Cassie and the forgiveness

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Je me réveille le lendemain au creux de bras chauds. La chaleur extérieur me brule la peau mais je ne retire pas, malgré tout, la couverture bleu qui nous recouvre. Lui dort toujours. Ses yeux clos lui donnent un air enfantin et presque innocent, alors que le contraste avec ses tatouages est flagrant. Je jette un coup d'oeil sur l'horloge de mon téléphone : 12 h 34, et une mère qui va m'hurler dessus une fois rentrés. Je le regarde quelques secondes, et cet idiot a du le sentir puisqu'il papillonne des yeux quelques secondes plus tard.

-Salut.

Sa voix groggy dans laquelle on sent percer son sourire m'en arrache un. Je ne sais plus quoi penser. Hier était tellement... intense que je n'ai plus réellement les idées en place. Et à ce moment là, je me dis que c'est une belle horreur d'aimer, n'est-ce pas ? Ça prend aux tripes et pourtant quand ça fait mal, on a juste envi de déserter le champ de bataille.

-Salut, je réponds. Il faudrait qu'on trouve un moyen de rentrer maintenant. Tu crois pas ?

-Attend encore un petit peu. Je ne veux pas que ça se termine maintenant. 

-Rhabille toi, Nate. 

J'attrape mon t-shirt et le glisse rapidement autour de mon corps avant d'enfiler le reste de mes vêtements et de sortir. J'ai besoin de fuir et de réfléchir.

Quand j'entre dans le café près de chez moi après avoir essuyer les cris de mes parents, j'aperçois Jacob et Matthew tout les deux attablés près de la fenêtre. Ils ont changés tout les deux, leur allure est plus mature, plus posée. Ils me fixent lorsque je passe devant leur table, et je fais un effort surhumain pour ne pas aller les voir ou même les regarder. Je commande rapidement un machiatto qui me brule les lèvres et m'assois au bar. Hold Me Down de Halsey me fais vibrer et me coupe du monde extérieur. C'est pour ça que je ne remarque pas le reste du groupe arriver, ni mon téléphone qui sonne sous les appels de ma mère et de Nate, et encore moins la venue de mes anciens amis près de moi. Je vois du coin de l'oeil Jacob qui me parle, l'air triste. 

-Tu peux répéter ? Je demande timidement. 

Je suis supposée les détester, mais je n'y arrive pas. Pour la simple et bonne raison qu'ils sont comme Sullivan : des étoiles, des jets de lumière dans le noir complet. J'ai besoin d'eux et je les aime.

-Je disais qu'il faudrait qu'on parle. Tu... Tu veux bien venir avec moi ? 

Il me tend sa main, comme à la plage hier soir. Comment y résister ? Il m'a tellement manqué, je serai prêtre à n'importe quoi pour ne serrait-ce qu'avoir une chance de le retrouver. De les retrouver. Alors je l'attrape. Depuis que je suis arrivée, à cause de l'enterrement, toutes nos actions les uns envers les autres étaient parus comme des évidences. Mais maintenant ? Maintenant que plus rien ne nous rattache les uns aux autres, que va-t-il se passer ? 

-Pourquoi ? Pourquoi t'es partis, Cassie ? On a rien fait de mal, mais pourtant tu n'as plus voulu de nous. Pourquoi ? 

Il a l'air si abattu à ce moment là, si triste que je n'arrive même pas à ressentir une once de colère.

-Mais c'est vous qui m'avez ignorer ! 

-Tu as dis que nous n'étions que de pauvres gosses qui ne valaient rien.

-Jamais je n'aurai pu dire ça ! Merde, tu me connais Jacob, non ? Comment j'aurai pu vous insulter ? Qui t'a dit une chose pareille ? 

-C'est... C'est Ice. Marmonne-t-il en baissant la tête. 

-Et maintenant tu as honte de l'avoir cru pas vrai ? 

-Ouais. Ouais j'ai honte. 

Il se passe la main derrière la nuque et il relève doucement la tête. 

-Et toi ? Je suppose qu'a toi aussi elle t'a raconté des craques. 

-Je suis désolée de l'avoir cru Jacob. 

-T'inquiète pas. 

Il me sourit timidement avant de me prendre dans ses bras. J'avais oublié à quel point ça faisait du bien d'être près de lui, je me sens protégée. Alors je le serres fort tout contre moi et je le sens sourire dans mon cou lorsqu'il nous berce de gauche à droite. 

-Hey, mais c'est mon chapeau ! 

-Ouais, je l'aime bien ton chapeau. 

-Je vois ça. 

Il rit doucement avant de me lâcher et de nous ramener vers le reste de la bande qui nous observe depuis l'intérieur du café. La première à me sauter dessus est Eva mais Matthew, Aaron et Taylor arrivent rapidement. Un câlin de groupe : quoi de plus niais et cliché ? Mais pourtant, moi qui les déteste ces foutus clichés, j'acceptes volontiers parce qu'ils m'ont manqués.

-Et j'ai l'impression de redécouvrir mon enfance à cet instant.

A Passport StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant