Dark love

A place for my head

Je fus réveillé par un mouvement à côté de moi et ouvris les yeux un peu en panique ne me rappelant pas où j'étais. C'est en posant les yeux sur Ryan que ça me revint.

-Désolé. Souffla-t-il. Je ne voulais pas te réveiller.

Je secoua la tête et me leva.

-C'est pas grave. Comment tu te sens ? Lui demandais-je tandis que je l'observait enlever son t-shirt pour en mettre un autre.

Il baissa la tête et passa une main dans ses cheveux.

-Je suis vraiment désolé pour tout ça, je...

-Arrête. Le coupais-je gentiment. Tu n'as pas à t'excuser, je comprends tout à fait.

Il soupira.

-Alors merci d'avoir été là. Je t'avoue que ce n'est pas un état que j'aime partager avec les gens, j'ai honte, vraiment... Dit-il en commençant à s'agiter.

Je m'approcha de lui et déposa une main sur son épaule.

-Hé, détends toi. Je n'en parlerais pas, et puis je te comprends très bien. Lui répondis-je pour essayer de le rassurer.

Il haussa les sourcils.

-Ah oui ?

Je hocha la tête et attrapa mon sac dans lequel je farfouilla pour en sortir une petite boîte de médicaments que je lui montra. 

-Antidépresseurs. Ça fait cinq ans. Lui dis-je simplement.

Il attrapa la petite boîte pour l'inspecter avant de me la rendre et de laisser tomber ses bras l'air las. Il leva les yeux vers moi.

-Je comprends mieux. Je ne sais pas vraiment quoi dire. Avoua-t-il.

Je lui souris juste. Il devait faire référence au soir où il m'a littéralement sauvé la vie.

-Et toi ? Lui demandais-je en espérant qu'il réponde.

J'avais tellement de questions mais je n'étais pas proche de lui au point de lui demander de me raconter sa vie.

-A peu près le même temps.

-Ça a commencé comment ? Osais-je quand même demander.

-Je ne suis pas prêt à en parler, désolé.

Je m'y attendais.

-Je vais ranger mon bordel. Tu peux prendre une douche si tu veux. Me dit-il comme pour changer de sujet.

-Ok, après je t'invite pour le petit-déjeuner, ça te vas ? Lui demandais-je en souriant.

Un minuscule sourire prit place sur ses lèvres, ce qui me fit plaisir.

-Je crois que tu t'es assez occupée de moi, tu devrais rentrer chez toi, j'ai pris assez de ton temps.

Je croisa les bras.

-Starbucks ? Demandais-je en ignorant ce qu'il venait de dire ce qui lui fit lâcher un petit rire.

-Je te suis. Céda-t-il donc.

***

*PDV RYAN*

Nous étions installé autour d'une table chez Starbucks, et je la regardais engloutir littéralement son petit-déjeuner alors que mon assiette ne bougeait pas.

C'était bizarre mais j'avais envie de lui raconter ma vie, j'avais envie de lui faire confiance et de me laisser aller. Mais je ne pouvais pas faire ça, ce n'était pas juste pour elle, je ne voulais pas qu'elle ait à me supporter. Le fait qu'elle m'ait vu dans cet état hier était déjà quelque chose que j'avais du mal à accepter, pourtant j'avais l'impression que ça ne l'avait pas affectée mais plutôt qu'elle était curieuse. Et évidemment je ne pouvais pas passer sur le fait qu'elle m'avait aidé et que ça m'avait fait un bien fou. J'étais aussi un peu triste que la première nuit que l'on passait ensemble soit celle-ci. J'avais imaginé ça autrement... Je sentis ma libido se réveiller et m'agita sur ma chaise.

-Tu ne manges pas ? Me demanda-t-elle en me sortant de mes pensées.

Je secoua la tête négativement et elle se redressa en croisant les bras.

-Je ne te laisserais pas tranquille si tu n'avale rien. Dit-elle sérieusement.

J'avais envie de rire. Et rien que me l'avouer était quelque chose de fou. Je n'avais pas eu envie de rire depuis une éternité. Bien sûr ça m'était arrivé de le faire, mais c'était toujours forcé. Alors que là l'envie était vraiment là, et j'en fus le premier étonné.

Elle haussa les sourcils et regarda mon assiette pour insister donc je commença à manger, ce qui la fit sourire légèrement.

-J'ai un rendez-vous cet après-midi, mais si tu veux on peut se voir dans la soirée. Me proposa-t-elle soudainement.

Je leva les yeux vers elle étonné et je pu voir qu'elle était gênée par sa proposition. Ses joues étaient rouges et elle regardait partout sauf moi. J'accepta parce que c'était plus fort que moi.

J'appréciais qu'elle veuille passer du temps avec moi malgré avoir vu ce que j'étais, mais je ne savais pas si c'était quelque chose de bien de le faire. D'un côté, tout mon être me criait de la laisser entrer dans ma vie, de prendre le risque de m'attacher à elle, de devenir vulnérable. Elle avait quelque chose qui m'attirait irrésistiblement, qui me donnait envie de changer sans même avoir à m'en forcer. Et elle avait l'air d'accepter ce que j'étais.

Mais d'un autre, je savais que ça la détruirait. Personne n'avait à supporter tout ça, et lui imposer serait égoïste de ma part. Elle avait cette noirceur en elle certes, mais comparée à moi elle était quand même pleine de lumière. Je ne voulais pas qu'elle s'attache, je ne voulais pas qu'elle souffre.

Et pourtant...