L'évasion

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Il est minuit, les yeux grands ouverts, je regarde le plafond. Je m'imagine tellement de scénarios, aussi bons que mauvais, les bons me remplissent de joie, les mauvais de terreur.

Ça fait déjà plusieurs heures que je suis sur mon lit à ne rien faire, à repenser au garçon qui s'est pris une balle, au petit frère de Lylia, mort si injustement... Je me remémore tout car peut-être que je vais enfin m'en aller.

Soudainement, j'entends un bruit de l'autre côté de la porte, celle-ci s'ouvre. Je vois plusieurs garçons et une fille me faire signe de venir. L'heure de l'évasion a enfin sonné.

— Allez viens. murmure le garçon à la cicatrice.

— J'arrive. chuchoté-je en regardant autour de moi.

Je n'ai rien à emmener avec moi à part ma souffrance et des mauvais souvenirs. Me dire que c'est ma dernière soirée dans cet endroit, quel bonheur, je me sens soulagée. Mais tout n'est pas fini, il faut d'abord qu'on arrive à s'échapper.

Dans le couloir, aucun bruit, même pas de ronflements provenant des chambres ou encore de respirations irrégulières dues au stress, rien, juste le silence. Un silence pesant.

On marche les uns derrière les autres sur la pointe des pieds. Au bout du couloir se trouvaient les escaliers menant au premier étage. Il n'y a personne, heureusement, sinon nous n'aurions pas eu d'autres options pour nous échapper. Le premier étage est tout aussi silencieux que le deuxième, nous parcourons le même chemin, sans rien nous dire, pensant à la même chose. Ne pas se faire prendre.

On arrive enfin au rez-de-chaussée de l'étage, le plan se passe bien. La porte est droit devant nous, on s'en approche. Il y a en face de celle-ci un petit local où se trouvent du matériel de nettoyage mais aussi une chaise utilisée par un des surveillants pour surveiller l'entrée du bloc. Sans prévenir, le mec à la cicatrice prend la chaise, casse la porte avec, ce qui fait un bruit phénoménal.

Plusieurs secondes après, un bruit de pas dans les escaliers, quelqu'un descend. J'ai les larmes aux yeux et de la difficulté à respirer, mais nous devons réussir, il le faut. La silhouette arrive enfin au rez-de-chaussée. C'est bien un surveillant, heureusement il n'a prévenu personne et ce n'est pas Mr Thomas, lui il nous aurait tués en l'espace de quelques secondes.

On se cache dans le placard à balais, on l'entend marcher de ses pas lents et stressants. Les garçons ont l'air décidés à le mettre hors d'état de nuire quand celui-ci sera à leur portée.

Il arrive enfin à la porte d'entrée, il doit penser qu'on est sortis et se précipite dehors quand plusieurs des garçons le mettent par terre. L'un plaque ses pieds, l'autre ses bras tandis qu'un troisième qui s'est empressé de prendre la chaise qu'ils ont jetée lui assène un coup de celle-ci sur son crâne qui se broie sous la violence du choc. Je titube en voyant le corps inerte du surveillant, ma respiration s'accélère, elle devient irrégulière, je suis de plus en plus bruyante, ma vue se trouble...

— Calme-toi. ordonne le garçon à la cicatrice de sa voix glaciale.

— Mais... bégayé-je, toujours choquée par cette vision macabre.

— Tu as bien vu ce qu'ils nous font subir, non ? me rappelle-t-il, une haine immense dans ses yeux. Ils ne méritent que ça. Maintenant on se barre et tu la fermes.

Les garçons courent en direction de l'office dont la porte mène directement à l'entrée de l'orphelinat. Lylia prend ma main, me sourit, je vois dans ses yeux qu'elle est aussi effrayée que moi, mais sortir de cet Enfer est notre principal objectif, on se décide donc de les suivre.

En quelques secondes on se trouve tous devant l'office. Il y a une porte en verre renforcé, nous pouvons voir au travers s'il y a du monde, l'un des garçons regarde discrètement l'accueil.

N'y pense plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant