Fighting with Love

31.

C'est avec le cœur léger et enjoué que Min était en train de faire ses cartons. Il ne lui restait plus que quelques vêtements à plier et à ranger dans ses sacs avant de pouvoir dire adieu à son appartement. Elle voulait quitter cet appartement au plus vite et ne plus jamais en entendre parler. Ce qui s'était passé durant la soirée d'hier soir avait été un véritable soulagement pour elle. Elle avait été giflée en public par son père. Elle avait été humiliée une nouvelle fois par lui mais malgré tout elle se sentait bien et elle était libre. Libre pour la première fois de sa vie. Elle était libre de faire ce qui lui plaisait désormais. Libre de recommencer sa vie comme elle l'entendait. Libre de se concentrer sur ses nouvelles passions sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit.

« Dire que je commençais à bien prendre mes marques ici... pfff. »

Elle mit tous ses livres dans un carton puis le scotcha. Une fois que ce fut fait, elle se rendit dans sa cuisine pour se servir un verre d'eau. Au moment où elle porta le verre à sa bouche, la sonnerie de la porte d'entrée retentit. Elle déposa le verre sur le comptoir puis se dépêcha d'ouvrir la porte. Elle se figea un moment puis un sourire s'afficha sur ses lèvres.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Je pensais que tu aurais du mal à décuver et que tu serais bien trop occupé pour venir me voir. »

Chin retira ses lunettes de soleil puis la regarda les sourcils froncés. « Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit ? »

« De quoi tu parles ? »

« Min, s'il te plait, je ne suis vraiment pas d'humeur à jouer aux devinettes aujourd'hui. J'ai assez de choses à régler comme ça ok ? » Il la poussa et pénétra de force dans son appartement. Min referma la porte derrière lui. Elle continuait de sourire.

« Donc, je réitère ma question. Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit ? »

« ... Je pensais que tu n'avais pas à le savoir Chin. C'était ta soirée. Je ne voulais pas que tu sois inquiet. C'était déjà assez humiliant comme ça de me prendre une gifle de sa part devant tes invités. »

Chin s'assit sur le fauteuil les jambes croisées. « Min, tu sais, notre relation n'a jamais été simple. On a toujours aimé s'emmerder et se taquiner et parfois tu m'énerves tellement que j'ai envie de t'arracher ta perruque mais jamais je n'accepterai que tu souffres seule dans ton coin. Tu es comme une sœur pour moi et quand tu souffres, je souffre avec toi. Et pour Gwen et Aya c'est pareil. Ce n'est pas pour rien que vous êtes mes bébés. J'ai besoin de savoir quand tu ne vas pas bien et hier tu n'allais pas bien. » Il regarda le bazar autour de lui. « Pourquoi tu fais tes cartons ? Tu comptes quitter le pays ou quoi ? »

« Mais non t'es bête. Je quitte juste l'appartement. »

Chin la regarda étrangement. « Pourquoi ça ? Il ne te convient plus ? C'est à cause de la vue ? »

« Mon père. Cet appartement, est le sien. »

« Je croyais que c'était ton grand-père qui te l'avait loué ? Qu'est-ce que ton père vient faire là-dedans ? »

« C'est ce que je croyais aussi mais pendant la soirée de ton défilé, il m'a avoué que l'appartement était à son nom et qu'il aurait du me l'offrir une fois que j'aurais obtenu mon diplôme. Mon grand-père était le seul au courant et il devait garder le silence. Mais comme il s'est passé tellement de choses entre mon père et moi pendant les vacances, j'ai du quitter la maison en urgence et mon grand-père a cru bien faire en me permettant de rester dans cet appartement. »

« Et où est-ce que tu comptes aller ? Tu as déjà retrouvé un appartement ? »

« Ayana m'a dit que je pouvais rester chez elle jusqu'à ce que je trouve une solution mais j'ai pas envie de la déranger. La pauvre. Son appartement est son petit cocon et puis parfois son frère vient dormir chez elle. Je ne veux pas être un poids pour elle. »