Cassie and the discussion

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Je fixe le plafond de ma chambre d'hôpital, comme à chaque fois que je réfléchis. Ma vie devient pathétiquement répétitive : j'hurle, je fixe le plafond en attendant qu'un miracle se produise et que tout rentre dans l'ordre. Sauf que ça n'arrivera pas, ce n'est pas comme ça que le monde fonctionne et je sais bien que ci je veux que les choses s'arrangent, je dois mettre la main à la patte et me démerder comme n'importe quel être humain sur cette terre. Je parle avec Kian qui me dit qu'il a prévenu Nate tôt ce matin, mais que puisqu'il faisait nuit là-bas, il ne l'avait sûrement pas encore vu. Pour être tout à fait honnête, je m'en fiche, j'ai mal. Je suis blessée qu'après lui avoir dévoiler mes "démons", même si tout était flou, il soit partit faire je ne sais quoi je ne sais où. Les médecins ont prévenus le blond -ou plutôt maintenant l'étrange garçon aux cheveux multi-color- de mon "état de santé peu prometteur" et même s'il essaye de me remonter le morale en me racontant des blagues ou des épisodes de sa vie, rien ne marche. Je suis comme une pierre que l'on jette dans un lac : je coule et je ne referai jamais surface. Sullivan n'est pas réapparue depuis hier matin, elle ne répond plus à ses messages et Kian ne l'a pas vue depuis qu'elle les avait laisser lui et le groupe au café après leur avoir expliqué qui était Ice et pourquoi elle était ici. Ils t'abandonneront tous Cassandra. Ni Jacob, ni aucun autre de mes amis australiens ne m'a appelé malgré le fait que Kian les ait contacté et même s'il est tard dans la soirée là-bas, je sais que Jacob aurait tout de suite sauté sur son téléphone. Je ne peux que me faire à la raison : Ice disait vrai, tout le monde part. Quant à mes amis de Los Angeles, ils ont beau être venu, je devine qu'ils déserteront eux aussi bientôt. Alors me voilà, dans cette chambre d'hôpital, attendant désespérément que l'un des médecins ne m'autorise à partir, feignant d'écouter Kian me parler de ses cours de guitare qu'il avait prit quant il avait treize ans avec Sam. Je n'ai pas réellement la force de parler ou d'écouter à vrai dire, le contre-coup de ma crise de panique m'assomme et m'entraine vers le sommeil sans que je ne m'en rende réellement compte alors que la seule chose que je souhaite est de rentrer chez moi et de me couvrir des mes couvertures dans mon lit si confortable. Pas mon chez-moi de Los Angeles ou celui de ma "peut être encore meilleure amie" Sullivan, non. Je veux parler de mon chez-moi à Sydney, chez mes parents, la maison dans laquelle j'ai grandis. Un poids se creuse à mes coté dans le matelas, m'arrachant à mes pensées futiles aux yeux du monde. Kian, forcément.


"Cassie ? Qu'est-ce qu'il ne va pas ?


-Est-ce que tu vas partir un jour ? De ma vie je veux dire ?


-Non ! Bien sur que non. Pourquoi je ferai ça ? Ce serait stupide !


-Parce que tout les autres le font... alors pourquoi toi tu n'aurais pas le droit ?


-Je ne le ferai jamais Cassie... je reste, personne ne t'abandonne.


Il m'attrape la main en me regardant dans les yeux. S'il savait à quel point il a tort.


-Ice l'a fait, mes parents aussi un petit peu. Et puis il y a mes amis en Australie, ceux d'Omaha, même si je ne les ai jamais considérer réellement comme des amis, toi et les autres ça ne devrait pas tarder non plus... Et il y a Nathan.


Je ne peux pas me résoudre à prononcer à Nate ou Skate, ça me donne envie de vomir. Pas de dégout, mais d'autre chose, quelque chose que je n'arriverai certainement jamais à définir. Ça reste seulement en travers de gorge et ça fait mal.


-Nate ? Il fronce les sourcils. Il ne t'abandonnera jamais ! Qu'est-ce que tu racontes ?


-ALORS POURQUOI IL EST PAS LÀ HEIN ?


Je fond en larme alors qu'il me prend tendrement dans ses bras.


-Je ne sais pas... Je vais l'appeler, ça te va ? Mais s'il te plais, dis toi que tout ça, c'est dans ta tête. C'est ta maladie qui te joue des tours, ce n'est de la faute de personne et certainement pas de la tienne.


Il m'embrasse sur la tempe, comme un père qui veut montrer à sa fille qu'il est là pour la rassurer et la protéger des monstres sous son lit, avant de sortir de la chambre, mon téléphone à la main et que je me remette à fixer le plafond blanc.

J'entend au loin les cris des médecins qui tentent désespérément de réanimer un de leurs patients. Incapable de ressentir une quelconque émotion, je soupire et j'attends. Je détourne mon regard vers Kian, devant la fenêtre de ma chambre, faisant les quatre cent pas.


-Ferme la tu veux ?! On a un problème ici, tu ferais mieux de rentrer à Los Angeles immédiatement ! Je l'entend pester au téléphone, alors que des cris imperceptibles retentissent à l'autre bout du fil. Comment j'arrive à entendre tout ça, moi ? Il y a un silence avant que Kian ne reprenne : TA "COPINE" COMME TU LE DIS, EST À L'HOPITAL À CAUSE D'UNE CRISE DE PANIQUE PARCE QUE TU T'ES TIRÉ DIEU SAIT OÙ POUR FAIRE DIEU SAIS QUOI ! ALORS ARRÊTE DE GUEULER ET RAMÈNE TOI !


C'est bien la première fois de ma vie que je vois Kian crier sur quelqu'un ou même être tout simplement énervé. C'est étrange et même flippant de le voir dans cet état, mais rapidement, il entre de nouveau dans la chambre en me souriant timidement.


-Désolé que tu fais dû assister à ça Cassie.


-T'en fais pas, va. Merci.


-C'est normal. Je crois qu'il va venir maintenant. Il rit légèrement. Je vais me chercher à manger en bas, tu veux quelque chose ?


Je hoche la tête en lui demandant un muffin et de l'eau et il quitte la pièce. Mon téléphone vibre pendant de longues minutes. Je crois que c'est Nathan mais je n'ai clairement pas l'envie ni la force de lui répondre maintenant, alors je l'ignore. Je coupe mon téléphone et l'enfouie au fond de mon sac, attendant maintenant Kian, et s'il vient avant, le sommeil.


-J'attend seulement que ma folie ne soit remplacée par ma propre mort.

A Passport StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant