Nate and the fire

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Double update bc slayance



La nuit. La plage. La musique. La guitare. Le groupe d'amis. Les larmes. Les bières. Les joints. Les étoiles. Nous sommes tous sur le banc de sable blanc, assis sur des troncs ou à même les grains, à quelques mètres de l'écume, écoutant Jacob et Cass' faire vibrer les cordes de leur guitares dans le silence de la nuit. C'était sa plage, la plage que m'avait faite découvrir Cass' lors de mes première journée avec elle en Australie. Personne ne parle, nous sommes bien trop absorbés par les voix douces des deux jeunes gens pour ne pouvoir ne serait-ce qu'ouvrir la bouche. Une reprise de NSYNC. C'est beau. Plus beau même que le morceau de piano que nous avions écoutés il y a quelques heures dans la chambre de l'australienne. Les notes vrillent sous l'infini plafond noir au dessus de nous. Je fixe le feu. Je souffle. Il se passe tellement de choses. Des tensions, des vibrations, des hallucinations qui foutent ma vie et celle de Cass' en l'air. Je regrette, je l'aime. Je regrette cette nuit là, celle que j'ai passée avec cette brune. Je regrette tout ce que j'ai pu faire pour la blesser. Ça en devient de l'auto-déstruction, je me pourri avant de vieillir, pour être sur que ma vie ne soit qu'une infinité de choses foirées. Je me sent poursuivi par les erreurs, celles qui essayent de me mettre à terre.


La blonde repose son instrument dans le sable et se lève lentement, elle tend la main à Jacob qui la lui prend, et partent tout les deux vers l'horizon bleu. À notre tour, nous les suivont, nous arrêtant quelques mettre derrière eux. Eux qui se penchent vers le sol, un briquet allumé entre les doigts. Un grésillement, des pieds qui reculent, de faibles lumières qui montent dans le ciel dans un bruit strident avant d'exploser en un ballet de couleurs claires et rosées. Une odeur capiteuse de brulé se pose sur nous, et j'observe ma blonde qui ne scille pas devant les feux d'artifices. Je ne m'avance pas, ils étaient tout les deux les personnes qu'aimait le plus Sullivan, alors on se doit de les laisser ensemble. On ne peut pas comprendre ce qu'ils ressentent, on ne peut pas savoir. Pour l'instant ils n'ont besoin de personne mis à part eux deux. Ils observent avec une certaine fascination mêlée à de la tristesse, les explosion merveilleuses dans le ciel, les détonations assourdissantes qui nous explosent les tympans sous ce que certains appellent les diamants de la nuit. Je le vois la prendre dans ses bras, et la câliner lorsque ses épaules trembles sous des sanglots. Pour la première fois, elle n'a pas peur des feus d'artifices. Il lui caresse les cheveux en me jetant un petit coup d'oeil, s'assurant par la même occasion que je ne sois pas sur le point de commettre un meurtre par pure jalousie. Non. Je comprends, je connais la situation et je n'ai pas le droit de leur arracher le seul pilier qu'ils leur reste. Parce que je ne suis plus sur d'en être un pour Cass', nous n'avons pas réellement parlé depuis que je suis revenu à Los Angeles, et encore moins quand je lui ai dit que je l'aimais. Elle n'a pas pu me répondre. Elle est perdu au moins autant que je le suis. Elle n'a pas su me répondre, et ça m'a fait mal malgré le fait que je le méritais. Les ombres des branches viennent voiler leur expression lorsqu'ils reviennent vers nous. Tout est silencieux, nous n'entendons rien mis-à-part l'éclat des vagues sur le sable, le vent qui fouette les feuilles d'arbres et le feu qui crépite d'une force surprenante. Elle arrive lentement à mes cotés, comme-ci elle avait peur de me rejoindre, de ma réaction. Je lui tend la main, elle la fixe quelques secondes avant de l'attraper. Sa peau est chaude, et la mienne s'électrise quand elle dépose le dos de ses doigts sur ma tempe pour repousser la mèche qui me tombe dans les yeux. Elle ne dit rien, même lorsque je la fixe, elle et ses moindres gestes. Sa main retombe sur mon épaule pour finir par se glisser derrière ma nuque. J'attrape sa taille de celle qui n'est pas occupée à tenir la sienne. On se regarde mais on ne parle pas. Combien de temps reste-t-on comme ça ? Combien de temps passe-t-on à se fixer ? Je ne sais pas, le temps semble s'arrêter ou au moins ralentir, l'univers se fige et disparait. Nous ne sommes plus qu'un jet de lumière dans un trou noir. Nous nous faisons aspirer par nos propres êtres mais ça ne semble pas nous déranger.


-Tu sais que ce sera dure, n'est-ce pas ? De me retrouver.


-Oui, mais j'y arriverai.


-Ça m'a fait mal. Je ne t'ai pas pardonné mais je suis fatiguée de me battre chaque seconde de ma vie.


-Je sais, je suis désolé.


-Tu l'as déjà dis ça. Mais moi je veux des actes, pas des mots.


-Alors j'agirai. Je veux que tu reviennes.


-J'accepte que tu reviennes à l'appart', de toute façon je n'ai pas trop le choix, c'est le tien aussi.


-Mais ? Il y a toujours un "mais".


-Tu le connais déjà le"mais".


C'est vrai. Nous ne sommes plus un couple, nous ne sommes que deux personnes qui s'aiment et qui essayent de réparer les choses. Et je ne peux pas lui infliger mon retour comme ça, elle est si fragile que j'ai la sensation qu'un coup de vent pourrait la réduire en fumée. J'ai peur pour sa vie, et je me sens rassurer quand je suis avec elle, dans sa chambre d'adolescente à l'odeur de térébenthine et d'ambroisie. Dans cette pièce chaude et protectrice qui semble nous isoler du monde. J'aime cet endroit, je voudrai pouvoir y rester jusqu'à la fin des temps et regarder le monde vieillir et craquer sous nos pieds comme si nous l'observions depuis le fin fond céleste. Alors je la détache doucement de moi, et sans lâcher la prise que j'ai sur sa main, je la conduis vers la voiture et nous roulons jusque chez elle, cet endroit aux airs du bout du monde. Une atmosphère chaude et douce qui y règne, comme le soleil l'été, ou les braises d'un feu mort qui réchauffe une famille endormie devant la télévision le soir de Noël.


-Paul Eluard avait écrit dans Liberté : j'écris ton nom. Alors sur les comètes, Cassandra, j'écris ton nom.

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