Chapitre 20 : « Insomnie »

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Mes yeux étaient grands ouverts, plongés dans le vide déprimant du plafond. Le dortoir où j'étais ne possédait que deux lit dont un, bien évidemment, était vide. Les murs étaient formés de grosses pierres, comme dans une grotte légèrement plus accueillante. La pièce était sombre mais le vieil éclairage du couloir laissait passer sa lumière par dessous la porte en fer. En quelques mots, l'ambiance y était froide et me faisait un peu regretter cette chambre où j'avais tant l'habitude de rester cloîtrée pendant des jours entiers. J'aurai du trouver le sommeil, il se faisait tard et le lendemain s'annonçait très rude, mais mon esprit restait éveillé et ne s'arrêtait pas de cogiter. J'avais enfin ce que je souhaitais, c'est à dire un chemin vers des réponses, mais quelque chose faisait pression sur ma poitrine.

Je sentais qu'au fond de moi, j'étais pétrifié à l'idée d'affronter mon avenir, sans compter ces « vilains » qui n'avaient pour but que de nous exterminer. J'arrivais dans ce bunker comme une inconnue et m'imposais dans la vie de ces gens déjà très occupés par toutes ces affaires. Je ne me sentais pas à ma place.
Cependant, je n'avais pas le choix. J'avais décidé de prendre les choses en main, ce n'était pas du tout le moment de fuir, je devais aller jusqu'au bout.

À mon arrivée, Steve m'avait fais visiter les lieux. La pièce centrale était la seule au niveau du sol, les autres quartiers étaient rangés sous terre. J'avais l'impression d'être dans une organisation top secrète... Il y avait deux rangées de dortoirs presque tous vide, une sale d'entraînement délabrée avec de vieux accessoires de combat, une pièce assez ressemblante à celle au niveau au dessus à l'entrée mais un peu plus garnie, avec des sofas poussiéreux et abîmés, une grande table ronde en metal couverte de divers papiers trônant au centre de ce "salon" et il y avait, dans ce même endroit, certains cadres avec des lettres formelles. Les douches, qui étaient communes et se situaient près des dortoirs, étaient elles aussi vieilles et sans entretiens. Steve s'excusa même deux ou trois fois de l'état du bunker en expliquant qu'ils n'avaient pas eu d'autres choix que de venir se réfugier là, étant donné qu'ils étaient considérés comme des fugitifs. L'endroit était sécurisé et leur permettait au moins de se reposer avant de passer au plan d'attaque.

Rester à rêvasser dans cette chambre sombre n'allait pas m'aider à me faire plonger dans le sommeil, j'ai donc décidé qu'un petit tour n'allait pas me faire de mal. Je marché un moment dans les longs couloirs, afin de retrouver mes repaires, jusqu'à sentir une odeur de bois fumé, quelqu'un avait allumé un feu dans une pièce toute proche. Je ne savais pas vraiment pourquoi mais ces flammes, en plus de faire partie de moi, étaient une des seules chose qui me permettait d'être sereine lorsque mon esprit se torturait lui même un peu trop.

J'ai donc suivi mon instinct et ce sentiment que me procurait cette odeur pour finalement tombé dans la pièce aux sofas abîmés. Une cheminée fermée laissait une odeur de feu de bois s'échapper tout en gardant les flammes coincée dans son étui. Je me suis approchée de cette dernière avant de m'assoir sur un des fauteuils libre de la pièce, placer juste en face du feu. Mes yeux étaient brillant en voyant l'orange vif à travers les petits trou du gros caisson noir, alors que mes narines humaient cette senteur si chaleureuse, calmant mon être tout entier. J'étais enfin apaisé.

- Vous ne dormez pas?
S'exclama doucement une voix derrière moi, me surprenant sur le coup.
- Mon dieu ! Prévenez au lieu de me faire peur comme ça... Non, je n'y arrive pas.
Il ricana à ma remarque en voyant ma tête chamboulée et vint s'assoir sur le sofa en face du mien.
- Nous sommes deux dans ce cas.
- Vous aussi vous avez des insomnies ?
Lui ai-je demandé, curieuse.
- Depuis qu'on m'a sorti de la glace je ne dors presque plus.
J'ai froncé mes sourcils à la mention de la glace, ne comprenant pas le lien.
- De... la glace?
- Excusez-moi... j'avais oublié que vous ne me connaissez pas.
Dit-il précipitamment en se grattant la nuque comme s'il semblait être dans l'embarras, puis continua.

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