Somebody

24 2 2
                                    

*PDV PAIGE*

Après avoir passé un petit moment avec Ryan je m'en alla car aujourd'hui j'avais rendez-vous avec mon psychiatre. C'était une chose que je n'appréciait pas particulièrement, mais comme je ne voulais embêter personne avec mes états d'âmes, et quand je disais personne je disais Jessy, puisque c'était ma seule amie, j'y allais quand même. Parler me faisait tout de même du bien. Poser des mots sur des émotions et les partager avec quelqu'un qui ne me jugerait pas me faisait du bien.

J'arriva un peu en avance à la clinique alors la secrétaire me fis patienter jusqu'à ce que le docteur vienne me chercher. Je m'installa dans le fauteuil fasse à lui sans rien dire. Je n'étais pas vraiment à l'aise d'être là malgré le fait que ça faisait des années que je le faisais.

-Alors Paige, comment allez-vous aujourd'hui ? Me demanda-t-il pour commencer.

L'homme me regarda en attendant ma réponse. Je haussa les épaules.

-Ça va. Répondis-je en regardant autour de moi pour éviter son regard.

-Vraiment ? Je trouve que vous avez l'air fatiguée, je me trompe ?

Je l'étais. Émotionnellement et physiquement et cela depuis des années.

-Non, je le suis en ce moment, c'est vrai.

-Comment ça se fait ?

J'hésita quelques secondes. Est-ce que ce serait une bonne chose de lui parler de Ryan ? Après tout, il était normalement tenu au secret professionnel et ne pouvait de toute façon rien faire. Je lui raconta d'abord ma mésaventure avec Benjamin avant d'en venir à hier.

-Cet ami avec qui j'avais rendez-vous hier, il a eut besoin d'aide, alors c'est ce que j'ai fais.

-Ça a dû être assez éprouvant pour que vous soyez si fatiguée.

J'acquiesça.

-Ça l'a vraiment été,pour lui comme pour moi. C'était quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas mais qui a éclairé pas mal de choses sur sa personne. Je suis aller chez lui et je l'ai trouvé dans un état... Me coupais-je ne trouvant pas les mots. Il était en pleine crise psychotique, je ne savais pas qu'il était malade. Je suis restée et je l'ai aidé parce que je ne me voyais pas l'ignorer.

-Je vois. Et qu'est-ce que vous avez ressenti ?

Sa question m'étonna et je pris quelques secondes pour y réfléchir.

-J'ai d'abord eu mal au cœur de le voir comme ça, il était vraiment sans défense, ce qui contrastait avec son attitude normal. J'ai eu beaucoup de peine pour lui. Et puis j'ai eu un élan d'empathie. Je voulais l'aider. Je veux l'aider. Je veux vraiment l'aider. Je pense qu'il le mérite et je ne veux pas qu'il souffre encore. C'est bizarre parce que je ne le connais que très peu, mais je ne sais pas, il y a vraiment quelque chose en lui qui me donne envie de prendre soin de lui.

-Je comprends. Je pense que c'est un sentiment tout à fait normal et humain de vouloir venir en aide à une personne dans le besoin. Mais le fait est qu'il ne faut pas que vous vous perdiez à l'aider et que vous pensiez à vous occuper de vous aussi. Se lancer dans une mission sauvetage peut être vraiment... lourd. Et la question est surtout : est-ce qu'il acceptera votre aide ?

Je savais qu'il avait raison et qu'une partie de moi, égoïste, voulait l'aider pour pouvoir échapper à mes propres problèmes. Mais d'un autre côté, le sincère, je voulais aussi l'aider parce qu'il m'attirait, je devais bien me l'avouer. C'était fou mais depuis la première fois que je l'avais vu dans ce bus, je n'arrivais pas a me le sortir de la tête. Ça ne m'étais jamais arrivé auparavant d'être presque « obsédée » par un inconnu. Alors je voulais apprendre à le connaître pour commencer. Peut-être que c'était peine perdue, mais je voulais voir ce que ça pouvait donner. Même si je ne devais rien espérer de lui, je savais qu'il n'était pas du genre à être dans une relation et je ne voulais pas vraiment être là dedans non plus.

-Je ne sais pas. Pour l'instant il n'a pas vraiment refusé. C'est même lui qui m'a demandé de rester hier soir. Répondis-je à sa question.

Le docteur nota des choses dans son carnet avant de relever les yeux vers moi.

-Je ne vais pas vous dire quoi faire ou ne pas faire. Mais j'aimerais une chose.

Je haussa les sourcils en le regardant.

-Si la situation est trop dure à supporter, si vous n'arrivez pas à l'aider, ne le prenez pas comme un échec personnel. Certaines personnes ne peuvent pas être sauvées...

Dark loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant