Bitter end

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Le lendemain je me leva assez tard après une nuit plutôt courte et me prépara à prendre la route pour aller voir ma sœur. Quand j'ouvris ma porte prêt à partir je tomba nez à nez avec Paige.

-Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demandais-je en me sentant à la fois énervé par son comportement et honteux du mien.

-Est-ce qu'on peut parler ? Me demanda-t-elle.

Je ferma ma porte à clé et me dirigea vers l'escalier pour m'en aller, elle me suivit.

-J'ai pas le temps. Sifflais-je en descendant rapidement.

-Ryan, s'il te plaît...

Je me tourna d'un coup vers elle la faisant sursauter.

-Écoute, j'ai autre chose à faire tout de suite que me prendre la tête pour toi. Ma sœur a essayé de se tuer et tu étais trop occupée avec Dylan pour t'occuper de quoi que ce soit qui me concerne, alors là tout de suite je veux que tu me foute la paix comme tu l'a si bien fait hier.

Une expression de choc pouvait se lire sur son visage et ses yeux brillaient, je fis demi-tour et continua ma route avant de la voir pleurer car je savais que je ne pourrais pas m'empêcher de la prendre dans mes bras, mais même si je le voulais je ne le devais pas. Hier j'avais dépassé une limite, et moi qui avait promit de ne jamais la faire souffrir, cette fois-ci c'était trop tard. Dès qu'elle le saura elle m'en voudra et tout sera terminé. Alors quitte à la faire souffrir, autant qu'elle me déteste pour éviter qu'elle ne revienne vers moi et que je la fasse souffrir encore plus, parce que c'était dans ma nature, c'était plus fort que moi.

Pendant tout le trajet jusqu'à la prison, mes pensées étaient focus sur ma relation avec Paige. Je savais que c'était la fin, parce que je lui en voulais de pouvoir me remplacer aussi facilement, parce que je ne me sentais plus important à ses yeux et que j'avais l'impression de m'être voilé la face en pensant que nous avions quelque chose de spécial tous les deux. Mais aussi parce qu'elle m'en voudrait et elle avait raison. Ce que j'avais fais était impardonnable et je lui en parlerais dès que possible. Mais pour le moment je devais m'occuper de ma sœur.

J'arriva et on me fit passer les tests de sécurités habituels, puis on me conduisit jusqu'à une espèce d'infirmerie où ma sœur dormait dans un lit, entourée de draps blancs. Bizarrement je ne ressentais rien de spécial en la voyant là, seulement de l'incompréhension quant à son geste. Je pensais même que si elle y était restée, ça m'aurait peut-être fait ni chaud ni froid. Pourtant elle restait ma petite sœur et la seule famille que j'avais, mais depuis ses événements j'avais tellement de rancœur que je nourrissais jours après jours avec des pensées sombres et négatives, que mon indifférence envers elle avait prit une ampleur telle que je ne ressentais juste plus rien pour elle. Mon psy m'avait expliqué que c'était suite au traumatisme, que j'avais juste enfermé tous mes sentiments pour elle dans une petite boîte que j'avais jetée au fin fond de mon esprit malade et que ça ne dépendait que de moi de les laisser ressortir.

Après m'avoir emmené auprès d'elle, le médecin me prit à part dans son bureau pour m'expliquer tout un tas de chose médicale, comme le fait qu'ils avaient dû lui enlever sa rate, mais qu'elle pouvait très bien vivre sans. Puis il me tendit un morceau de papier plié en quatre et tâché de traces marrons qu'il me confirma être du sang, me disant que ça avait été retrouvé près de son corps inerte et que ça m'était adressé. Comme elle était plongée dans un coma artificiel je ne pouvais pas la voir et de toute façon je n'en avais pas envie. Je m'en alla donc juste après mon entrevue avec le médecin.

Sur le trajet du retour, le petit mot chiffonné dans ma poche m'intriguais de plus en plus. Alors je m'arrêta sur la route, d'une parce que j'étais pressé de le lire mais de deux surtout parce que j'étais quasiment sûr que Paige m'attendait chez moi. Je me dirigea donc à pieds vers un petit café et m'installe puis déplia le morceau de papier.

Dark loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant