Nate and the water bucket

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J'ai trouvé incroyablement adorable la façon dont elle se cachait des feux d'artifices dans le ciel. Et aussi celle dont elle s'est accrochée à moi sous les détonations. J'ai retenu une seule chose : son odeur. Un mélange de miel et de je ne sais quoi. De la térébenthine peut être. Je trouve ça dommage qu'elle en ait peur, c'est beau les feux d'artifices. C'est coloré, ça fait du bruit. Elle a beau avoir 19 ans, sa manière d'agir ne lui en fait paraître que la moitié. Elle est adorable. Bien que je ne la considère que comme une amie, je dois avouer qu'elle est l'une des femmes les plus belles que je n'ai jamais vu. Elle est un mélange complexe d'innocence et de maturité. C'est beau. C'est beau parce que je peux lui parler, la toucher et la voir. Et c'est putain d'excitant.

Je descends les escalier de fer en colimaçon, il est trois heure du matin, pour me prendre un vers d'eau dans la cuisine. Je visite son appartement un peu plus en détail. Je ne suis plus fatigué et je ne penses pas pouvoir me rendormir tout de suite de toute façon, alors autant passer le temps. Foutu décalage horaire, va te faire mettre ! Il y a de nombreuses photos prises au polaroïde accrochées au mur. D'elle, mais surtout d'autre personnes que je ne connais pas : mon âge pour la plupart. Sûrement ses amis. L'appart' est moderne, mais emplit de couleurs et de peintures, de dessins... Il y a aussi de guirlandes de lumières un peu partout, comme celles que l'on glisse sur le sapin de noël et que l'on éteint jamais. Si je ne me trompe pas, l'appartement est à sa meilleure amie qui est au Japon où je ne sais plus trop où. 

Je prends le Mac dans mon sac, l'allumes, puis lance Skype. Il est environ 20 heure à Omaha, et seuls sont présents Gilinsky et Sammy. 

"-Alors Ducon, c'est comment l'Australie quand on est sdf ? Sammy me demande en lâchant un rire. 

-Regarde derrirère lui, il à l'aire d'être à la rue selon toi ? C'est chez qui d'ailleurs ? 

-Cassie, la meuf que j'ai serré y'a trois jours, je l'ai croisée par hasard et elle m'a proposée de venir. 

-Chaudasse. 

-Putain mais ferme ta grande gueule Jack !"

Il est con, ce mec est putain de trop con. C'est vrai quoi ! La plupart des filles m'aurait foutue la gifle du siècle à l'instant où elle m'aurait vu puis se serait barrée en courant. Mais elle, elle m'a sourit, parlé et aidé sans aucune arrière pensée. La preuve, elle me met des vent magistraux depuis ce matin. 

"-Ok, on touche pas à la p'tite blonde de Nate, j'ai compris. Sinon, ça se passe comment ? Tu rentres quand ?

-Demain je crois que je vais aller à la préfecture pour me faire un nouveau passeport, je devrais être la dans deux semaines, peut être trois si ça prend plus de temps que prévu. 

-On est pressés de te revoir mec.

-Mon cul !"

Vous me croyez si je vous dis que, moi, je n'ai pas envie de rentrer ? Parce que oui, j'aime bien passer ces vacances -gratuites qui plus est- en Australie. C'est bien moins emmerdant qu'Omaha ou même les États-unis toutes entières. Et puis, la compagnie que j'ai ici n'est pas désagréable je dois avouer.

Je parle encore quelques minutes avec eux, ils me disent que Johnson et Kenny sont partis en soirée chez Cameron et Nash mais qu'eux n'avaient pas envie de bouger à cause du décalage horaire, puis je raccroche, la fatigue m'ayant soudainement rattrapée. Je remonte alors, puis me glisse rapidement sous la couette en entourant son petit corps chaud et reposé de mes bras. Ouais... Gilinsky est un sacré con. 

Je me réveille en sursaut, après avoir reçu la douche -ou plutôt le seau d'eau- du siècle en pleine face, alors que je rêvais d'un monde de bacon : j'ai faim et maintenant j'ai aussi froid.

"-Mais t'es complètement malade ?! Pourquoi t'as fais ça ?!

-J'avais envie. 

Elle sourit en me jetant le seau pas encore complètement vide dessus, puis part en courant vers le salon. 

-Hey ! Reviens ici, je cris en riant à son attention, j'ai pas fini. J'ai froid, par ta faute ! 

-Bah met un pull qu'est-ce que tu veux que je te dise, Skate ?"

J'arrive vers elle en courant dans la cuisine, elle part de l'autre coté de la table et dans un virage, je m'éclate au sol. Je la pourchasse pendant cinq minutes, mais elle refuse de m'écouter. Jusqu'à ce que je l'atteigne enfin. Je la prend dans mes bras, trempant son sweat-shirt. 

"-Putain, c'est froid. Lâche moi ! 

-Non. A qui la faute ?

-Pourquoi moi ? Se plein-t-elle.

-J'ai envie.

-Gné. Je vais me venger ! 

-J'attend que ça, ma belle !

-La ferme !"

Elle essaye de me frapper, mais je vais être honnête : elle n'a pas de force dans ses petits bras, c'est pathétique. Je la lâche finalement, en me moquant d'elle et de sa force de gamine de trois ans. 

"-T'étais où cette nuit ? Je me suis reveillée et tu n'étais pas là. 

-Tu t'inquiètes pour moi ? C'est mignon.

-Non, mais si tu disparais et qu'on te retrouve découpé en morceau et enterré dans le sable, c'est moi qu'on emprisonnera et je suis trop jeune pour qu'une bande de prisonnier psychopathes se tapent mon p'tit cul en cellule. 

-Alors pourquoi tu n'es pas venue me chercher ? 

-J'avais la flemme."

Ça a le mérite d'être clair au moins. Merci Cassandra.

"-J'étais en Skype avec des potes.

-Ceux qui était avec toi à la soirée ? Ils sont mignons.

Sérieusement ? 

-Détend toi Skate, je vais pas aller les sucer. 

-C'est dingue, t'es la seule personne que je connaisse qui me sorte ça comme si elle commandait du pain. 

-C'est parce que je suis loin d'être comme tout le monde, chéri." 

Elle me fait un clin d'oeil et remonte à l'étage. C'est du foutage de gueule, je vais avoir les couilles bleues si elle fait ça pendant deux semaines... Est-ce que je reste chez elle deux semaines au moins ? 

"-Dis ? 

-Oui ? Répondit-elle depuis l'étage. 

-Je peux squatter combien de temps ici ? 

-Le temps que tu veux ! Ça fait du bien d'avoir de la compagnie ici."

Je remonte les escaliers et la trouve, comme par magie -même si c'est une putain de torture psychologique- en soutien-gorge, avec une jogging reposant de justesse sur sa taille. 

"-Alors Skate ? Tu beugues ? 

-La ferme ! Je voulais juste te demander une serviette, faut que j'aille prendre ma douche. 

-Tiroir en dessous du lavabo... menteur."

Elle est peut être médium... Sois pas con Nate, merde ! Je voulais simplement la remercier pour l'ébergement. Mais vu comment elle me cherche, hors de question, elle l'a pas mérité.

"-Bon ! J'y vais moi, bye ! me lance-t-elle une fois habillée en ouvrant la porte d'entrée. 

-Tu vas où ? 

-Bah au lycée. Je jête un coup d'oeil à l'horloge : 7 h 43, il est si tôt que ça ? 

-Attend... T'es lycéenne. 

-Logiquement je devrai être en première année de fac, mais j'en branle pas une en cours alors...

-Sérieux ? Bah attends, je vais t'accompagner. Laisse moi juste le temps de m'habiller. 

-Tu as cinq minutes."

-Un seau d'eau... Un putain de seau d'eau pour que quinze minutes plus tard, je la retrouve en soutient-gorge et avec un jogging trempé qui lui colle aux fesses... Je suis dans la merde ! 


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