My [Un]Happy Story

18- L'ami de Maryse.

Trouver les mots justes pour briser le mur qui s'était installé entre nous et le silence qui planait dans l'habitacle fut ma mission pendant la route. Je ne savais pas comment débuter une conversation sans maladresse. J'aurais dû fermer ma bouche et le laisser me raconter l'histoire de sa famille. Par contre, je savais finalement pourquoi Sarah n'avait jamais parler de son frère. Lorsqu'on arriva, j'eus du mal à descendre la voiture.

— Merci, dis-je.

Il secoua légèrement la tête sans même me regarder. Ça me gênait de le voir ainsi. Il mit sa main droite dans sa poche et la sortit ensuite. Il tenait entre ses doigts une petite carte froissée.

— Sans ça, tu ne pourras pas entrer, me fit-il savoir.

Étrangement, je n'avais pas envie de retourner à l'intérieur. On ne pouvait pas se séparer de cette façon.

— Parle-moi de toi, lâchai-je.

— Excuse-moi ?

— Qui es-tu André ? Je ne te connais pas.

— Je ne pensais pas que cela t'intéresse.

— Pourquoi tu dis ça ?

Il me regarda comme si je connaissais déjà la réponse. Ce soir, j'avais vraiment envie de savoir un peu plus sur lui.

— Que veux-tu savoir ?

— Quand nous nous sommes rencontrés la deuxième fois, tu m'as donnée une carte sur laquelle était écrit que tu es livreur.

— Je vends de la meth, dit-il d'un air beaucoup trop sérieux à mon goût.

Mais, je ne crus pas ses paroles.

— C'est une plaisanterie, finit-il par rire ne pouvant plus se retenir.

— Comme si je t'avais cru.

— Je parie que oui ! Tu m'as jugé selon mon apparence.

— J'étais jeune à l'époque, me défendis-je.

— Et maintenant ?

— J'ai 17 ans, j'ai gagné en maturité.

Il fronça les sourcils, incrédule. Je disais vrai. Je ne réfléchissais plus comme autrefois.

— Revenons à toi.

— Je suis coursier.

— Ah bon ?

— Oui, on me paie mes services. Je le fais chaque été.

— Tu as également parler de courses à moto...

— Je voulais t'impressionner, me fit-il un clin d'œil.

— C'était raté.

— Je peux encore tenter ma chance, tu sais.

— Donc, tu ne fais pas de courses ?

— Mon beau-père m'enlèverait mon bébé.

Il venait de dire beau-père. Je croyais qu'il vivait uniquement avec sa mère. L'homme sur la photo était sûrement le mari de sa mère. Je mourais d'envie de lui poser des questions mais en même temps je ne voulais pas plomber l'atmosphère.

— Tu fais quoi dans la vie ?

— Je suis étudiant en gestion des affaires à Port-au-Prince, me répondit-il.

Je ne compris plus rien. N'étudiait-il pas dans un autre pays ?

— À Port-au-Prince ?

— Oui.