Nate and the Screams

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-Toi...


Ces mots me font l'effet d'une bombe en plein coeur. Je la resserre dans mes bras en m'excusant des milliers de fois : comment ai-je fais pour partir ? Comment ai-je pus la laisser seule alors que tout montrait parfaitement que rien n'allait pour elle ? Si j'avais su je serai resté avec elle et rien ne serai arrivé ! Si j'avais su... là est bien le problème : c'est que jamais je n'aurai pu savoir ce que me préservait l'avenir, je ne suis pas devin, je n'aurai jamais pu prévoir que ma petite amie aurait fait une crise d'angoisse digne d'un phénomène de foire, mais malgré tout, j'aurai dû comprendre qu'elle n'allait pas bien à la minute où elle m'avait dévoilée des démons dont je n'avais jamais entendu parlé. Je me déteste, elle a passé trois jours à l'hôpital parce que sa crise d'angoisse avait faillit la tuer, et tout ça à cause de moi et de mon incapacité à réfléchir ainsi que de ma lâcheté déconcertante. Je suis con mais aussi et malgré tout en colère contre elle, en colère pour m'avoir caché ce "petit" détail de sa vie aussi longtemps. C'est important ce genre de chose merde ! Pourquoi ne me l'a-t-elle jamais dit ?! Croyait-elle vraiment qu'elle aurait pu me le cacher alors que je vis avec elle ?! C'est insensé ! Et puis, qu'est-ce qu'il me dit qu'elle ne me cache pas d'autres choses ? Comme un autre homme dans sa vie, un homme avec qui elle pourrait être heureuse, un homme qui reste avec elle quand elle lui annonce des choses graves au lieu de fuir en utilisant la faiblesse des autres comme excuse où je ne sais quoi... Je la lâche à cette pensée, je sais qu'elle ne le ferait pas, mais j'ai toujours eu des doutes quand aux intentions de Kian. J'ai des doutes, de gros doutes : elle était faible, elle aurait pu céder ou alors lui aurait pu en profiter. Je ne sais pas, je suis paumé à un tel point que je n'arrive même plus à remettre de l'ordre dans mes pensées et que je laisse le doute et la méfiance me submerger : je suis maintenant persuadé que quelque chose se trame, une chose qui ne va peut être pas jusqu'à la tromperie, mais quelque chose d'assez grand pour que je doive m'en mêler.


-Je t'en veux de ne m'avoir jamais rien dit Cass', je lui lâche froidement, n'arrivant même plus à garder un ton doux, tant je suis énervé contre nous deux.


-C'est pas le truc le plus facile à déballer, crache-t-elle en retour... Surtout si c'est une personne à qui l'on tient, ça a tendance à faire fuir le gens ce genre de chose.


Je hoche la tête et lui dit d'aller se coucher, il n'est peut être que huit heure, mais les cernes violacées sous ses yeux lui donne l'air de ne pas avoir fermé l'oeil depuis des années. Elle me répond que non, qu'elle n'est pas fatigué et qu'elle n'a pas à recevoir d'ordre de moi, surtout quand j'agis comme le dernier des cons, et part s'asseoir dans le salon.


Je me tais donc, je me terre dans un mutisme sûrement agaçant pour elle mais soulageant pour moi. Elle essaye d'installer un dialogue durant l'heure suivante, voulant surement se rattraper, mais finalement excédée par mon silence et ma distance, elle se lève et part s'enfermer à double tours dans la chambre, me laissant seul et comme un con au milieu du salon. Tu l'as cherché en même temps, connard ! ... Cette nuit, je dormirai donc sur le canapé, géniale !


Deux jours plus tard, je me réveille une nouvelle fois sur le sol du salon, les jambes emmêlées à la fine couverture en daim qui trainais sur le canapé. J'entends au loin, venant sûrement de la cuisine, Cass' s'énerver. Je me lève et la rejoins donc près du plan de travail : elle est en train de pester des insultes, le téléphone calé contre l'oreille. Son doux accent australien la rend étrangement moins crédible.


-Qu'est-ce qu'il se passe ? Je demande une fois qu'elle a raccroché.


-Oh ! Tu parles maintenant ?


-Cass'... Putain, t'es vraiment con quand tu t'y mets Nathan !


-Non, tais toi ! Je ne veux pas t'entendre ! Est-ce que tu te rends seulement compte à quel point ça ma fais mal de te voir m'ignorer alors que j'ai besoin de toi ? Ça fais deux jours Nate, deux putains de jours que tu refuses de m'adresser la parole parce que tu es trop flippé et borné pour assumer le fait que ta copine t'ai cachée qu'elle soit cinglée. Et n'essaye pas de reporter la faute sur moi en me disant que je t'ai mentis, parce que je ne suis pas celle qui s'est tirée sans prévenir quand on avait besoin de moi !


-T'es pas cinglée...


-ALORS JE SUIS QUOI HEIN ?! TU PEUX ME LE DIRE ? PARCE QU'AUX DERNIÈRES NOUVELLES, JE SUIS UNE FOUTUE CINGLÉE !


-Arrête de crier.


-NON ! NON JE NE M'ARRETERAI PAS, ET TU SAIS POURQUOI : PARCE QUE MA VIE PART EN COUILLE TOTALE ! D'ABORD ICE DÉBARQUE, ENSUITE MES AMIS POURRAIENT MOURIR QUE JE NE SERAIS MÊME PAS AU COURANT TELLEMENT ILS M'IGNORENT VOIR ME DÉTESTENT, ET ENFIN, SULLIVAN DISPARAIT ! Alors non je ne vais pas arrêter de crier ou me calmer, parce que je suis en panique totale là, espèce de petit con arroga...


Je ne la laisse pas finir sa phrase et l'embrasse avec force alors qu'elle plaque ses mains sur mon torse pour me faire dégager. Elle parle trop l'australienne. J'en ai marre. J'ai bien trop de force pour elle, elle le sait mais n'abandonne pas l'espoir de pouvoir se reculer pour ensuite me mettre la plus belle claque de toute ma vie. Et je l'aurai méritée. Elle arrive finalement, par je ne sais quel moyen, à se reculer et me mettre ladite gifle. Un grand bruit résonne dans la cuisine, suivi d'une énorme douleur sur la joue, puis le silence. Un jeu de regard intense éclate, avant qu'elle ne m'embrasse finalement une seconde fois. Notre vie semble se répéter sur un schéma qui se répète à l'infini : on s'engueule, on s'embrasse et on se réconcilie.


-J'avais toujours trouvé la phrase "on s'engueule à mort parce qu'on s'aime à la vie" débile. Jusqu'à ce que je rencontre cette australienne complètement frappée et que je commence à l'aimer.

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