19- Vive l'amour !

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Mon cousin était très en colère. Il avait du mal à croire que sa sœur avait bu, même après trois jours. Il ne lui avait pas adressé la parole durant ce temps et ne pouvait expliquer aux parents la raison de son comportement vis-à-vis de sa petite sœur adorée. Tita avait décidé de garder le silence parce qu'on la tiendrait pour responsable. À notre arrivée vers minuit, elle était dans tous ses états, elle n'avait pas fermé l'œil et avait passé son temps à nous appeler. On avait dû mentir à David pour pas qu'il la voie. Il serait trop déçu. Joe avait juré de ne rien dire. Moi, je me culpabilisais. J'avais préféré aller ailleurs au lieu de rester avec ma cousine. Peut-être que les dégâts auraient été limités. Le pire, lorsque j'essayais d'aborder le sujet avec elle, elle m'esquivait. Puis, il y avait André. Durant trois jours, il n'avait donné aucun signe de vie. En même temps, je ne lui avaid pas accordé la permission de m'appeler. Mais, il aurait pu quand même esssayer. J'allais répondre.

On était le 24 Décembre. Pour leur anniversaire de mariage, mon oncle et ma tante avaient préféré rester à la maison pour qu'on puisse fêter avec eux. Pour l'occasion, ils avaient invité Carmen et ses enfants. Sauf David et les jumeaux avaient fait le déplacement. On pouvait comprendre l'absence de Carmen. J'étais naïve de croire qu'après l'anniversaire de mon frère, on serait une grande famille très unie. Je m'étais totalement trompée. Il existait encore ce malaise entre nous, la haine que vouait ma mère à l'égard de la mère du fils de son mari qu'elle ne voulait toujours pas accepter. Attablés, on discutait et mangeait dans la joie et la bonne humeur. J'étais contente. C'était pour la première fois que je participais à un tel événement, mes parents ne célébraient jamais l'anniversaire de leur mariage. Tante Véro et oncle Greg étaient très heureux. Je ne les avais jamais vu se disputer, ma cousine me racontait qu'ils réglaient leurs différends en privé.

— Votre attention s'il vous plait, requis mon oncle en se levant, les lèvres habitées par un large sourire.

Il avait l'air timide. Il prit la main de sa femme et à sa façon de le faire, on remarqua qu'entre eux, il existe une très belle complicité.

— Il y a 22 ans de cela, j'ai épousé cette femme formidable, commença-t-il. À l'époque, on était jeune, on ne savait pas ce que nous réservait l'avenir, mais j'étais confiant, nouri par la certitude d'avoir choisi la bonne. Je l'ai toujours su. On a traversé tellement d'épreuves, tellement d'obstacles s'étaient dressés entre nous. Avec Dieu, on a tenu bon. Et aujourd'hui, je suis si fier de ma Véronique, ma femme, la mère de mes trois magnifiques enfants.

Il embrassa doucement sa main et ensuite déposa un doux baiser sur ses lèvres. Nous autres étions remplis d'admiration alors que Babas, comme presque tout enfant se  cachait les yeux, témoignait sa désapprobation. Ensuite, ma tante prit la parole.

— C'est vrai, cela n'a pas été facile. Je n'avais même pas encore fini avec mes études. De la folie, disait-on. Que pouvais-je faire ? J'étais amoureuse et je ne voulais pas laisser cet homme pour une autre.

Après ces mots, nous éclations de rire.

— Je ne le cache pas, continua-t-elle, à un certain moment, j'ai eu des doutes. Je me suis dit : " Véro, et si tu as commis une erreur" ? J'avais peur que ce mariage échoue. Avec le temps, j'ai compris que Greg est l'homme de ma vie, un homme intègre, formidable, un bon père. Avec des défauts évidemment.

On se mit à les applaudir pendant qu'ils échangeaient un autre baiser. Après tant d'années, ils étaient encore amoureux, une chose extraordinaire qui n'arrive pas à tout le monde.

— M'accordes-tu une danse, mon amour ? demanda-t-il.

— Comment refuser ?

— Olivier, lui fit-il signe de lancer leur musique favorite.

My [Un]Happy StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant