Miranbeau venait de terminer sa journée de travail. Trois contrats à plusieurs milliers d'euros signés, de très beaux projets en perspective, pourtant, elle n'avait pas débouché de bouteille de champagne comme elle en avait l'habitude. Elle était seulement restée à la fenêtre alors que la nuit tombait, regardant distraitement l'ombre d'Héla qui se dessinait sur les carreaux de la serre à l'extérieur. Elle ne comprenait pas cette petite, et plus le temps passait, plus elle peinait à établir son plan d'action pour l'asservir. Elle était pourtant si fragile... Cela aurait du être l'affaire de quelques jours... Mais rien. Elle regrettait presque d'avoir accordé quelques libertés à la jeune femme. Peut-être n'était-ce finalement pas la bonne marche à suivre ? Aurait-il mieux valu la torturer et la briser dès le départ plutôt que d'essayer de gagner doucement sa confiance... Et sa confiance, rien ne dit qu'elle finirait pas l'obtenir. Miranbeau avait bien vu que la jeune femme avait caché une hachette sous le matelas de sa chambre, et qu'elle avait passé plusieurs heures à affûter les outils de jardinage dans la serre. Elle était seulement curieuse de savoir si elle aurait le cran... Le cran de tuer pour sa liberté.
Au bout de plus d'une heure à ruminer, Miranbeau n'en pouvait plus. Elle craqua et sortit à l'extérieur pour aller chercher Héla. Qu'elle attende la jeune femme, que son propre esprit soit occupé à ce point par une seule et même personne ? Non, elle ne le permettrait pas.
Elle traversa la propriété à grandes enjambés jusqu'à la serre où elle observa Héla depuis la porte. La jeune femme sursauta en la voyant.
"-C'est fini pour aujourd'hui. Déclara simplement Miranbeau, nous n'allons pas tarder à diner.
Héla hocha la tête. Elle jeta un coup d'oeil à la machette qu'elle avait passé plusieurs heures à affuter avant de sortir. C'était le plan. Lorsqu'elle serait prête, un soir, elle prendrait Miranbeau par surprise, après quoi, elle filerait droit vers la sortie. À cette heure, il n' y avait que deux agents de sécurité et le chauffeur. C'était jouable, si Miranbeau ne les prévenait pas tout du moins.
Miranbeau ferma la serre à clef avant de retourner vers la demeure. Héla la suivît docilement.
-Tu comptes t'occuper de mon jardin ? Finit par demander froidement Miranbeau.
-De... Votre jardin...?
-Oui, rétorqua la femme d'affaire, je ne te laisse pas là-dedans pour rêvasser.
Héla hocha timidement la tête. Elles entrèrent à l'intérieur, le dîner était déjà servît sur la grande table de la salle à manger. Miranbeau s'assît et invita Héla à faire de même.
-Alors, lança-t-elle en coupant un morceau de viande à peine cuit, où en étions nous, tes amis c'est ça ?
Héla opina.
-Ce que je me demande, reprît Miranbeau, c'est si tu as déjà eu une petite amie, ou un petit copain sinon ?
Héla ne répondit pas et regarda son assiette de légumes sans grande conviction.
-Je ne te demande pas si tu as des plans culs, ajouta Miranbeau avec un sourire cruel, parce que j'étais la première n'est ce pas ?
La jeune femme frissonna et serra les doigts sur ses couverts, Miranbeau, elle, jubilait intérieurement, et le silence d'Héla l'encourageait. Elle voulait aller encore plus loin.
-Aller... Grogna-t-elle avec fièvre, ne fais pas ta petite sainte nitouche, je sais que tu as adoré ça...
Héla blêmît et sentit les sa vision se voiler de larmes. Comment osait-elle... Comment osait-elle simplement rire de sa méprise... Rire de son viol.
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Madame Miranbeau
Roman d'amourUn message, un kidnapping. C'est comme ça que les choses fonctionnent lorsque madame Miranbeau a besoin d'une fille. Pourtant, les jeux sadiques de la femme d'affaire vont virer au drame lorsque celle-ci va se rendre compte que celle qu'elle a entre...