Cassie and the school

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"-Tu finis à quelle heure ? Me demande-t-il alors que je quitte la voiture.

-Heu... 15 h 50 je crois.

-D'accord, je viendrai te chercher. Bye !

-Bye, Skate !"

Sur ce, il me laisse tout juste le temps de m'écarter avant de quitter le parking en trombe, faisant crisser les pneus de ma voiture. C'est ma caisse merde, fais gaffe ! Je l'observe partir quelques instants, puis remet en place mon sac sur mon épaule et entre dans la bâtisse. Comme dans tout bon lycée aux clichés rigoureusement respéctés, nous avons une hiérarchie de personnes et groupes sociaux : les sportifs, les intellos, les "normaux", les geeks, les punks... Puis il y a mon groupe. On ne sait même pas où est-ce que l'on se situe dans le classement mais certainement assez haut a en voir la manie qu'ont les gens d'agir en notre présence. Quels cons ! 

Matthew est le premier à me sauter dessus et m'hurlant qu'il a -enfin- eu sa place pour The 1975 avec sa petite amie Eva. Ils sont heureux ensembles, c'est étrange venant de deux personnes qui sont censées se détester depuis le jardin d'enfant, mais ils sont mignons tout les deux alors pourquoi pas ? Puis c'est ensuite Taylor qui me sert dans ses bras, rotant son poing dans mes cheveux, avant de passer aux autres : Eva, Ice, Aaron, et le meilleur pour la fin : Jacob

"-C'était qui le beau brun qui s'est tiré avec ta voiture ? Me questionne Ice, un sourire vicieux imprimé sur les lèvres.

-Nate.

-Nate... Comme le mec que tu t'es tappé y'a quatre jours.

J'hoche de la tête, et sourit à la tête déconfite qu'elle fait. 

-Mais... Pourquoi ?

-Il était à la rue parce que cet abrutis a paumé son passeport alors je lui ai proposé de venir chez moi le temps qu'il puisse repartir. Et avant que Taylor ne commence à me faire la morale sur pourquoi je ne devrai pas inviter un inconnu à venir vivre chez moi je tiens à préciser que de 1) Je fais ce que je veux, de 2) je suis majeur et vaccinée alors no problemo, et que de 3) S'il avait voulut me violer puis me découper en morceaux il l'aurait déjà fait."

En toute réponse, je ne reçois que les commentaires pervers d'Ice et les yeux de Taylor qui se lèvent au ciel. On ne change pas les bonnes vieilles habitudes, pas vrai ? 

Il est maintenant midi et pour faire passer mes envies à la limite cannibales, nous partons tous au McDonalds où je prends un McWrap au bacon avec des potatoes et un McFlurry caramel/m&ms avant de les engloutir en un rien de temps. Le repas typique d'un futur obèse accros à la mal-bouffe. Nous sommes les voix de la nouvelles génération après tout.

"-Et tu sais que manger vite ne fera pas grandir, hein ?

-Sors de ma vie, Whitesides.

-Je sais que tu m'aimes."

Puis il recommence à manger comme s'il n'avait jamais fait remarquer ma petite taille. De toute façon ils le font tout le temps. Ça me fait rire parce que chacun d'entre nous se fait rabaisser sur un de ces aspects physique à longueur de journée. Moi c'est ma taille, Ice c'est son nom, Matthew est le pire chanteur que la Terre n'ait jamais connue, Eva oublie toujours tout, Aaron a une tête de gamin de quatre ans, Jacob a toujours eu l'air d'un mec qui chiale parce que sa gonzesse est une pouffe et pour Taylor, c'est son orientation sexuelle qui est remise en cause parce qu'il ne porte exclusivement que de l'arc en ciel. Certains appellent ça l'amour vache, et moi j'aime ça.

Il est 15 h 50, Nate est là et me sourit en m'ouvrant la porte. Plutôt ponctuel et galant pour un ricains, non ? Je salue Eva et Matthew qui partent chez ce dernier puis rejoins mon "colocataire".

"-Alors princesse ? Comment s'est passé ta journée ?

-S'il te plais, c'était une journée de cours, comment tu veux que ça ce soit passé ? Et puis arrête ça, le masque du mec poli ne te va pas du tout.

-C'est méchant !

-Et arrête de rire p'tit con ou ce soir tu dors dans le grenier.

-T'as pas de grenier.

-Alors dans la rue."

Sur ce, je lui souris et me glisse sur le siège passager alors qu'il fait semblant de bouder comme un enfant de trois ans. Notre relation est vraiment étrange...

 Il démare et on rentre à l'appartement, lui me racontant ce qu'il a fait de sa journée : passer à la préfecture et skyper avec ses amis.

"-Mon nouveau passeport devrait être prêt dans trois semaines ils m'ont dit.

-Oh, cool !

-Sois pas triste, princesse. Crois moi, d'ici trois semaines tu en auras tellement marre de moi que tu seras contente que je parte."

Dommage, je l'aimais bien moi ce Skate. Il est peut être con, macho et tétu, mais il me ressemble et ça fait longtemps que je n'avais pas parlé avec une personne semblable à mon incapacité à planifier mon avenir.

"-Tu retournes en cours demain.

-Non... J'ai la flemme.

-C'est pas une question Cassie : demain tu retournes en cours. Flingue pas ton avenir parce que tu peux pas voir la tête de con d'un de tes profs, c'est débile...

-C'est pas parce qu'ils ont une tête de con, c'est parce qu'ils sont cons. Ils sont vraiment idiots pour la majeur partie, seul celui de philo sauve cette école minable. Et de plus j'ai aucun avenir. Maintenant pour réussir faut être le fils de quelqu'un d'influant ou avoir des contacts un peu partout. Enfin... mes parents ont beau être des richtos, le lycée m'emmerde, j'y arrive pas et ça changera pas.

-Tu ne vas quand même pas dépendre des autres toute ta vie ?

-Pourquoi pas ?

-Mais parce que c'est débile Cass' !

-Toi tu as bien 20 ans, tu ne fais pas d'étude, et rappelle moi qui vit à mes dépends en ce moment ? 

-Outch, ok celle-la elle fait mal... Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?

-De la musique, je voudrai composer. Mais ça sert à rien, il y en a qu'un sur dix mille qui réussi dans la musique.

-Et bien, je te propose un truc : si à la fin de l'année tu as ton diplôme, je t'invite avec moi à Los Angeles pour qu'on fasse des études de musique ensemble à l'Occidental College. J'avais déjà prévu d'y aller, mais je t'avoues que je préférerai le faire avec quelqu'un que je connais. Ça te dit ?

-Pourquoi pas, j'ai rien de prévu pour les soixante années à venir de toute façon !"

Et c'est comme ça qu'on a finit la soirée : planifier tout le bordel qu'allait être Los Angeles.

-C'est stupide d'accepter ça alors que je ne connais ce mec que depuis quelques jours, mais j'aime vivre dangereusement... Et puis pour être honnête : j'en ai rien à foutre.


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