Dark love

Lost in the echo

*PDV PAIGE*

Après le fiasco de toute à l'heure j'avais décidé de rentrer chez moi. Mais le pourquoi du comment tournait en rond dans ma tête, je voulais savoir ce qu'il s'était passé pour qu'il s'en aille, je ne pouvais pas arrêter d'y penser. J'envoya donc un message à Jessy lui demandant son adresse et quand j'eus sa réponse je m'en alla.

Ce n'était pas très loin, à dix minutes à peine en voiture. Je me gara devant le petit immeuble et y pénétra. L'ascenseur étant en panne je pris les escaliers pour arriver au troisième et dernier étage. Là je ne vis qu'une seule porte avec le numéro indiqué par Jessy, alors je pris une grande inspiration comme source de courage et toqua plusieurs coups.

Pas de réponse.

Je me rapprocha de la porte et colla mon oreille pour écouter à l'intérieur mais je n'entendis aucun son. Je frappa de nouveau et attendis quelques secondes.

Toujours rien.

Puis d'un coup, un bruit de verre qui se brisait résonna dans l'appartement. Je toqua frénétiquement et l'appela plusieurs fois tandis que le bruit ne cessait pas comme si tout était balancé au sol.

-Ryan ? Ryan c'est Paige. Lui dis-je en continuant de frapper à la porte.

Puis après un énième bruit de verre cassé accompagné de cris, je tourna la poignée et la porte s'ouvrît tout doucement, comme dans un film d'horreur. Je passa d'abord ma tête par l'entrebâillement de celle-ci pour y voir un appartement sombre et assez petit, complètement retourné. Je poussa la porte pour l'ouvrir en grand et entra discrètement. Le temps que mes yeux se fassent à l'obscurité, j'observa du mieux que je pouvais la pièce saccagée.

Le canapé était retourné, des morceaux de verres jonchaient le sol craquant sous mes pas, la télé était brisée. Là, j'entendis quelqu'un renifler et me tourna vers ce son pour voir malgré la pénombre, une silhouette recroquevillée dans un coin qui semblait être la cuisine, tous les placards étaient ouverts et vides. Je m'approcha doucement et m'agenouilla face à lui. Pendant quelques secondes je ne pu rien faire d'autre que l'observer totalement choquée et ne sachant pas quoi faire. Alors je posa juste une main sur son épaule et il sursauta, gardant sa tête entre ses bras.

J'avais mal au cœur de le voir comme ça. J'avais pleins de questions en tête mais la priorité maintenant était qu'il se calme. J'essaya donc de lui parler.

-Ryan, c'est moi, Paige. Murmurais-je. Tu m'entends ?

Il grogna.

-Taisez-vous, je ne veux plus vous entendre, la ferme ! Hurla-t-il ce qui me fis tomber en arrière sous la surprise.

Il commença à se balancer d'avant en arrière en murmurant des choses inaudibles. Je me releva et décida de chercher la salle de bain. J'avança à tâtons dans l'obscurité et ouvris les pièces unes par unes jusqu'à trouver la bonne. Là j'alluma la lumière. Elle était assez petite, il y avait seulement une douche, un toilette et un évier, et un petit meuble. J'ouvris celui-ci pour y trouver une serviette mais je fus surprise d'y voir un tas de médicaments. J'attrapa les boites que j'examina et mon cœur s'arrêta de battre. Des antipsychotiques.

Cela expliquait maintenant pas mal de choses sur le comportement si déroutant de Ryan, sur ses changements d'humeur et sur le fait qu'il hurlait sur quelqu'un qui n'était pas là tout à l'heure. Je regarda les dates sur les boîtes, elle étaient toutes anciennes et malgré ça toutes pleines. Il ne les prenaient pas. Ce que je ne comprenais pas car cette pathologie pouvait être vite mise sous contrôle et même guérie si ça avait été le cas. Alors pourquoi est-ce qu'il restait dans cet état et depuis quand l'était-il ?

J'attrapa une serviette que j'humidifia et ses médicaments et alla le rejoindre. Il était toujours dans la même position.

-Ryan ? Murmurais-je en l'approchant doucement.

-Tu dois partir... Souffla-t-il.

Je ne pouvais dire s'il me parlait à moi ou à la voix dans sa tête.

-Il va falloir que tu prennes ça. Lui dis-je en tendant vers lui les petites pilules.

Il releva doucement la tête pour regarder ce que je lui tendais avant de lever son regard vers moi. Malgré le peu de lumière dans la pièce je pouvais voir ses yeux noirs crier à l'aide. Je lui fis donc un sourire rassurant et m'avança plus vers lui.

-Ça te fera du bien, crois moi. Lui soufflais-je, et je savais de quoi je parlais.

Il sembla hésiter avant de les attraper et de les avaler. Un soupir de soulagement m'échappa. Je tendis la main vers lui pour l'aider à se relever.

-Viens, je vais t'aider à aller jusqu'à la chambre, tu dois te reposer.

Il attrapa ma main et son contact m'électrisa. Il réussit à se lever et j'essaya de le soutenir par les hanches tandis que l'on marchait doucement vers la chambre. Il poussa la seule porte que je n'avais pas ouverte toute à l'heure et je découvris une pièce bien différentes des autres. Celle-ci était assez spacieuse, la lumière passait à travers les fenêtres et elle était parfaitement rangée.

Je l'accompagna jusqu'au lit où il s'allongea puis je fis le tour de celui-ci pour tirer la couverture sur lui mais il attrapa mon bras.

-Ne me laisse pas... Murmura-t-il avec tellement de détresse que j'en eu les larmes aux yeux.

Je vint alors m'asseoir à côté de lui, le dos collé à la tête de lit. Il posa sa tête sur ma cuisse et s'allongea. Il avait l'air si vulnérable. Ses cheveux brins étaient tous décoiffés et son corps mouillé de sueur. Je posa la serviette humide sur son front et caressa ses cheveux jusqu'à ce que je vois sa respiration lente et régulière et tomba aussi dans le sommeil.