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“On devrait peut-être se marier. Non ?”

J'avais lâché ma bombe d'un air nonchalant, comme si je ne considérais pas le poids de ma demande. En réalité mon cœur battait tellement fort que j'en oubliais presque de respirer. J'étouffais tant l'anxiété possédait mon être.

J'osai tourner mon visage vers le sien. Neve me fixait avec la curiosité la plus totale, un air d'incompréhension collé sur la face.

“Pourquoi faire ?”

Sa réponse, qui était en fait une question, me prit au dépourvu.

“— Eh bien... C'est ce que font les gens qui s'aiment, je crois ?

— Mais on connaît déjà nos sentiments. Je sais déjà la profondeur de notre lien. Est-ce réellement nécessaire, de se marier ?”

Elle ne le faisait pas exprès, bien sûr, mais le manque de romantisme et la froideur dont témoignait son opinion sur le sujet me vexèrent. Elle le remarqua, puisqu'elle reprit, plus doucement :

“— Bien sûr qu'on pourrait, ce que je voulais dire c'est que... ce n'est pas obligatoire, d'accord ? Bague au doigt ou pas, je t'aime, Alia. N'en doute pas.

— Merci... lui répondis-je, rougissant, honteuse de ma puérile rancœur. C'est juste que... j'ai toujours rêvé de pouvoir être appelée ta femme.”

Plus abasourdie encore, elle planta son regard un long moment dans le mien, avant de devenir rouge pivoine et de me sauter dessus.

“Tu es beaucoup trop mignonne. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime...”

Et elle ponctua chacune de ses déclarations impromptues par des baisers au coin des lèvres, ce qui provoqua mon hilarité.

“— Veux-tu m'épouser ?

— Hé ! protestais-je, j'ai été la première à le demander !

— Peu importe, réponds-moi ! m'intima-t-elle.”

Nouvel éclat de rire qui raisonna dans l'air, le parfumant de bonheur.

“— Oui, je le veux. Orion va être tellement content ! Il est littéralement notre plus grand fan.

— Vive Orion. Mes parents vont faire une drôle de tête, je crois !

— Je ne suis toujours pas sûre qu'ils m'apprécient, d'ailleurs...

— Ah çà ! ils ont été simplement estomaqués par ta beauté, argumentais-je."

Expression sarcastique.

“— Vraiment pas, non !

— Bon, peut-être pas, reconnus-je. Mais je ne perds pas espoir que vous vous appréciiez, un jour. Tu les connais, ils font de leur mieux même s'ils ont un peu de mal à enregistrer les choses. Et ils seront heureux pour nous. Ils ne veulent que mon bonheur, rien de plus.

— Tu as raison.”

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