Wonderful life

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Le lendemain matin, je m'étais réveillé avant Ryan. Ça avait été un vrai plaisir de dormir à ses côtés, ses bras forts enroulés autour de moi et son corps chaud collé au mien. Cependant, une question ne quittait pas mon esprit depuis hier : qu'était devenue sa sœur après tout ça ? J'avais été trop perturbé sur le moment pour le lui demander mais ça m'intéressait de le savoir.

J'étais donc entrain de faire couler du café quand il se leva. Je l'observa, il portait seulement un caleçon, ses cheveux étaient décoiffés et il se frottait les yeux. Il vint vers moi et me pris dans ses bras.

-Bien dormi ? Lui demandais-je tandis qu'il se servait.

-Comme un bébé. Me répondît-il avec un clin d'œil.

Je lui souris. J'attendis un peu qu'il se réveille pour lui poser enfin la question.

-Dis, tu ne m'a pas raconté ce qu'il était arrivé à ta sœur après tout ça... Lui dis-je en espérant que ça ne le dérangerait pas.

Il leva les yeux vers moi et je m'en voulu aussitôt.

-Et bien, tu sais cette fameuse fois où je t'ai demandé de m'accompagner pour choisir un costume ?

Je hocha la tête.

-Ce costume c'était pour son audience. Elle est enfermée dans une prison pour mineurs depuis et sera envoyé ailleurs à sa majorité. Tous les ans elle demande une audience pour réduire sa peine en espérant que j'accepterais de la prendre en charge, mais je ne peux pas faire ça, pas après ce qu'elle a fait. Je ne vais jamais la voir, alors ce n'est pas pour m'occuper d'elle nuit et jour. De toute façon, je ne suis pas en capacité de le faire et je n'en ai juste pas envie.

J'étais partagée. D'un côté, elle lui avait probablement sauvée la vie, mais de l'autre elle avait quand même tuée son propre père. Je pouvais comprendre Ryan, mais je ne pouvais quand même pas m'empêcher de me dire qu'elle méritait peut-être d'être écoutée. Après, c'était vrai qu'il ne pouvait pas la prendre en charge, à cause de sa maladie, mais il pourrait au moins lui rendre visite. Enfin, je disais ça mais je n'étais pas irréprochable...

Je ne lui dis donc rien de ma pensée et vint simplement le prendre dans mes bras.

-Désolé de t'embêter avec ça. Lui dis-je en le serrant contre moi.

-Tu ne m'embête pas du tout. Ça fait du bien de pouvoir en parler.

Il caressa mon dos et mes cheveux pendant que je fermais les yeux pour savourer le moment.

***

Après quelques semaines qui s'étaient merveilleusement bien passé, durant laquelle je vivais un rêve éveillé et j'avais vraiment appris beaucoup sur Ryan, la réalité me frappa à nouveau me sortant de ma bulle. Ma réalité. Celle qu'il ne connaissait pas encore.

J'étais assise à la terrasse d'un café quand mon téléphone sonna. Jessy me regarda curieuse tandis que j'observais l'écran le cœur battant à tout rompre.

-Tu ne réponds pas ? Me demanda-t-elle.

Je leva les yeux vers elle.

-Hé, ça va, tu es toute pâle ? S'inquiéta-t-elle en posant une main sur mon bras.

Je ne me sentais pas bien. La personne qui m'appelait, ou plutôt d'où elle m'appelait, fit remonter en moi de terribles angoisses.

*FLASHBACK-quelques années plus tôt*

-Nous vous informerons si il y a du changement dans son état, en attendant rentrez chez vous et reposez vous. Me dit l'infirmière gentiment.

Je soupira. J'étais partagé entre la peur et la colère.

-S'il vous plaît, appelez moi seulement s'il se réveille, ou au contraire s'il... Je ne termina pas ma phrase.

-Je dois vous prévenir, il n'y a aucune certitude quant à la durée de son état. Cela peut être des jours, des mois voir des années. Êtes vous sûr que c'est ce que vous voulez ?

Je hocha la tête pour simple réponse et m'en alla lasse vers ma voiture. Une fois dedans je me perdis à regarder l'énorme bâtiment devant moi. J'étais en plein Paris, les lumières illuminaient les vitres du grand hôpital dans lequel je venais de laisser mon père qui luttait pour sa vie. Je lui en voulait, s'il était là c'était de sa faute.

Il avait trempé dans des histoires de meurtres et de drogues, chose que je n'avaient apprises que quelques mois auparavant, quand des hommes armés avaient débarqués chez nous, tuant ma mère devant mes yeux d'une balle en pleine tête. Cette image me hantait nuit et jours depuis. Je me sentais comme morte à l'intérieur.

Et si je m'en étais sortis, c'était parce qu'il avait voulu expier ses erreurs sachant qu'il ne s'en sortirait pas. Un des hommes s'était jeté sur moi puis quelques secondes après, mon père lui tirait dessus, avant de se faire à son tour toucher par le deuxième homme présent. Même au sol, il eut la force d'attraper son arme et de tirer à nouveau, le tuant sur le champs, me laissant en pleurs et paniquée au milieu d'un bain de sang, dont celui de ma mère à qui je n'avais pas pu dire adieu, et celui de mon père. Ses derniers mots résonnaient dans mon esprit :

-Je suis désolé. Je t'en pris, tu dois t'en sortir et vivre ta vie...

Depuis ce jour, il était dans le coma, et son état n'était pas favorable. Et surtout, depuis tout ça, je faisais d'horribles crises d'angoisses liées à ma dépression pour laquelle j'étais sous traitement. Ma vie ne serait plus jamais la même. Ce fut donc suite à cela que je décida de m'en aller vivre à l'étranger. Je ne me sentais pas en sécurité ici à cause des antécédents de mon père, et de toute façon, trop de souvenirs douloureux me brisaient petit à petit. J'avais besoin d'un nouveau départ...

*FIN DU FLASHBACK*

Je sentais ma tête tourner mais je décrocha tout de même.

-Allô...? Dis-je avec de l'appréhension.

La personne se présenta comme étant le médecin qui s'occupait de mon père.

-Vous nous avez demandé de vous appeler seulement dans deux situations. Je suis désolé, c'est terminé. Me souffla-t-il.

Je lâcha mon portable sous le choc et des larmes roulèrent sur mes joues. C'était donc ça, le retour à la réalité...

Dark loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant