savais ce que je faisais. J'avais du mal à décrire notre relation, comme si quelque chose manquait. Cependant il se montrait assez avenant et prenait un malin plaisir à me taquiner mais malgré cette affection, je me posais de nombreuses questions. Peut être que le bonheur n'étais pas quelque chose dont je pouvais bénéficier. Ou alors... peut-être que mes cauchemars répétitifs m'empêchaient de voir la beauté du monde dans lequel j'étais.

Car oui, mes cauchemars se faisaient de plus en plus fréquent, même pendant la journée lorsque je me reposais. J'étais toujours dans cette sorte de prison avec le même homme qui me parle à côté. Je ne voyais jamais à quoi il pouvait bien ressembler ni ce qui lui arrivait lorsqu'on venait le chercher de force. Les dialogues variaient mais la base était toujours la même : il disparaît alors que je l'entends se débattre, complètement impuissante. A certains moments, ces rêves faisaient rentré l'homme au bras en acier par la même occasion. Je le voyais me poursuivre avec son arme à feu redoutable où me forcer à utiliser mes pouvoirs pour tué un innocent. Ces rêves n'avaient aucun sens mais pourtant, au fond de moi, j'en trouvait un.

- Une fois tu as essayé de me battre en duel.
M'avait lancé Alex lors de mon troisième jour de « confinement », alors qu'il était étendu sur toute la longueur de mon lit.
- Laisse moi deviner... je t'ai laminé ?
- Je t'ai laissé gagner, nuance.
- Assume d'être une mauviette, y a rien de mal à ça Summer...
Piqué dans sa fierté, le jeune blondinet sauta sur moi en m'attrapant les bras et bloquant mes jambes avec les siennes, un sourire en coin sur le visage.
- L'élève dépasse le maître en matière de sarcasme à ce que je vois.
- J'ai toujours été comme ça, on a juste effacé qui j'étais... nuance.

Le sourire que je lui rendais était à moitié sincère, j'avais encore des séquelles de cette période de ma vie dont on m'avait privé. La tâche noir était toujours présente et ne semblait pas vouloir me laisser récupérer mes souvenirs.
- J'aurai préféré que rien ne te sois arrivé. T'imagine pas à quel point j'ai cravaché pour te récupérer... et avec ce Maximoff dans les pattes c'était encore plus difficile.
Lorsqu'il prononça ce nom de famille, j'ai tout de suite su qu'il s'agissait de Peter. Il me manquait, sans que je ne sache pourquoi. Il avait certainement une place importante dans ma vie d'autrefois pour me donner autant d'effet.
- Où il est d'ailleurs ? Ça fait des semaines qu'il a disparu. Enfin... depuis que tu l'as agresser.
Mon ton était assez sérieux, je n'avais pas vraiment apprécié le fait qu'Alex se jette sur lui comme si c'était du bétail la première fois que je l'ai revu.

- Qu'est ce que j'en sais? Ce mec a une réputation de voleur et de gros guignol. Crois moi ça sert à rien d'essayer de le comprendre.
- Tu ne sais pas ce que tu dis.
Toujours sur moi, il se redressa, les bras croisés et s'asseilla sur mon bassin, mettant tout son poids sur moi.
- Je rêve où tu prends sa défense là ?
- Primo, tu m'écrase et secondo, tu pourrais être moins violent avec lui, il ne veut que mon bien d'après ce que j'ai vu.
À ma remarque, il s'éloigna de moi, les sourcils froncés.
- Si je le hais c'est bien pour une raison.
- Qui est?
Alex me tourna le dos en soupirant, après s'être levé.
- Il ne veut pas ton « bien », il veut plus que ça. Et ça pourrait te coûter la vie.
- Alex, je ne sais pas si tu comprends quand je parle mais y'a rien de claire dans ce que tu me dis. Et j'aimerais qu'on arrête de me lancer des présages de mort à chaque fois que je fais quelque chose. Je suis toujours en vie non? C'est le principal. Et crois moi, c'est pas un meurtrier qui va me faire peur et encore moins un « guignol » au cheveux argenté.

Je me suis levée à mon tour avant de m'approcher de lui. Je n'avais pas la force de me disputer avec lui, notre relation était ambiguë à ce niveau-là, toujours à chercher la petite bête. Mais j'aimais plutôt bien se genre de lien fragile, au moins, l'action était au rendez-vous. J'ai passé délicatement mes mains autour de sa taille, ce qui le fit frissonner au contact de mes doigts fins. Je touchais son torse par-dessus son t-shirt, la menton timidement posé sur son épaule gauche. Nos contacts rapprochés étaient très rares, je n'aimais pas pressé les choses dans une relation. Ce simple geste avait plus d'effets que n'importe quel baisé voler, il était même sensuel. À mon touché délicat, Alex poussa un silencieux soupire de bien être avant de se retourné et de prendre mon visage entre se grandes mains. Les miennes étaient toujours posé sur ses hanches lorsqu'il me regarda intensément dans les yeux avant de coller son corps contre le mien. Il approcha ses lèvres de mon oreille et murmura, d'un ton tendre pour masqué son air menaçant :
- Ne l'approche pas.
Toujours calmement, je lui répondis de la même manière.
- Sinon ?
- Tu ne veux pas savoir ce qu'il se passerait, crois moi...
- On verra bien qu'elle torture tu me prépare dans ce cas là...

Je lui ai lancé un parfait sourire en coin pour le voir se mordre la lèvre sous mon regard intimidant. Il me fit reculer jusqu'à la poutre en bois du lit, toujours collé contre moi et me mordilla l'oreille avant de susurrer à cette dernière :
- Tu n'aimerais pas voir de quoi je suis capable... ou bien peut être en as-tu envie..?
J'ai senti mes joues brûlés sous tous ces signaux assez clairs. Devant ses avances si soudaines, j'étais comme paralysée. Impossible de pouvoir lui sortir une phrase complète sans bégayer. Jetais convaincu que l'ancienne moi serait moins terrifiée à l'idée d'être aussi proche de quelqu'un, mais cette personne là n'était pas encore tout à fait de retour dans mon corps.
- Et bien, on a perdu sa langue à ce que...
Il fût subitement couper par le bruit d'une main frappant de l'autre côté de la porte. Il soupira profondément, je pouvais même sentir son souffle sur ma peau, ce qui me fit frissonner. La personne qui avait frapper ne rentra pas mais parla d'une voix assez gênée du couloir.
- Navré.. Tara quelqu'un veut te voir dans les jardins. Comme tu vas mieux je te laisse y aller.

C'était en réalité Charles, qui n'avait pas prit la peine de rentrer. Il partit aussitôt, je pouvais entendre ses bruits de pas s'en aller assez rapidement. J'ai levé la tête pour regarder Alex qui avait un air indescriptible sur le visage.
- Ne me regarde pas comme ça, vas-y.
- Je reviens vite.
Je me suis donc directement détachée de lui pour ne pas faire attendre la personne qui voulait me voir, mais Alex m'attrapa le bras pour me retenir.
- Tu ne crois quand même pas que je vais te laisser partir sans...
Sans finir sa phrase, il posa soudainement ses lèvres sur les miennes assez fougueusement, un baiser que je lui rendit avec la même intensité. Lorsqu'il était prit dans ce dernier échange assez passionné, je le brisa pour pouvoir m'échapper, contrôlant les battements de mon cœur alors que je me trouvais dans le couloir, appuyé contre la porte, Alex toujours à l'intérieur.

***

Sortir de l'institut pour aller dehors était comme qui dirait : une vrai torture.
J'avais prit l'habitude de ne pas calculer ces nombreux regard que l'on me portait à chaque fois que j'entrai dans une pièce. Tout le monde avait appris que j'étais la fille qui avait failli se faire tuée après une soirée arrosée par un meurtrier. Chouette.
Je ne savais pas, en revanche, si leurs regards étaient admiratifs ou remplis de peur, sûrement un peu des deux. J'ai donc tenté assez difficilement d'ignorer tout ces yeux insistants et ai finalement pu rejoindre les jardins, une légère boule au ventre pesant sur mon estomacs.
Un homme attendait dans l'ombre, appuyé contre un énorme chêne. Il était grand, environ 1m85, et avait une silhouette si imposante que j'ai failli me perdre dans mes pensées face à ces bras tailler comme ceux d'un dieux grec, même sous sa veste en cuir brun, tout ressortait. Je me suis avancée vers lui après avoir déglutit légèrement. Il m'entendît arrivé et se retourna immédiatement, un fin sourire sur le visage. Malgré ses lunettes de soleils assez vintage, je pouvais discerner ses traits carré et la perfection inouïe de son visage.

- Tara, c'est bien ça ?
J'ai hoché la tête avant de croiser les bras.
- Qu'est ce que vous me voulez ?
- Il y a bien beaucoup de chose qui m'intéresse à votre sujet, mais ce que je veux par dessus tout, c'est que vous m'aidiez pour une mission dont vous êtes peut être la clé.
A ces paroles fort élogieuses, je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils. Cette situation me semblait bien de plus en plus bizarre.
- Et vous êtes qui, au juste ?
- Toutes mes excuses, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Steve, Steve Rogers.

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