Nate and the argument

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La rencontre avec ses parents avait été... spéciale ? Tout sauf normale en tout cas. Cassie même avait été génée quand nous sommes sortis de chez elle avec la guitare dans les mains. Elle s'est excusée des millions de fois sur la manière dont son père a bloqué lorsqu'il m'a vu, ou alors lorsque l'on discutait de nos projets d'avenir, quand sa mère nous a dit que la musique n'était pas un domaine sur. Elle n'avait pas voulue être méchante, elle avait juste été maladroite. 

"-Skate ? 

-Mmm ? 

-J'ai froid. 

-Met un pull. 

-Ha. Ha. Ha. Maintenant que tu en as fini avec tes blagues Twitter à deux balles, j'ai froid : on peut rentrer ? 

-Mais le film est bientôt fini ! 

-Et moi c'est mes doigts qui seront bientôt finis si on ne rentre pas dans les deux minutes ! 

-Je te réchaufferai comme il faut, princesse. 

-La ferme sale pervers ! Et arrêtes de rire."

Nous sommes au vieux Drive-In depuis plus d'une heure maintenant, nous y étions aller juste après la soirée foireuse qu'on avait passé chez ses parents, et elle se plein d'avoir froid depuis le même laps de temps. Elle s'agite et n'arrête de parler alors que je suis à deux doigts de la passer par la fenètre tellement je n'arrive pas à suivre. 

"-En plus, c'est le chinois qui l'a tuée ! 

-Putain ! T'étais obligée ? 

-Ouais : j'ai froid !

-T'es chiante, merde !"

Elle arrête de parler et se renfrogne alors que je quitte le Drive-In. Je ne suis pas en colère contre elle parce qu'elle m'a fait rater la fin du film ou qu'elle m'a racontée la fin, mais parce qu'elle fait des caprices pour rien. Elle fait comme les enfant à la caisse : elle tape du pied et hurle jusqu'à ce qu'elle obtienne ce qu'elle veut. Sauf que ce n'est pas comme ça que la vie fonctionne, ce n'est pas comme ça que je fonctionne. Elle a 19 ans merde ! Les crises d'hystérie pour obtenir ce qu'elle veut c'est fini, maintenant. Et elle semble l'avoir compris, puisqu'elle se vexe et ne m'adresse pas la parole avant que l'on ne rentre et qu'elle ne se glisse dans son lit. 

"-Tu fais toujours la gueule ? 

-C'est plutôt à moi de te demander ça ! C'est toi qui a boudé parce que je t'ai dit que tu étais chiante !

-T'es con ! 

-Et toi capricieuse !

-Gamin ! 

-Impulsive ! 

-Chieur ! 

-Bipolaire ! 

-Enf..."

Je me jette sur ses lèvres furieusement, la coinçant avec ma main pour qu'elle ne se dégage pas. Pourquoi ? Parce qu'elle ne voulait pas se taire et que je ne veux pas m'engueuler avec elle juste avant de dormir. 

"-C'est bon, t'as fini de gueuler ? Je peux dormir maintenant ?"

Elle souffle mais ne réponds pas, se cachant seulement sous les couvertures. J'ai beau adorer cette fille, son comportement de ce soir était tellement puérile ! Elle vaut bien mieux que ça, alors pourquoi est-ce qu'elle agit comme la dernière des garces ? Peut être est elle comme ça de nature ? Après tout elle a bien frappée une fille parce qu'elle voulait lui prendre un gâteau. Ça ne fait que quelques jours que je la connais : 10 jours, 12 si on compte à partir de la nuit que j'ai passé avec elle. Ça me ferait mal, voir carrément chier qu'elle ne soit pas celle que je croyais : une fille folle, douce et drôle. J'y pense, pendant la nuit, parce que je n'arrive pas à dormir. Aucun de nous n'y arrive, mais aucun de nous ne parle à l'autre. On en a pas envie, puis on en a pas la force. De toute façon, on aurait trouvé le moyen de se chamailler de nouveau et ce n'est clairement pas ce que je veux. Alors on se tait, on bouge sous la couette pour changer de position, on ferme les yeux, on souffle, on attend le sommeil qui ne vient pas... 

"-Pourquoi tu m'as embrassé, fini-t-elle par me demander ?

-Parce que tu ne voulais pas te taire, et puis j'avais pas réellement envie que l'un de nous deux dise une connerie qu'il ne pensait pas et finisse par blesser l'autre. 

-Bien... Tu m'en veux ? Pour tout à l'heure. 

-Non, plus maintenant. 

-Pourquoi tu m'en voulais ? Parce que je t'ai racontée la fin du film ? 

-Non Cass', je t'en voulais parce que tu as crisé pour rien du tout. Tu me l'aurais demandé gentiment, je t'aurai passé ma veste ou on serait effectivement rentré, mais là t'as pété un câble pour des gamineries. 

-Désolée. 

-C'est bon, je t'ai déjà dit que je ne t'en voulais plus."

 "-Skate ? Me rappelle-t-elle après quelques minutes de silence. 

-Oui ? 

-Je peux te faire un câlin ?

-Bien sur, je lui réponds en riant."

Elle se glisse vers moi, toute tremblante, et se cale entre mes bras : en effet, elle a froid. Elle est même glacée. Je remonte la couverture à ses épaules, et ses jambes à sa poitrine pour l'aider à se réchauffer. 

"-Tu veux dormir ? 

-Il est quatre heure du matin et je dois me lever pour aller en cours dans trois heures... Alors non, j'ai pas envie de dormir."

Je ne réponds rien, mais la serre un peu plus. Cela fait quelques minutes maintenant que je la tiens mais elle tremble toujours autant. 

"-Ça va mieux ? 

-Oui... Elle réponds faiblement, ses paupières papillent et ses doigts se posent sur sa bouche tandis qu'elle baille. 

-À part ça, tu n'as pas envie de dormir ? 

-Peut être un peu. 

-Alors dors, tu n'as qu'à sécher demain. 

-Mais qu'est-ce qui est arrivé à Monsieur Tu-Dois-Étudier-Pour-Pouvoir-Aller-À-Los-Angeles ? 

-Il a prit des vacances, il revient bientôt. 

-T'es con ! 

-Ouais mais tu as ris."

Elle opine du chef, ferme les yeux, et rapidement, se laisse tomber dans les bras doux et protecteurs de Morphée. Je la suis rapidement.

Je me réveille les yeux piquants à cause du soleil de printemps. Cass' est sûrement au salon, ou à la cuisine en train de se préparer à manger. Mais moi, je reste ici, je reste dans une éternel boucle de solitude, éternel jusqu'à ce quelqu'un vienne la détruire. Dans cette boucle, rien ne se fait à part regarder le plafond et attendre désespérement que quelque chose vienne. Je n'ai pas la force de quitter l'édredon chaud, ni le matelas mou sur lequel je pose. Alors je me contente de regarder le plafond. Il est blanc, seule le lustre de miroirs l'orne et lui procure de la lumière. Je souffle, apparemment Cass' ne semble pas vouloir me réveiller. Je soulève la couverture, bouge les jambes et me lève lentement avant de descendre et de rejoindre la blonde dans la cuisine. 

"-Bien dormis ? Elle demande."

-Même si elle m'a fait chier, j'arrive pas à être en colère contre elle : c'est impossible.

A Passport StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant