A Passport Story

Nate and the departure

Aujourd'hui c'est le grand jours : je retourne à Omaha. Les trois semaines qui ont suivis la perte de mon passeport se sont vite écoulées et maintenant l'heure de rentrer à la maison a sonnée. Je dois dire que même si ma ville natale, mes potes et mon chez moi me manquent affreusement, laisser derrière moi cette petite fille qui réponds nom de Cassandra VanPeltt me fais carrément chier. J'ai passé tellement de bons moments avec elle dans cet appartement et même dans la ville que je ne peux plus les compter. Mais malheureusement pour moi, tout a une fin. J'espère seulement pouvoir supporter assez longtemps son manque jusqu'à juillet. Même si je ne lui dirai jamais à haute voix, je me suis énormément attaché à cette gamine. Peut être même un peu trop pour seulement trois semaines. Mais que voulez-vous ? Cette fille a une personnalité hors norme, un sens de l'humour plutôt étrange et des goûts musicaux de malades : elle est comme moi. Elle est moi avec des seins et elle me manquera clairement plus qu'un peu lorsque je poserai les pieds au Nebraska. Il est maintenant 19 heure et il ne me reste que dix heures en Australie avant de prendre l'avion et c'est dans un souffle désespéré que j'empoigne ma valise pour la descendre au salon. Cass' prend sa douche, depuis l'épisode d'il y a dix jours de Je-Rentre-Dans-Ta-Douche-Alors-Que-Tu-M'as-Strictement-Interdis-D'y-Entrer, la blonde a décidé qu'il était maintenant préferable de s'enfermer à double tour dans la salle de bain et de glisser entre le sol et la porte un petit triangle de bois à chaque fois qu'elle prenait une douche ou un bain : en gros, impossible pour moi de l'embeter en jouant le rôle du pervers écologiste pour pouvoir la mater tranquillement... Quoi ? Je reste un mec ! Je pose ma valise contre le mur prés de la porte d'entrée et glisse mon passeport dans le sac à main de la jeune femme pour être sûre de ne pas le perdre de nouveau -même si dans un sens ça m'arrengerait, je pourrai rester ici. Je me dirige ensuite vers le frigo où je prend une bière et un yaourt au passage. Même si je dois être sobre à l'aéroport, j'aurai le temps d'évacuer l'alcool d'une bière en dix heures, non ? Les minutes défilent, bientôt quinze, quand Cassie se décide enfin à sortir de la salle de bain et à descendre au rez-de-chaussé. Elle porte un simple jogging gris en coton -et bien trop grand- qui tombe lâchement sur les hanches et un débardeur loose blanc avec une tête de mort mexicaine dessus : apparemment on reste ici ce soir. Tant mieux, je n'ai étrangement pas l'envie de bouger ce soir. Étrangement parce que d'habitude je ne perd JAMAIS une occasion de faire la fête.

Ma dernière soirée se passe calmement. On ne regarde pas la télé, on ne fume pas, on ne bois pas. On se parle, on écoute de la musique, on danse. C'est assez étrange pour moi de faire ça, c'est aussi et surtout la première fois. J'avais passé une grande partie de mes soirées ici -que ce soit avec les Jacks et Sammy ou avec Cassie- à me droguer et boire, à faire la fête. Mais là... On avait simplement passé une soirée "normale" et je dois avouer que c'était plutôt sympa. Étrange mais sympa. Malheureusement, les minutes défilent tellement vite que rapidement, l'heure de départ sonne. Il est trois heures du matin, je suis en pleine forme mais déçus. Déçus parce que l'aéroport se dessine bien trop rapidement devant mes yeux à mon goût et que je dois descendre de la voiture. Cassie m'accompagne jusqu'à où elle peut et je reste aussi longtemps que je le peux, sauf que la voix qui annonce mon vol résonne dans les hauts-parleurs.

"-Bon, je suppose que c'est le moment où on se dit au revoir.

-On va se revoir Cass', t'inquiètes pas.

-Jusque Juillet ça va être long.

-Dis toi qu'entre les révisions et tes potes tu ne verras pas le temps passer... Ouais non, je suis inoubliable. Tu m'aimes trop !

-La ferme et prends moi dans tes bras, crétin !"

C'est donc ce que je fais. Je glisse mes bras autour de sa nuque et elle autour de ma taille. Elle me sert fort et niche son visage dans le creux de mon cou en inspirant un grand coup.

"-Tu vas me manquer, Skate.

-Toi aussi, Princesse. Toi aussi."

Les passagers du vol AK794 à déstination de l'aéroport Eppley d'Omaha sont priés de se rendre à la porte A15 pour embarcation.

Mon organe vitale fait un bon alors que la voix répète le message en différente langues : ça y'est, je dois partir. Je la sers encore plus fort, je sais que je ne pourrai plus le faire avant longtemps. Je lui embrasse le front et lui glisse un "à plus, on se retrouve à L.A.", avant de partir. Je passe rapidement la douane et la sécurité puis je me dirige rapidement vers les hôtesses pour faire contrôler mon billet et grimper dans l'appareil. Une fois assis à ma place, j'envoie un rapide message aux gars en leur disant que j'embarque et que l'avion décolle bientôt puis un autre à Cassie.

À Cass' :

On se revoit bientôt Princesse, merci pour ces trois semaines... Je t'envoie un message quand j'atterrie.

J'appuie sur envoyer puis j'attend. Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, je sent à côté de moi ceux qui seront mes voisins durant le vol s'installer, mais je n'y fais pas attention. Je préfère me concentrer sur la playlist de celle qui m'a hébérgé durant ces trois semaines et sur le fait qu'elle est devenu bien plus que l'inconnue que j'ai baisé il y a presque un mois dans ma chambre d'hotel. Le pilote se présente, l'hotesse nous montre les mêmes chiantes instructions en cas d'accident, l'appareil bouge, se dirige sur la piste, accélère et fini par décoller. Et c'est une fois dans les airs que je me fais une réflection : J'aurai peut être dû l'embrasser.

-Putain ouais, j'aurai dû l'embrasser parce qu'elle me manque déjà !