Justine

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Héla était remontée dans la chambre que lui avait attribué Miranbeau depuis plusieurs heures lorsqu'elle entendit sonner à la porte d'entrée. Un voisin ? Le facteur ? Cela pouvait-être n'importe qui... Cela pouvait être de l'aide... Le sang de la jeune femme ne fît pas un tour, elle s'élança à l'extérieur de la chambre descendit les marches quatre à quatre jusqu'au rez de chaussée. 

"-Au secours ! S'écria-t-elle alors qu'elle déboulait dans le salon, Aidez-moi, cette femme... Mais la voix d'Héla s'étrangla dans sa gorge. Une grande bonde lui souriait l'air amusé, la jeune femme ignorait qui elle était, mais elle sût à l'expression sur le visage de la nouvelle arrivée qu'elle n'appellerait certainement pas les secours. 

-Bonjour, répondit la blonde avec un large sourire, elle inclina même la tête avec des airs moqueurs, comme un adulte aurait pu parler à un enfant égaré. 

-Ravie de voir que tu ne perds pas de temps, souffla Miranbeau en caressant la joue d'Héla, elle y déposa un baiser léger qui pétrifia la jeune femme. Mais on fera les présentations plus tard chérie... D'abord, j'ai certaines choses à régler...

La dessus, elle fît les quelques pas qui la séparaient de la grande blonde, la prît par la taille et elle l'embrassa langoureusement. Héla frissonna et détourna le regard, gênée. Lorsque les deux femmes s'arrachèrent finalement l'une de l'autre, la grande blonde remonta ses lunettes sur son nez.

-Je sais que tu les aimes timorées, mais là... Murmura-t-elle dans un sourire à l'oreille de Miranbeau, qui lui sourît en retour.

-Un jour je la forcerai à nous regarder, chuchota-t-elle un peu plus fort de manière à ce qu'Héla l'entende.

La jeune femme fît mine de ne pas avoir compris mais son sang se glaça dans ses veines, elle manqua de vaciller.

Miranbeau enlaça de nouveau la grande blonde et déposa un baiser possessif dans son cou. Héla fît un pas en arrière et jeta un coup d'oeil à la porte d'entrée. 

-Il y a trois hommes qui surveillent la demeure, souffla Miranbeau entre deux baisers, à l'intention d'Héla qui faisait de son mieux pour ignorer les gémissements de la grande blonde. Si tu tentes quelque chose, quoi que ce soit, ils te rattraperont. Ils n'ont pas l'ordre de te tuer, mais s'ils t'attrapent, je te jure que c'est moi qui le ferait. Lentement, intimement, jusqu'à ce que tu me supplies de t'achever.

Héla ne se fît pas prier et remonta aussitôt à l'étage. L'envie de s'enfuir ne l'avait pas quitté, le courage non plus, et il était hors de question qu'elle plie devant cette psychopathe. Mais il lui fallait un plan, un vrai plan. Pour le moment, la jeune femme était encore trop faible, elle ne s'était pas vraiment remise de sa grève de la faim, et sa tête lui faisait toujours atrocement mal. Ce qu'il lui fallait, c'était un plan, un vrai plan, et pour cela, elle devait tout connaître de Miranbeau, ses habitudes, ses failles, ses amis. Elle devait tout connaître de la maison, ses cachettes, ses moindres recoins, l'endroit où elle pourrait se cacher elle, ou dissimuler des armes, un couteau, une poile à frire, n'importe quoi qui pourrait l'aider à venir à bout de sa tortionnaire. Héla devait aussi répertorier les sorties éventuelles, même si il n'y avait pas moyen de savoir à quoi ressemblait le parc de la demeure. Elle n'avait pas vraiment de souvenir de son arrivée sur place, mais peut-être fallait il parcourir plusieurs centaines de mètres avant de sortir de la propriété, peut-être même plusieurs kilomètres... Il y aurait des inconnues dans le plan, quoi qu'il arrive, mais l'échec, l'échec n'était pas une option. Dans la maison, il n'y avait que deux téléphones fixes et le portable de Miranbeau, les options étaient réduites, mais Héla n'excluait pas l'idée d'attendre la nuit que sa tortionnaire dorme pour appeler les secours, après tout, c'était jouable.

Madame MiranbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant