Quand le fruit devient mûr...

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Une semaine après le pétage de plombs de Julian, je doute, j'ai beau me dire que c'est lui, je ne me sens plus en sécurité.

Je dois partir.

Il fait nuit. Julian n'est plus à la maison. Je sais qu'il n'y a personne devant, j'ai vérifié toute la journée. Mes affaires sont dans mon sac, mon courage est en moi, je sais quoi faire, je suis prête psychologiquement. Je ne sais pas ce que je ferai une fois dehors, je sais que Julian a raison, que sans lui je ne suis rien, pourtant l'image de l'homme qu'il a tué reste dans ma tête...

Et si je finissais comme lui ?

Julian m'aime, je le sais.

Je sais aussi que ses pulsions finiront par prendre le dessus...

J'ouvre la baie-vitrée du salon menant au jardin de derrière. J'aimerais profiter de l'air frais mais le temps manque. Je passe par-dessus le portillon qui mène à une allée en direction du devant de la maison. Un portail me sépare de la rue. Comparé à celui de l'orphelinat ce n'est rien, je l'escalade, mon objectif est atteint.

Mon cœur bât tellement vite, même une fusée n'irait pas aussi vite que lui.

Ni aussi vite que les hommes qui courent vers moi.

— Oh reviens !

D'où ils sortent ? Comment ont-ils su ? J'ai une impression de déjà vu...

Je file comme le vent, eux comme l'éclair. Ils me rattrapent en deux secondes, me plaquent à terre, avant de me ramener de force dans la maison.

Encore un échec...

Après trente minutes d'attente dans ma chambre, ma porte se fait défoncer, Julian est là.

Mon esprit est ailleurs, loin de l'Enfer venant à moi.

Il revient aussi vite qu'il est parti, au moment où Julian me met une gifle qui me fait voler...

— Tu vas voir. dit-il d'une voix sereine.

Il me prend, m'emmène dans le garage, dans celui-ci se trouve une trappe, menant à une cave, mes battements de cœur s'accélèrent encore plus que tout à l'heure, c'est la deuxième impression de déjà vu en si peu de temps.

La cave est plus grande que le cachot où l'on m'enfermait avant, il y a des enceintes dedans, un lit deux places, une télé, des livres, j'ai peur de comprendre...

— Tu te sentais trop enfermée c'est ça ?

— Non...

— Voilà ce qui t'attend ma belle, je croyais t'avoir fait comprendre que tu n'étais qu'à moi.

— Julian...

— Non, on va changer la donne. J'aurais dû le faire avant que tu ne prennes trop de liberté.

Il me jette sur le lit, m'attache les deux mains à celui-ci tandis que je le regarde, ses yeux ne sont pas ceux de quelqu'un de déçu ou d'énervé. Ils sont remplis de perversion, de pulsions incompréhensibles.

Ils reflètent une démence incomparable.

Après m'avoir attachée, il prend une chaise et se pose à côté de moi.

— Je vais t'expliquer calmement, tu vas fermer ta bouche...

Je ne réponds rien, je suis complètement paralysée.

— Tu es ma chose, ma poupée, ma création... Je ne permettrai pas que tu t'en ailles, désormais tu vas vivre ici, je vais te baiser, me vider en toi, je vais t'utiliser, te transformer en femme, en bête, en objet, en tout ce que tu veux, mais retiens bien une chose, tu es née pour me servir, je t'ai adoptée pour ça, je t'ai nourrie, fait grandir dans cet unique objectif. Tu te rends compte à quel point j'ai été patient ? Et tu as voulu t'enfuir ?

N'y pense plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant