10 - La fièvre dans les yeux ça se voit

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La semaine qui suivit la soirée du samedi 13 Octobre se déroula à merveille pour Angèle. Elle n'avait jamais été aussi proche de ses trois amies de licence. Elle avait oublié les malheurs des jours passés, ayant en tête les souvenirs de samedi soir, des mots échangés avec ses amies et de l'amour et du soutient de ses confidentes. À chaque trou dans son emploi du temps elle alla rejoindre Océane pour travailler d'avantage et tester des nouvelles méthodologies dans le but de grappiller des points importants et d'avoir plus de chance de passer à l'année supérieur.
Les semi-partiels arrivaient bientôt et le stress chez les élèves ne faisaient que d'augmenter, alors le fait de savoir qu'Angèle était entourée par des personnes qui n'avait comme ambition que de la tirer vers le haut la rassurait énormément.

Dua passait un début de semaine un peu plus chaotique que celui d'Angèle. Elle n'arriva pas à oublier les pleurs et la douleur de sa meilleure amie. Dua savait que Sarah vivait un évènement traumatisant et elle était inquiète pour cette dernière. Être en deuil est déjà une épreuve exténuante et cruelle, à cela s'ajoutait l'angoisse des examens qui s'approchaient beaucoup trop rapidement. Dua avait peur que son amie se retrouve sans aucune motivation et qu'elle ne puisse pas relever la pente à temps. Elle craignait que son amie se sente coupable du décès de sa cousine, malgré le fait qu'elle n'y soit pour rien. Elle connaissait le processus du deuil et toutes ses étapes et savait que le sentiment de culpabilité était encore plus exacerbé lors d'un décès par suicide. Alors Dua s'attendait à ce que Sarah traverse cette étape là, elle s'attendait à entendre des « J'aurais pu le prévenir, j'aurais dû voir venir, j'aurais pu faire quelque chose... », et elle savait que ça allait être très dur pour sa meilleure amie. Dua voudrait l'aider, lui dire qu'elle y est pour rien, elle voudrait la prendre dans ses bras et apaiser son chagrin. Elle se consolait à l'idée de savoir que Sarah était entourée de sa famille à Londres pour cette semaine qui s'annonçait d'autant plus éprouvante pour sa meilleure amie.

Alors, pour ne pas sombrer dans des idées sombres, lorsque Dua n'était pas au boulot elle passa le plus de temps possible avec Angèle. Cette fois-ci elles révisaient même ensemble, que ce soit avec ou sans Océane. Quelque chose de magique s'opérait lorsqu'elles étaient ensemble. Une aura magnétique et mystique s'enclenchait dès que leur chemin se croisait. Angèle et Dua faisaient ressortir le meilleur de chacune d'entre elles et étaient en parfaite harmonie.

Ce matin là Angèle, Claire et Dua avaient une heure de pause entre deux matières alors elles retrouvèrent Océane dans une salle de la bibliothèque universitaire dédiée aux travaux de groupe. Elles sortirent toutes leurs ordinateurs et leurs fiches bristol et se mirent au travail. Si d'habitude elles s'éparpillaient facilement, trop tentées par aborder les sujets que circulaient dans les couloirs de l'université, ce matin elles avaient décidé d'être studieuses. Elles griffonnaient sur du papier, tapotaient sur les touches des claviers, feuilletaient les pages des livres, surlignaient des phrases et parfois, lorsqu'elles étaient vraiment perdues, elles demandaient de l'aide à leurs amies. L'une d'entre elles se tentait à l'exercice d'un cours particulier, souvent Océane, dans l'espoir de secourir la personne en difficulté, souvent Angèle. Parfois ces cours particuliers donnaient lieux à des questionnements, à des doutes, à des débats, à de la relecture, à des élévations de la voix, à de la frustration, à des pauses pour se recentrer, puis tout à coup, une idée, un miracle, et le problème disparaissait, tout s'éclaircissait.
Les neurones chauffaient, l'air pesait et la température montait. Au bout de 30 minutes de travail intense elles se rendirent compte qu'il devenait difficile de rester concentré et d'aller au bout des réflexions. Claire imposa un pause pour le bien de leur santé mental et de leur forme physique.

- Je vais chercher des cafés, qui en veut? proposa Dua en se levant de sa chaise.
- Je veux bien s'il te plait, accepta Angèle en arborant un sourire de remerciement.
- Personne d'autre? S'assura-t-elle avant de partir à la recherche d'une machine à café.
- Je viens avec toi, informa Claire, jvais prendre un thé.

Fever - Angèle & Dua Lipa AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant