Cassie and bad news

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La musique n'illustre pas ce qu'il se passe dans ce chapitre, elle est seulement émouvante et belle.


La soirée de la veille m'avait réellement aidée. J'avais, pendant quelques heures, réussi à oublier mes problèmes et à m'amuser. Nous n'avions pas fait grand chose à part parler de rumeurs toutes plus emmerdantes les unes que les autres, et à se regarder des films pourris à l'eau de rose dans le genre "The Notebook", mais j'avais apprécié. J'avais apprécié le geste et l'attention qu'elles me portaient toutes les trois, et c'était réconfortant de voir que finalement, je comptais peut être pour certaines personnes. Mais maintenant, la sonnerie retentit, me laissant le gout amer de la fatigue dans la bouche pour le cour d'écriture, pourtant matière dans laquelle j'excelle le plus depuis le début de l'année. Seul Trevor est avec moi, mais ce dernier est bien trop occupé -pour mon plus grand bonheur- à draguer je-ne-sais-qui par texto : je n'aurai, au moins, qu'à supporter la voix grave de notre professeur.


Tout se passe lentement durant cette journée, et les mauvaises nouvelles ne font que s'accumuler : j'ai pris énormément de retard sur mon travail d'écriture, je commence à manquer d'argent pour l'appartement et il me faut d'urgence trouver un travail, et enfin, je suis condamnée à des travaux d'intérêt généraux avec Ice pour nous être battues dans l'enceinte du bâtiment. Comme s'ils en avaient quelque chose à foutre ! En parlant de la reine des glaces, le fait de ne pas l'avoir croisée durant le journée a surement été la seule chose positive. Son regard bleu m'aurait fait hurler de frustration. Surement mêlée à une pointe de rage pure.


-Mademoiselle Cassandra VanPeltt et Monsieur Nathan Maloley sont priés de se rentre au bureau du directeur immédiatement, sonne une voix dans les hauts-parleurs de la classe, la faisant se retourner sur mon visages surpris.


C'est quoi ces conneries encore ? Nathan est de retour ? Il est hors de question que je le vois ! Je n'ai pas passé une journée entière avec la fatigue peinte sur la face parce que j'ai fait la fête la veille pour l'oublier, pour qu'il revienne comme une fleur le lendemain dans le bureau de notre proviseur et que je sois obligée de supporter son regard ! Il me ferait fondre en un rien de temps, et tout ce que j'aurai essayé de me persuader à son sujet sera bon pour être jeté à la poubelle !


-Qu'est-ce que vous attendez VanPeltt, m'interroge le professeur, allez-y !


Je hoche la tête à contre coeur, ramasse mes affaires et quitte l'amphithéâtre direction le bureau du directeur. Je n'ai pas envie d'y aller, j'ai peur de le revoir. Ce serait trop dur. Je passe mon temps à faire croire aux gens que je suis forte, et c'est peut être le cas, mais pas quant il s'agit de Nathan Montgomery Maloley, ce brun totalement pervers et arrogant que j'aime jusqu'au bout de mes pauvres souffles. Ce n'est qu'un homme, l'erreur est humaine, mais le pardon aussi. Et je ne veux pas avoir à revivre ces derniers jours parce que j'aurai été trop faible pour le maintenir loin de moi.


Une fois arrivée devant sa porte, j'inspire un coup, prends mon courage à deux mains, ferme les yeux et pose la main sur la poignée de porte. Je frappe sur la surface de bois et entre quand j'entends la voix grave me répondre. Nathan n'est pas là, pour mon plus grand soulagement.


-Bonjour Mademoiselle VanPeltt, Monsieur Maloley n'est pas avec vous ?


-Non, ça fait quelques jours que je ne l'ai pas vu.


-Oh... Alors personne non plus n'a de nouvelle de lui ?


Je sais que le "non-plus" désigne Sullivan, mais je fais comme-ci je n'avais rien entendu.


-Si, il est retourné dans le Nebraska, c'est une des ses amies qui m'a prévenu.


-Bon, je suis rassuré alors. Vous lui direz de me prévenir à l'avenir ?


-Vous vouliez me voir pour quoi? Je demande timidement, ignorant volontairement sa dernière remarque.


Le visage du directeur se fige en une expression sérieuse, peut être même triste. Je vois dans ses yeux une expression indéchiffrable et j'ai peur. Je suis même tétanisée parce que jamais je ne l'ai vu comme ça.


-Alors voilà, je vous ai faite venir ici pour une raison particulière. Je sais que ce n'est peut être pas le meilleure moment d'en parler, surtout après ce que je viens d'apprendre sur votre cas Cassandra, mais j'ai étais informé il y a quelques minutes d'un message grave de la part de l'hôpital... Je ne sais pas comment vous le dire, je n'ai jamais vraiment fait ce genre de chose... mais voilà : c'est à propos de votre amie Sullivan Murphy.


-On l'a retrouvée ? Je demande innocemment, la voix remplie d'espoir inutil, me préparant déjà à ce que la mauvaise nouvelle ne me tombe dessus. L'expression grave, le balbutiement, les yeux rivés vers le sol, l'hésitation. Cela ne veut dire qu'une seule chose...


-Non, je suis désolé Cassandra, mais Sullivan Murphy a été retrouvé en début d'après-midi dans sa voiture au bord d'une route abandonnée quittant Los Angeles... Je suis désolé de vous l'annoncer comme ça, mais mademoiselle Murphy a eu un accident de voiture une semaine après sa disparition, et elle n'a pas survécu. Certaine personne ont vu la voiture, mais étant donné son bon état... Jamais ils n'auraient pus penser que...


La seule chose que je comprends est brute et sans appel : ma meilleure amie est morte, sur la route, sans personne à coté d'elle pour la soutenir lors de ses derniers souffles. Mon esprit quitte mon corps et le voit se tordre sous la douleur, s'arracher à lui même : je me vois hurler, pleurer et frapper un individu qui s'accroche à moi. Je distincte mon corps se tordre sous la douleur morale. Je cri encore et encore, je m'égosille et ma voix se brise sous mes sanglots : je viens de perdre l'unes des personnes les plus chères à mes yeux et mon monde s'écroule. Mon souffle s'accélère et la colère monte en moi, je me sens bouillir de l'intérieur, j'ai l'impression... Je ne sais pas. Comment est-ce possible ? C'est injuste ! Sullivan était la plus belle personne qui n'ai jamais existée, elle était gentille, douce et drôle. Ice en était la cause : si elle n'avait pas été là, jamais Sulli' n'aurait prit le volant, jamais elle n'aurait fait des tonneaux sur une route abandonnée et elle serait là, à mes cotés en train d'essayer de me faire rire, vivante. S'en est trop. La galaxie s'étouffe dans une explosion ardente, le noir m'engloutie. J'étouffe, tout est de pire en pire, j'ai mal, j'ai envie de mourir, là, maintenant, tout de suite. J'ai envie de frapper le monde entier parce qu'elle est morte et que je suis en colère : comment a-t-elle put mourir ? Je sens au loin de bras me soulever du sol, je vois flou à cause de mes larmes, je ne ressens plus rien mis à part du vide et de la tristesse, certainement mélangée à de la colère pure envers Ice et le reste de la galaxie. Sullivan est morte, ma Sullivan.


-Ma meilleure amie vient de mourir et je me sens partir à mon tour.

A Passport StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant