Chapitre 8 : Leur lien, trop étroit, trop lointain

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La voiture de fortune, luisant de brillance sous les rayons du soleil roula encore une dizaine de minutes.

Les arbres, les bandes de sécurités de l'autoroute, les immeubles, tout le décor défilait aussi rapidement que lentement. Kakashi était soulagé, pourtant, angoissé.

Soulagé puisqu'ils étaient en route pour l'hôpital, angoissé puisqu'il restait à trouver comment régler le montant des frais médicaux.

Il avait loupé trois jours de travail, ce qui devrait paraître anodin ne l'était guère en cet instant. Chaque mois, c'était à peine s'il arrivait péniblement à payer malgré qu'il avait la chance de chez Tenzo. Ces trois jours pourraient bien être ce qu'il lui manquerait pour payer.

Qu'est-ce qu'il aurait envie de désespère envers ce monde.

C'était quand même fou en un sens, cette chose que l'homme avait créé pour se faciliter la vie mais qui ne faisait que la compliquer.

L'argent...

Certes, c'était une monnaie universelle qui avait des avantages, seulement, elle tenait bien trop de vie en otage de sa valeur.

Dire que l'on pouvait acheter ce que l'on voulait au fond avec ces morceaux de métal et feuilles de papier, c'était indécent. Enfin, non, tout le monde ne le pouvait pas. Encore une fois, seul les plus aisés le pouvaient, allez chercher l'erreur.

Eux qui avaient déjà tout, pouvaient acquérir encore et toujours plus sans une forme de décence pour ceux n'ayant rien.

Les sobriquets et les défavorisés du système en somme. Face à eux, les privilégiés et maîtres de l'économie. Entre eux, les survivants, les mitoyens de ces deux extrêmes qui tentaient de s'élever sans tomber.

Kakashi en soupirerait bien s'ils n'étaient pas arrivés. L'instant fatidique arrivait...

Ils se garèrent sur le parking de l'hôpital Nord de Konoha, sortant ensemble alors que pour une fois, c'était l'argenté qui menait. Obito était en arrière, suivant celui qui le suivait en temps normal.

L'Hatake en était honnêtement mal à l'aise, pas tant de se faire suivre mais plutôt de la sensation d'être un enfant avec son père le surveillant. Enfin, à la seul différence qu'un père ne couche pas avec son enfant...

Il chassa de suite cette pensée. Si Obito tenait à le suivre au lieu de l'attendre dans la voiture, c'était bien là son problème, pas le sien.

Sans plus attendre, il entra dans le bâtiment aux murs blancs et aux blouses immaculées se mouvant dans tous les sens. L'accueil en face de l'entrée, Kakashi s'y présenta en expliquant la raison de sa venue.

Le secrétaire présent lui indiqua alors de monter directement à la chambre de son père où son médecin affilié viendrait les rejoindre plus tard pour le bilan du mois. Le paiement se ferait après.

L'argenté n'en fût pas surpris, c'était à chaque fois la même procédure.

Toujours un Obito tout à fait neutre, presque nonchalant derrière lui, il se dirigea vers l'étage des hospitalisations.

Il dût se présenter une nouvelle fois à l'accueil du pôle adulte avant de pouvoir enfin retrouver son père. Le numéro de porte cinq-cent-soixante devant ses yeux sombres, il toqua rapidement avant d'entrer.

L'Uchiwa pouvait bien aller se faire voir à ce moment là, Kakashi n'en avait que faire.

Tenter vainement de cacher son père à son geôlier aurait été inutile au vue des informations qu'Obito semblait avoir sur toute sa vie en général. Qu'il voit aussi combien il aimait son père ? L'Hatake l'avait déjà démontré.

Obikaka : Une histoire d'alpha et d'omégaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant