Dans un bar, en plein nuit, avec les Jack, Sammy et Kenny, on boit, on parle, on rit, on évite le sujet qui fâche. Mon sujet qui fâche. Je leur ai raconté ce qu'il s'était passé à Los Angeles à la seconde où j'ai posé le pied chez Kenny. J'ai tout déballé : depuis mon retour à Los Angeles, passant par l'annonce de sa bipolarité, notre dispute, l'état dans lequel j'ai retrouvé l'appartement, jusqu'à la nuit avec la brune de la boite, sans m'arrêter une seule seconde pour reprendre mon souffle. Sammy m'a gueulé dessus, c'était à prévoir de toutes façons. Il m'a dit que j'étais le plus gros connard de la Terre, que jamais je n'aurai dû la laisser seule là-bas... Il a raison, mais le truc c'est que je suis assez lâche pour avoir peur de revenir. Quant à Kenny, il avait l'air désolée -même si je ne suis réellement sur de à qui il s'adressait dans ce cas précis-, et les Jacks était tout les deux bouche bée, et quelque peu étonnés ou déçus que je recommence mes conneries d'il y a quelques mois. J'avais enfin réussis à laisser mes "addictions" derrière moi, et voilà que fait marche arrière la tête baissée, prêt à foncer droit dans le mur. Alors maintenant je bois comme un trou pour m'enlever de la tête le regard que m'a jeté mon meilleur ami quelques heures plus tôt. C'était affreux : un mélange de honte, de dégout avec un piquant d'empathie. Empathie que je savais destinée à une personne qui n'était pas moi. Kira aussi aurait surement eu le même regard si elle n'avait pas du rendre visite à sa tante en Allemagne. Alors on est là, dans notre bar favoris d'Omaha, à s'éclater et à oublier nos problèmes. Parce qu'on ne veut pas se disputer pour des choses qui ne concerne que moi. Parce que Sammy veut me prendre par les épaules et me secouer pour me demander pourquoi c'est partit aussi loin, pourquoi je ne suis pas près d'elle, entrain de me damner à essayer de m'excuser. Parce que c'est ce que je devrai être entrain de faire : m'excuser.
-Les gars ! S'exclame Sammy plein d'enthousiasme, manquant en se levant de se ramasser contre le parquet. J'ai un truc à vous dire.
-On t'écoute, rit Gilinsky qui ne tient plus vraiment droit non plus.
-Je vais demander Kira en mariage !
Plus personne ne parle pendant quelques secondes, le temps pour nous d'assimiler l'info, temps qui d'ailleurs s'arrête : mon meilleur ami va se marier, moi qui croyait qu'il allait justement être le dernier. Johnson crie dans tout le bar, Jack est prit d'un fou-rire sortit de je ne sais où et j'ai tout juste le temps de ramasser mon téléphone avant de me faire tirer par le bras vers la sortit du bar, complètement déchiré. On gueule dans la rue, on hurle à la nuit, on rit, on court partout comme des gosses parce qu'on est heureux. L'un de nous va enfin faire quelque chose de sa vie, et ça fait du bien. On embarque dans son quatre-quatre, Kenny est au volant avec Johnson, et Jack et moi sommes derrière, dans la remorque, debout, à hurler des choses incompréhensible. Et c'est comme ça toute la nuit, Kenny a volé un cadi qui a finit au fond d'un lac, on avait abandonné le quatre-quatre au bord d'une route parce qu'il n'y avait plus d'essence, avant de voler une Jeep pour pouvoir retourner chez nous. Nous nous étions foutu de tout cette nuit là, nous étions tout simplement heureux et dépourvus de tout sens moral. Nous n'avions plus de limites, c'était grisant. Ça faisait battre le coeur, ça emplissait les poumons d'une chose idiote dont on ne savait rien, ça rendait heureux, ça faisait vivre. On ne s'écrasait pas devant les lois de la nuit, on se battait contre une force invisible parce qu'on le pouvait. Ça avait été l'unes des plus belles nuits de toute ma vie.
Mais tout fout le camp maintenant. Nous sommes mardi, quelque jours plus tard. En début de soirée, nous sommes tout les cinq devant une émission pourrie, la pièce résonne sous le bruit des voix stridentes de l'écran et le silence de nos conversations. Je suis occupé à ne rien foutre et à espérer que quelque chose se passe, quant je reçois un appel. Cass'. Mon coeur rate un battement, ça fait mal, c'est étrange. Pourquoi m'appelle-t-elle ? Est-ce qu'elle va bien ? -Bah j'en sais rien, commence par répondre Ducon ! Je décroche immédiatement, et j'entends des cris à l'autre bout du fil. Des cris, des pleures, d'autres cris et d'autres pleures. Encore et encore, à l'infini.
-Cass' ?
Personne ne répond.
-Cass' ! J'hurle, je ne sais même pas d'où ça sort, c'était tellement fort que les autres se tournent vers moi d'un sursaut.
-Nathan ? C'est Kian.
Sa voix est bancale, il n'arrive pas à parler correctement et je ne sais pas pourquoi. J'ai peur. Un frisson monte le long de mon échine et je sais que les cris sont ceux de ma jolie blonde.
-J'ai... Il faut que tu rentres immédiatement. Cassie a besoin de toi.
-Elle n'a pas besoin de moi. C'est faux, elle me déteste, elle me l'a dit.
Ma voix craque sous les mots, et je sais que Sammy me regarde inquiet. J'ai le dos tourné à eux, et ça me tue d'entendre les cris persister derrière la voix du coloré. Je fais pitié.
-Non, je te jure. Je... Putain de merde je ne vais tout de même pas t'annoncer ça par téléphone !
-Kian, qu'est-ce qu'il se passe ?
-C'est Sullivan. Ils l'ont retrouvés et elle... elle est morte, Nathan.
Je raccroche. Sullivan Murphy est morte. Voilà pourquoi elle criait. Je laisse mes larmes s'écraser au sol. Je suis pathétique, je le serai toute ma vie sûrement. Sullivan, Cassandra. Cassandra, Sullivan. Il faut que je rentre.
-Et je me fous qu'elle me haïsse ou non, il faut que je rentre, il faut que je m'assure qu'elle aille bien.
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A Passport Story
FanfictionNate n'était en Australie que pour une semaine. Il était venu avec ses trois meilleurs amis pour pouvoir profiter de l'été, des filles et des fêtes australiennes. Il n'était qu'un adolescent qui n'avait pour but dans la vie rien d'autre que de s'amu...