Hostilité

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La joie, le bonheur, la béatitude, l'euphorie, l'extase, la satisfaction. Tellement de mots pouvant décrire ce que je ressens actuellement. Je suis comblée.

Et un peu bourrée... Je rigole à tout ce qu'il me dit...

Depuis une heure au moins, on se raconte des anecdotes sur notre passé. Enfin il m'en raconte car je n'ai rien à dire. À chaque histoire, je me sens partir encore plus en vrille. C'est si excitant, si insolite, si nouveau.

— Le plus drôle c'est quand Fred, Maxence et moi, on avait réussi à faire évacuer notre classe avec mon portable et une enceinte ! s'écrie Naël, la mine joyeuse tandis qu'il buvait encore un verre.

Les larmes coulent tant je ris, elles sont impossibles à retenir.

— Mais comment vous avez fait ? dis-je en reprenant mon souffle.

Je reprends mon verre en main, je m'apprête à boire quand Naël poursuit son histoire.

— On avait une sorte d'appli, une boîte à son si tu préfères, il y avait le bruit d'une alarme incendie, quand ça sonne t'es obligé d'évacuer l'établissement, on a mis le son sur l'enceinte, la prof y a cru et on est tous partis !

J'ai failli m'étouffer avec mon verre. Sa gestuelle est juste hilarante, sa façon de raconter son anecdote avec tant d'énergie me fait mourir de rire. Il le voit bien et en joue.

— Décidément l'alcool ça fait bon ménage avec toi ! s'écrie-t-il en rigolant.

— Arrête c'est pas vrai ! m'exclamé-je, aussi hilare que lui. N'empêche... J'ai raté beaucoup de choses... Mais bon comme l'a dit un grand homme. "Ainsi va la vie !"

— Ça provient de qui ? demande Naël, l'air moqueur.

— J'en sais foutrement rien ! m'écrié-je, l'air rayonnant.

Et on repart en fou rire pendant de longues minutes. Moi qui avais peur de boire de l'alcool, je me retrouve dans un drôle d'état.

Ça me fait tellement de bien, d'enfin rigoler de bon cœur sans penser à toutes ces merdes qui me sont arrivées. Je vais en profiter, ça j'en suis sûre.

On finit par partir du restaurant, je tiens à peine debout. Heureusement que Naël est là pour me soutenir. On salue le serveur d'un signe de main avant de partir dans la rue. Le regard des gens ne me fait plus aussi peur depuis que je suis dans cet état. L'alcool a peut-être de bons côtés finalement.

— Ça va ? demande Naël qui me tient difficilement en place.

— Oui ! Très bien même !  la joie se fait ressentir dans ma réponse.

— Putain si on m'avait dit y a un mois et demi que tu serais comme ça j'y aurais pas cru. affirme Naël, toujours plus resplendissant.

— C'est grâce à vous tout ça... dis-je, les larmes aux yeux.

— Tu vas pas encore pleurer quand même ! s'exaspère-t-il.

— Tais-toi ! Je pleure pas... rétorqué-je en pleurant.

— Plus imprévisible que toi, tu meurs.

— C'est ça qui fait mon charme.

— Pas que...

Voyant que j'ai du mal à marcher et que je pars dans tous les sens, Naël m'emmène sur un banc. Je suis un peu plus au calme, ses genoux m'appellent, c'est si confortable, si réconfortant.

— Dis-moi Naël... dis-je en le regardant droit dans les yeux.

— Ouais ? me répond-il en me fixant aussi, les yeux pétillants.

N'y pense plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant