C'est ce que je ferai de toi

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Des gémissements au-rez de chaussée. Bien sûr qu'Héla les avait entendus. Seulement, elle ne pouvait s'empêcher de penser... Était-elle la seule enfermée ici ? Il y en avait peut-être d'autres, des jeunes femmes, comme elle, en souffrance... Seule, Héla n'avait aucune chance, mais si elle venait à trouver des alliées... Là, là le rapport de force s'inverserait ! Là elle aurait une chance de sortir de cet enfer. Héla se releva doucement. Il faisait nuit noire, à l'intérieur, toutes les lumières de la demeure étaient éteintes. Longeant les murs, Héla traversa le couloir qui menait à l'escalier. Un cri strident retentit et fît vibrer les murs. Héla sursauta et se figea sur place. Les cris ne venaient pas d'en bas, ils étaient là, à l'étage, bien plus près. 

-La troisième chambre... Souffla Héla pour elle même. Elle se retourna lentement. Sous la porte de la troisième pièce du couloir une faible lueur éclairait le parquet. 

Un gémissement retentit. Héla vacilla, elle s'appuya sur le mur et serra les poings pour se donner du courage. 

-Aller... Se murmura-t-elle à elle même. 

Puis là-dessus, elle avança lentement vers la porte. Elle retînt sa respiration et colla son oreille sur le bois.

-Tu aimes ça n'est ce pas... Souffla la voix de Miranbeau avec fièvre de l'autre côté de la porte. Héla entendit un gémissement étouffé en guise de réponse. Puis il y eut un claquement suivi de nouvelles plaintes.

Héla se mordit la lèvre. Devait-elle entrer et se jeter sur Miranbeau pour libérer celle qu'elle était sans aucun doute en train de torturer. Mais... Et si ce n'était pas ce qu'elle pensait...? Si Miranbeau décidait de s'en prendre à elle ? Si... Le bruit d'un coup à l'intérieur fît sursauter Héla, la jeune femme s'éloigna vivement de la porte en faisant craquer le parquet au passage.

Héla cessa tout mouvement se plaquant contre le mur, mais c'était trop tard, à l'intérieur, Miranbeau l'avait entendu. Tout doucement, la femme d'affaire ouvrit la porte. Elle n'eût pas besoin d'allumer la  lumière pour reconnaître la silhouette tremblante d'Héla.

-Tu m'espionnes ? Lança Miranbeau en s'appuyant sur l'encadrement de la porte. Son sourire s'étira davantage. 

Héla fît non de la tête et fît même quelques pas en arrière.

-Non... Non... Souffla Miranbeau en rattrapant Héla. Ne sois pas timide. Elle attrapa la jeune femme par la main et la tira à l'intérieur.

Héla s'arrêta sur le seuil de la porte, elle ouvrît de grands yeux terrifiés. Au milieu de la pièce, un homme était attaché, nu, les cordes si serrées sur sa peau qu'elle en devenait parme par endroits. Presque aussitôt, Héla baissa les yeux. Elle se retourna lentement vers Miranbeau les poings serrés.

-Li-Libérez le. Ordonna-t-elle le plus froidement qu'elle pût. 

Miranbeau ne répondit pas tout de suite, mais elle se mît à rire de bon coeur avant de poser ses mains sur les épaules d'Héla.

-C'est précisément pour ça que tu me plaît beaucoup, lança-t-elle dans un sourire. J'ignorai que cela puisse être possible. Tu es pleine de convictions, et tu sembles réellement intelligente, mais tu es si prude !

Héla frissonna alors que Miranbeau la retournait face au jeune homme au milieu de la pièce, elle posa son menton sur l'épaule de l'étudiante. Héla baissa les yeux.

-Il est consentant tu sais... Souffla Miranbeau près de l'oreille d'Héla, elle releva le visage de la jeune femme pour la forcer à regarder la scène, mais Héla ferma immédiatement les yeux, donnant naissance à un nouveau rire rauque au fond de la gorge de Miranbeau. 

-Tu devrais regarder... Tu sais, c'est ce que je ferai de toi. Héla se débattit faiblement et quelques larmes glissèrent de se paupières closes. Aller... Fiche le camp avant que je décide de te faire finir la nuit à sa place."

Héla ne se fît pas prier, à peine Miranbeau l'avait-elle relâché qu'elle s'était précipitée hors de la pièce, fuyant à toutes jambes les gémissements étouffés du jeune homme.

Madame MiranbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant