Je n'étais pas étonnée de découvrir qu'il y avait un kiosque dans l'immense jardin des Jean-Pierre. Malgré le fait qu'elle vantait le luxe dans lequel elle vivait, Sarah était discrète sur certains points, n'avait qu'une amie en classe et une autre dans une autre école. Son père était Avocat et entrepreneur. Il était rarement présent.
— Pourquoi tu as pleuré ? me demanda André, une fois qu'on s'installa.
— Non. Tu te trompes.
— Tes yeux Alice, but-il une gorgée de sa bière. Ils sont différents.
Je ne sus quoi dire. Oui, j'avais pleuré mais pas autant pour qu'une personne le remarque facilement.
— Mes yeux sont les mêmes.
— Si tu dis. Tu t'attires toujours des ennuis ?
— Qu'est-ce que tu dis ?
— Tu as bien compris.
— Tu parles comme si on se connait depuis des lustres, roulai-je des yeux.
Il sourit en coin tout en me fixant intensément. Je détestais quand il le faisait, il me rendait gênée.
— Le temsps que j'ai passé auprès de toi m'a permis de savoir quel genre de fille que tu es.
— Tu ne sais rien de moi, trempai-je mes lèvres dans mon verre d'eau.
En effet, je ne me sentais pas capable de boire autre chose. Puis, il n'y avait pas de la limonade.
— Je sais, insista-t-il.
— Vraiment ? le defiai-je.
— Naïve...
— Je ne le suis pas, rétorquai-je vivement.
Si, je l'étais.
— Souviens-toi que tu as accepté de rentrer chez moi alors qu'on ne s'était vus qu'une fois.
Il marquait un point. Mais, c'était uniquement parce que j'avais besoin de l'aide.
— De plus, tu es insouciante, aime les défis.
— N’importe quoi ! soufflai-je.
— J’en ai un encore. Tu es toujours sur la défensive, ajouta-t-il théâtralement.
Ridicule. Cependant, il n'avait pas tort.
— Alors, n'est-ce pas vrai ?
— Tu n'es pas le seul à savoir des trucs. Par exemple, toi, tu es un pur narcissique, tu aimes taper les nerfs des autres, tu es insupportable et... et... et... tu m'énerves.
— Tu as oublié le plus important. Je suis très talentieux, beau, musclé, me fit-il un clin d'œil.
J'avalai l'eau entièrement et déposai le verre à mes pieds. Il me fatiguait, lui. Déjà quand nous étions à Ennery, il me fasait voir toutes les couleurs, se moquait de moi, me taquinait parce que je ne savais pas danser.
— Rien à dire de plus ? Si tu veux, je peux continuer...
— Stop ! Tu me gonfles. S'il te plaît, laisse-moi seule.
— On dirait que tu as un problème. Une personne t'a contrarié ?
— Je suis toujours sur la défensive, rapelle-toi. Maintenant, va-t'en.
— Comme tu veux.
Cette soirée n'était évidemment pas la meilleure. Il ne m'a pourtant rien fait (à part qu'il avait fait en sorte que je ne lui pose aucunes questions). Cette vision d'Allan avec l'autre hantait encore mon esprit et ravivait des souvenirs que j'esseyais d'oublier. Je me retirai du kiosque pour aller contempler le ciel. Il était étoilé et il aurait aimé. Je me souvins que le soir, quand on se parlait au téléphone, il insistait pour que j'aille le regarder comme il le faisait à l'autre bout du fil. Et ce n'était que durant ces moments-là que je buvais toutes ses paroles tellement romantiques.
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My [Un]Happy Story
Teen Fiction*En cours* Les vacances d'été étant terminées, une nouvelle année scolaire vient de commencer. Alice ne peut s'empêcher de la craindre après tout ce qui lui était arrivé. David de son côté, essaie tant bien que mal de s'attacher à son père et de com...