-Je t'aime.
Et il s'endort. Je sais qu'il l'a entendu, je remarque ses yeux se plisser et un sourire heureux et fatigué sur ses lèvres essayant de me murmurer ces mots en retour. Mais la fatigue l'emporte et il ne le dit pas. Je ne lui en veux pas : il me l'a déjà dit et je sais qu'il le pense, alors à quoi bon ? Ce ne sont que des mots après tout qui ne sont qu'une représentation simple d'actes et de pensées. Et malgré les nombreux mauvais, je sais que la plupart sont les bons et je me plais à y croire.
Je me défais discrètement de son étreinte serrée et je me dirige vers le bureau de la chambre, mon carnet et un stylo en main, écrivant quelques lignes qui combleront les rares vides d'une chanson. J'aurai bien continué d'écrire mon histoire, mais elle est malheureusement sur mon ordinateur à l'appartement. Alors j'écris des vers légers mais pleins de sens, de vieux groupes de rock comme de nouveaux défilent dans mes écouteurs pendant trois longues heures durant lesquelles je boucles mes anciens projets de chansons et en commences d'autres. L'inspiration m'enivre cette nuit et j'en profites au maximum.
Je me suis couchée vers 23 heures. Nate s'était réveillé aux alentours de 20 heures, alors que la faim se faisait ressentir, et nous avions donc décidé d'aller dans un petit restaurant de la ville avant de nous balader dans les quartiers artistiques.
-Viens voir ! Me crie le brun à quelques mètres en sautillant sur place.
-J'arrive.
-Dépêche-toi ! Vite !
Je ris et cours rapidement le rejoindre pour au finale voir... Rien. Il n'y a rien, seulement des pavés.
-Quoi ? Mais qu'est-ce....
-En fait y'avait rien je voulais juste que tu viennes.
Quel con ! Il est peut être mignon, mais qu'est-ce qu'il est con ! Et il doit le comprendre en voyant mon regard parce qu'il me sourit en faisant l'innocent alors que ses yeux bruns disent autre chose et qu'il se penche vers moi pour m'embrasser. Idiot. Ses bras forment comme un cercle autour de ma taille et alors que je crois qu'il va déposer ses foutus lèvres sur les miennes, il ne trouve rien de mieux que de m'embrasser la joue et de repartir en courant.
-Nate ! Attend moi !
Je le poursuis entre les passants, certains nous regardant en souriant et d'autres nous demandant silencieusement de débarrasser le plancher. Et il s'arrête. Brusquement. Et quand j'arrive à sa hauteur, lui demandant qu'est-ce qu'il ne va pas, il secoue la tête.
-Rien. T'inquiète pas, j'ai seulement cru voir quelqu'un.
-Ah oui ? Qui ça ?
-Oh, heu... Seulement une vieille connaissance, mais c'était pas elle. On rentre, avec tout ce que j'ai couru je commence à fatiguer.
Je hoche la tête. Je sais parfaitement bien qu'il me ment, par omission tout du moins, mais je ne relève pas. À quoi bon de toute façon ? Il me ment sans arrêt et je ne peux plus rien y faire. Je déteste ça ! Avant, je lui aurait hurlé dessus pour m'avoir menti, pour gaspiller vainement la confiance que j'ai placé en lui, mais maintenant... Maintenant je ne suis plus qu'un ramassis de conneries et de clichés amoureux tous plus vomitifs les uns que les autres. Je ne sais pas qui était cette "vieille connaissance", mais je sais qu'il ne veut pas que je l'apprenne. Je ne peux rien faire à part regarder, impuissante, sa façon d'agir. Il ment, tellement. Des mensonges à tout bout de champs.
Je le suis jusqu'à l'hôtel silencieusement, répondant mielleusement à chacune de ses questions. Je mime et feigne de ne pas savoir ses mensonges, je me comporte comme la parfaite petite amie conne et aveugle que je peux être.
Je ne dors pas de la nuit. Je réfléchis et me demande ce qu'il peut bien se passer dans la tête de l'homme à coté de moi. Il est si étrange depuis quelques semaines, j'en meurs de ne pas savoir ce qu'il arrive. Pas que je sois curieuse, mais je sais que c'est bien plus grand que de simple petits mensonges. Je le sens me glisser entre les doigts et depuis qu'il sait pour ma maladie, je ne le reconnais plus. Même si notre relation semble revenir à un état stable, je sais qu'au fond tout part en vrille. Et que, semblable à une tornade, je ne pourrai rien arrêter. Seul lui le peut, mais il ne semble apparemment pas prêt à mettre fin à ses conneries pour moi. Une sonnerie me sort de mes songes, mais je n'y fais pas réellement attention. Ce n'est que son téléphone, un message de Sammy surement. Mais il recommence, il sonne encore peut être deux fois avant que je ne craque pour le mettre en silencieux.
From : Ice
-Hey babe, what's up ?
From : Ice
-I want to see you rn... Leave the chick and come to my house
Frome : Ice
-We should totally hook up, tell her you're with Sammy or someone else
Je ne peux pas en voir plus, cet idiot a bien évidemment mit un code. Alors je repose doucement le téléphone sur la table de nuit, faisant attention à ne pas réveiller Nate et à le mettre en silencieux. Merde. Quelle aurait été sa réponse ? Est-ce qu'il me... Non ! Non, je ne veux pas y croire, il y a surement une explication logique à tout ça et qui ne fait pas mal. Il s'agit de Ice après tout. Je refuse de le croire capable d'une telle chose après tout ce qu'il m'a dit et promit. Alors je ferme les yeux, ignorant les gouttelettes qui coulent sur mes pommettes et jusqu'au creux de mon cou, et je m'efforce à dormir.
-Mais je sais que demain matin, il me mentira toujours autant. Parce que je sais que ces messages là ne sont pas des mensonges.
VOUS LISEZ
A Passport Story
FanfictionNate n'était en Australie que pour une semaine. Il était venu avec ses trois meilleurs amis pour pouvoir profiter de l'été, des filles et des fêtes australiennes. Il n'était qu'un adolescent qui n'avait pour but dans la vie rien d'autre que de s'amu...