10- Dire la vérité.

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Cette histoire était comme un poids lourd qu'on avait posé sur mon estomac. Lui dire tout au téléphone serait de la lâcheté. J'avais essayé mais je ne pouvais pas. Alors qu'il me fallait cesser d'agir comme si de rien était. Depuis que Sarah m'avait remis mon portable, j'avais peur de l'ouvrir pour ne pas à recevoir d'appel d'André. Ainsi, j'avais passé tout le reste de l'après-midi à utiliser celui de Maryse prétextant n'avoir plus de batterie. Le lendemain, il était encore fermé.

- Alice.

La voix de monsieur Etzer me tira de mes réflexions. Je jetai un œil sur le tableau. Il était rempli de notes et je ne l'avais même pas remarqué. Doucement, je me levai.

- Comprends-tu ce que je viens d'expliquer, me fixa-t-il.

Le regard de cet homme ( on avait appris qu'il avait 27 ans ) était intimidant. Aucunes filles ne pouvaient le regarder dans les yeux. Il était sévère malgré son apparence calme. Pour un débutant, je ne m'y attendais pas. Il te posait la question ci-dessus, tu réponds oui, il te pose encore une autre, tu ne réponds pas et moins deux points.

- Non, monsieur, avouai-je.

Je ne suivais pas, je ne savais même pas de quoi il parlait.

- Quoi au juste ?

Je regardai encore le tableau, le chapitre m'était inconnu. Sans réfléchir, je choisissai une partie.

- Quand... quand doit-on utiliser la formule de... X=2 alpha ?

Il sembla surpris à croire que ma question était insensée et pas que lui.

- Que représente X ? me demanda-t-il.

La réponse n'était pas sur le tableau.

- Je... je ne sais pas.

- Pourtant, je viens de le dire bien avant que je t'appelle. Tu ne suivais pas, tu étais ailleurs.

Je baissai la tête, il disait vrai. C'était si visible que ça ?

- Tu sais ce que tu as à faire.

Sans me le faire répéter, je pris ma plume et me dirigeai vers son bureau. Il me tendit le cachier et j'y inscrivis mon nom. Deux points de perdus, cela ne m'avait rien fait. L'année dernière, il ne me restait 80 sur 100. Je retournai à ma place, avec l'intention de suivre cette fois.

- Non ! Tu restes debout, me dit-il. À la fin du cours, je te poserai d'autres questions et tu as intérêt à les répondre.

Ce qui s'était passé en classe n'ayant pas échappé à mes amies, j'avais tout de suite eu droit à une interrogation de leur part. Que pouvais-je bien dire ? Parler me mènerait à tout avouer à Charline.

- C'était Allan...

- C'est fatigant, tu le sais ?

Je m'étais retenue pour ne pas lui hurler dessus. Elle ne pouvait pas parler sans mentionner ce prénom à croire qu'elle le faisait exprès.

- Allan ci, Allan ça.

- Je suis désolée Alice. Sauf que, je ne te comprends pas depuis un bon moment.

- Tu n'as pas besoin de me comprendre.

- On est amies, non ? Si quelque chose te tracasse, tu peux me le confier.

Je la regardai sans dire un mot. On est amies, sonnait dans ma tête. L'était-on réellement ? Dirait-elle la même chose en apprenant que le garçon qui lui plaisait m'avait embrassé sans regret ?

- Que t'arrive-t-il ? Tu ne souris plus comme avant ? Fais-tu une dépression ?

- Charline, laisse-la un peu, me secourut ma cousine.

My [Un]Happy StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant