L'ange aux ailes déchirées

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Je sanglote encore et encore, bloquée par un homme m'obligeant à observer cette vision de l'Enfer. Les surveillants se languissent du sort de Jackson et des autres, exécutés pour avoir voulu s'envoler. Je ne suis plus qu'un ange défaillant... Ne pouvant même pas entrevoir le Paradis, ces fichus démons m'ont arraché les ailes avant que je ne puisse m'enfuir...

Lylia est à côté de moi, dans tous ses états, elle qui était si motivée... On est tellement idiotes...

— C'est triste hein. raille un des surveillants se tenant non loin de Tristan. Depuis le début on le savait. Ce jeune garçon ici présent croyait avoir réussi son coup en volant les clés mais on s'en est aperçu et on lui a mis un coup de pression... Le pauvre s'est directement rangé de notre côté...

Je ne réponds pas, tellement la frustration fuse en moi. Je suis si faible, si impuissante, si moi... Je me dégoute. Pourquoi ? Pourquoi ne puis-je pas les étriper de mes propres mains...

Alors que je continue de réfléchir, je relève la tête, Tristan s'approche de moi.

— Désolé, dit celui-ci sans vraiment l'être, mais ma peau est bien plus importante que la vôtre, ils vont faire de vous un exemple pour éviter que ça se reproduise. Et moi j'vais être récompensé tu vois, vous êtes juste des petites salopes qui vont mourir.

— D'ailleurs Tristan... Approche s'il te plaît. la voix semble provenir de quelqu'un d'important.

— J'arrive. répond celui-ci d'un air plutôt enthousiaste.

Comment tu peux être aussi décontracté... Tu as tué tes amis... T'es horrible...

Je les regarde discuter, Tristan et l'homme, je réussis à entendre, que va-t-il nous arriver ?..

— Je viens d'apprendre qu'un de nos hommes est mort, tu m'expliques ? dit calmement le chef de Tristan.

D'ici, j'arrive à voir ce fichu traître, l'air livide.

— J'ai pas pu les arrêter... se défend le jeune homme. Tu comprends ils étaient quatre, moi seul...

— J'en ai rien à carrer de tes excuses Tristan, de toute façon tu nous sers à rien. rétorque le chef, l'air menaçant.

Je vois Tristan, paniqué, apeuré, que va lui faire cet homme ?

Le meneur pose sa main sur son épaule, monsieur Traître paraît rassuré.

Pourtant, moi je remarque deux hommes s'approcher derrière lui.

Un instant plus tard, Tristan, à terre, sanglotant, suppliant, voulant que ça s'arrête.

Le leadeur le regarde,il fume sa clope l'air désintéressé. Après quelques minutes, les deux hommes s'arrêtent de battre Tristan, à l'agonie.

— Dommage mon garçon. dit-il enfin alors qu'il s'apprête à finir sa cigarette. J'aime pas les balances et encore moins les menteurs.

Les cendres finissent par terre, le mégot dans son œil droit, son cri au fin fond de mes oreilles.

Je regarde celui qui nous a trahis, je ne peux avoir de la haine, son sort, si triste, horrible, injuste... Après cinq longues minutes de lamentations, de supplications, de douleurs, j'entends un nouveau coup de feu. C'est la fin de ce traître... Le début de la souffrance pour nous.

Plus rien... Je ne ressens plus rien... Juste le vide... Puis du monde...

On est au milieu de la cour, je suis debout, Lylia, nue et assise à genoux devant moi. Les surveillants nous regardent, les yeux remplis de perversion. Je ne l'oublierai jamais... Les autres enfants nous épient, sans savoir pourquoi tout le monde a été réuni devant nous.

N'y pense plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant