Chapitre 29

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Le brun passe sa tête dehors et ouvre grand la bouche de stupéfaction en me voyant.

- Tu as besoin de quelque chose preciosa ? Vas-y entre je t'en prie. 

- Je ne veux pas te déranger... Je voulais juste m'excuser d'avoir été une garce pendant un an et te remercier de tout ce que tu as fait pour moi, puis te souhaiter un joyeux Noël. Je...j'ai un cadeau de Noël pour toi. 

Je lui tends, il le saisit du bout des doigts et s'écarte pour me laisser simplement rentrer chez lui. 

- Je pense que nous avons plusieurs choses à nous dire, alors tu ferais mieux de rentrer. 

J'accepte, il me conduit à son salon décoré de toutes sortes d'objets rappelant la fête que nous nous préparons à célébrer. Je m'assois sur son canapé et observe son aquarium.

- Rassure-moi bella, tu me fais peur, tu ne comptes pas te suicider au moins, rassure-moi. 

- Ah non, non, absolument pas t'en fais pas, je ne referais pas deux fois la même... 

Et merde, je m'inflige une claque mentale puis essaie de me rattraper. 

- Enfin, ce n'est pas ce que je voulais dire, c'est juste que ta question m'a un peu perturbé, mais non, je vais bien. Aujourd'hui, je vais bien, enfin j'allais bien avant, mais ce que je veux dire, c'est que... Bref, c'est bientôt une nouvelle année qu'on va entamer alors je voulais repartir sur de nouvelles bases. Depuis un an, je n'ai pas été très sympa envers toi alors que tu m'as toujours aidé et soutenu depuis le début. Je voulais te remercier pour tout ça.

- Tu n'as pas besoin de me remercier, tout ce que j'ai fait est normal. Depuis ton accident de l'année dernière, j'ai bien vu que tu as changé, mais je ne t'en ai pas tenu rigueur. Tu étais perdu et ne savais plus comment réagir.

Il pose ses mains sur les miennes et me sourit avec bienveillance. 

- Je me rappelle de la première compétition de patinage de ta mère, c'était il y a des années... Mais je m'en souviens comme si c'était hier. Elle avait tellement le trac que lorsque je lui ai demandé d'arrêter de se ronger les ongles, elle m'a hurlé d'aller me faire voir.

Il rigole légèrement puis reprend.

- Je savais qu'elle n'était pas dans son état de d'habitude, elle était stressée, ce n'était pas Hannah. Ta mère était une grande émotive. Et je pouvais toute suite voir quand ça n'allait pas et j'arrivais souvent à l'aider.

Je ne réponds rien et l'écoute attentivement.

- Mais toi, tu es différente. Tu es une fille forte Daphné, alors lorsque tu faisais tes manières, je me contentais de t'engueuler un peu et puis de laisser passer, parce que je savais que tu n'étais pas dans ton état normal.

- Oh non Fabio, je ne suis pas forte, j'ai choisi la facilité celle d'ignorer ma douleur, je l'ai enchaîné au plus profond de moi-même. Je ne laissais plus personne m'atteindre, ni les critiques, ni les souvenirs douloureux, ni le passé, ni les personnes que j'aimais et qui auraient été susceptibles de me faire du mal. Je me suis fermé à la vie, j'ai enfilé une armure pour être sûre de ne plus être blessé.

- Daphné ne te blâme pas, tu as pris ta revanche et t'en avais le droit, certes, tu n'as pas été une sainte, mais les gens changent et tu as le droit de changer, le droit de devenir quelqu'un d'autre. Ça ne fait pas de toi une personne différente ou un déguisement de toi-même, ça fait de toi une personne qui évolue. Tes défaites du passé seront tes victoires de demain. Oublier ses douleurs du passé, ça s'appelle faire son deuil.

Je me mords la lèvre essayant de retenir mes larmes. Je me force à garder un visage neutre, mais Fabio pose une main sur mon épaule et me regarde fixement. 

Love MermaidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant