17- A comme mon initiale.

4 1 0
                                    

C'était pour la première que je montais seule dans une voiture avec un garçon. Je n'osais même pas avec mon ancien petit ami. D'ailleurs, il me le reprochait souvent.

— On est presque arrivés, m'informa-t-il comme pour me rassurer.

Je hochai simplement la tête. Il roula pendant une vingtaine de minutes avant de se stationner non loin de la mairie. Je lui lançai un regard interrogateur.

— Tu peux descendre.

Il descendit, s'assura que toutes les portes sont verrouillée et vint me prendre la main pour traverser avec moi. Je me rendis compte qu'il voulait nous emmener sur la place. En ce 21 Décembre, elle était très animée. Je le regardai, il sourit visiblement fière. Il y avait de divers stands presque partout, de nombreuses choses y étaient exposées : des décorations de Noël, des jouets pour enfants, des bijoux, des bibelots, de quoi à manger et à boire. Il y avait même des tentes de jeux. C'était beaucoup mieux que le disco.

— Je viendrai ici tous les ans, m'émerveillai-je.

— Tu aimes ?

— Grave ! Pourquoi personne ne m'en a parlé ?

— Oh ! Tu sais, j'aurais pu te le dire si on se parlait.

Je fis mine de ne pas l'entendre et me dirigeai vers un stand qui exposait des œuvres artistiques. Je trouve que c'est dommage que peu de gens s'y intéressaient. Et pourtant, il y avait des tableaux magnifiques, des sculptures inspirantes. Il y eut une qui attira mon attention. Représentant une jeune femme qui tenait un cœur brisé-son cœur-dans le creux de ses mains et qui pleurait abondamment. Elle avait l'air si réel.

— Est-ce que ça va ?

Lorsque je sentis la main d'André sur mon épaule, j'eus comme l'impression de revenir à la réalité. J'étais trop absorbée dans ma contemplation. Il me regardait avec inquiétude.

— Ça va, répondis-je d'un sourire nostalgique.

Je m'éloignai pour aller vers un autre où on vendait des produits et des décorations pour les cheveux.

— Je t'achète cette paire si tu veux, me proposa-t-il en me montrant des barrettes bleues en forme de papillon.

— Non merci, refusai-je poliment.

— Elle ira bien avec la jupe de ton informe.

— Dans ce cas, achète-les pour ta sœur.

Il fit une moue contrariée. Je ne pouvais accepter rien venant d'un garçon, surtout lui. En moins d'une heure, on visita tous les stands sans rien acheter. Il voulait m'offrir beaucoup de choses que je refusais.

— Là, tu ne peux pas refuser. Je t'achète une glace.

Avant que je ne puisse lui dire non une énième fois, il était déjà loin. Il revint quelques minutes plus tard avec deux glaces dans des cônes. J'avais accepté de le prendre car ce serait un crime contre mon parfum préféré. Malgré le monde qu'il y avait, on trouva un coin assez tranquille où l'on décida de s'asseoir.

— Les glaces, c'est mon point faible, me confia-t-il suivi d'un clin d'œil.

Je souris, me rappelant de notre première rencontre.

— Franchement, c'est la meilleure chose au monde, s'extasia-t-il.

— Tu n'as pas tort. Pourquoi as-tu pris pour moi une glace à la fraise ?

— Ma sœur en raffole. Étant donné que vous êtes deux artistes, j'ai pensé...

— Deux artistes ? répétai-je, éberluée.

My [Un]Happy StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant